Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Les Soprano > Montée de grade et montée de cieux
3.08 - He Is Risen
Montée de grade et montée de cieux
Ascension Fortuite ou Il est ressuscité
jeudi 27 mars 2003, par
Autant l’épisode de la semaine passée (3.07) était un peu mou et laissait à désirer, il faut bien le dire, autant celui-là reprend la querelle Soprano vs. Cifaretto là où elle en était restée (meurtre de la prostituée, Ralphie survitaminé à la coke, et Tony lui donnant la leçon du Parrain à grands coups de poing dans le ventre) pour un round 2. Ding !
Ca commence avec ce fameux repas de Thanksgiving et Carmela invitant Rosalie, qui entretient une relation avec Ralphie, à dîner. Pendant ce temps-là, Jackie Junior, neveu de Richie Aprile, protégé de Ralphie dans le biz et apprenti mafieux, donne une "ecsta" à Meadow et tente d’en profiter pour la "stimuler" pendant qu’elle plane (ben voyons...). Il essaie néanmoins de savoir si Meadow sera à la "casa" familiale, sans succès. Ca donne du grain à moudre à ces sacrées commères de Carmela et Rosalie !
L’épisode est néanmoins entièrement centré sur le pardon de Ralphie, conseillé par Aaron alors que les relations avec le chef sont des plus tendues (Ralphie refuse un verre à Tony). Et le pardon chez les mafieux, c’est jamais un pardon simple, et encore moins une décision en solo. C’est surtout un pardon d’intérêts (bah ouais, entre crapules..) puisque le crime de Ralphie et l’indisposition de Tony risquent d’entraver ses affaires. C’est donc une tractation dans les deux sens : tout est dans la tactique. D’ailleurs, la réalisation, encore une fois très intelligente et efficace, signifie cela avec de multiples scènes de jeu disséminées au long de l’épisode (cartes, casino) et une insistance dans les couleurs sur le vert du jeu. Une concertation de Ralphie et Aaron suivie d’un entretien de ce dernier avce Tony dans un premier temps ; une concertation de Tony avec Silvio dans un deuxième temps pour savoir quoi faire, car Ralphie est néanmoins un excellent élément s’écartant très peu des codes de la "Famille". On le voit, la prudence est de mise...
L’autre évènement majeur de cet épisode, c’est donc la relation Jackie/Meadow. C’est d’ailleurs Jackie qui va jeter de l’huile sur le feu en débarquant à l’improviste chez les Soprano à table, alors que Carmela avait fait croire à une annulation de repas à lui et Rosalie. Cette relation est assez chaotique, puisque Meadow va péter le capot de la voiture de Jackie après lui en avoir volé les clès alors que celui-ci refusait de faire un tour. Boys, girls, mode d’emploi...
Mais ce que j’ai adoré le plus dans cet épisode, c’est la nouvelle relation de Tony, une concessionnaire nommée Gloria. Elle relance la saison dans de nouvelles directions pour plusieurs raisons. D’abord, on assiste à un véritable "coup de foudre" injustifié, et le traitement de cette relation est de loin le plus poétique et le plus romantique de la série. Ensuite, c’est pârce que Gloria est une femme, une vraie, avec une gouaille et une allure qui forcent à la fois le respect et le désir de Tony ("Pourquoi cette femme a t-elle besoin d’un psy ??"), ce qui change de la précédente prostituée russe aux moeurs et au romantisme pitoyable. Et enfin, tout dans le regard de Tony semble indiquer que cette relation extra-conjuguale va causer du tort à son couple et l’éloigner de Carmela.
Encore une fois, le traitement de cet épisode et sa réalisation arrivent à trouver un équilibre soutenu, et la prestation de James Gandolfini est excepetionnelle : faut le voir boire son verre et se lever de table, alors que Ralphie lui proposait de rester, ou son regard à Janice à table lorsqu’elle dit à propos de Meadow et Jackie : "Tiens, une Soprano et un Aprile !". Donc, très bon épisode.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires