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1.02 - I, ET

Crichton téléphone maison

jeudi 17 juin 2004, par setsuko

Tout plein de clins d’œil, un remake de Titanic, Yoda, Kermit le grand Dominar des grenouilles, des Aliens aux oreilles en pointe, un antalgique pour vaisseau vivant et une sonnerie plus agaçantes que celle du portable de votre voisin dans le train.

Je ne vais pas à nouveau m’étaler sur les conditions de tournage de cet épisode et sur sa place aléatoire dans la chronologie de ce début de saison, non pas parce que ça donnerait l’impression que je n’ai rien à dire mais plutôt parce que j’ai peut être des lecteurs fidèles (non, je ne doute de rien) et que je ne voudrais pas les bassiner à me répéter. Donc je rentre direct dans le sujet, parce qu’on ne va pas non plus y passer la nuit.

L’intrigue

Elle est somme toute assez simple : Un machin-truc Peacekeepers se met en marche, provoquant deux problèmes : le premier est que John cligne de l’œil gauche à tort et à travers, ce qui crée des rapports ambiguë avec les autres personnages (surtout Aeryn et D’Argo qui se demandent pourquoi il leur fait de l’œil comme ça) et le second c’est que le machin-truc en question envoie un signal qui pourrait permettre aux Peacekeepers de les retrouver. Il faut donc l’enlever mais pour ça il faut anesthésier Moya. John, Aeryn et D’Argo descendent donc sur la planète la plus proche pour essayer de trouver de quoi endormir le vaisseau. Mais il y a comme un léger petit problème : cette planète n’a jamais eu de contact avec des Aliens, ce qui est assez marrant d’ailleurs vu que le trafic interstellaire a l’air relativement important dans la région.

Les personnages

Cette intrigue pas bien poussée permet quand même de développer les personnages, ce qui est finalement le plus important en début de série. Le problème c’est que à peu près jusqu’à PK Tech Girl ce sont les mêmes infos qui ont tendance à revenir. Par exemple l’animosité de D’Argo pour le passé de Peacekeeper d’Aeryn mais leur respect mutuel en tant que soldats est étalé en long en large et en travers. Néanmoins, leur relation reflète l’ambivalence générale des personnages, et de tout le reste puisqu’au final rien n’est tout blanc ni tout noir. Ainsi Rygel a beau se la jouer Dominar de 6 billions de sujets, et Aeryn petit soldat de plomb ce n’est pas pour autant qu’ils ne s’inquiètent pas pour Zhaan et Moya. D’ailleurs, même si ils ne se supportent pas vraiment les uns les autres, ils appliquent quand même la politique bien connue du « restons groupés » parce qu’au final il est certainement bien pire de se retrouver tout seul comme un con que de se coltiner tous les autres phénomènes qui constituent l’équipage de Moya.

On peut aussi au passage et au cas où on ait passé les épisodes précédents la tête cachée sous un oreiller observer la symbiose entre Moya et Pilot, les capacités de Zhaan à partager (au sens propre) la douleur des autres, et la fixation de John sur sa planète d’origine. Néanmoins si à ce stade vous n’aviez pas encore compris que l’enjeu principal pour tous les personnages (sauf peut être Aeryn) était de rentrer chez eux je vous suggère de retourner regarder Stargate.

Sinon on apprend en vrac que Rygel a de bonnes dents et est, de part sa (toute) petite taille prédisposé aux taches ingrates dans les petits endroits puisqu’il est le seul à pouvoir y accéder, que les bébés Léviathans aiment jouer avec la gravité mais qu’ils ne sont pas capables de se poser et que Rygel a beau être aquatique (je sentais bien un lien de parenté avec Kermit la grenouille) il n’aime pas l’eau pour autant.

Pourquoi c’est bien ?

Visuellement c’est autrement plus joli que Throne for a Loss certes sur le décor de l’intérieur de la maison des Aliens il n’y a rien de vraiment original si ce n’est un affreux abats jour orange installé à l’envers, preuve ultime que nous ne sommes pas sur Terre. En plus les Aliens sont moins ridicules et leurs oreilles en pointe ont l’air naturelles.

On a également un bon développement des personnages et quelques pistes possibles pour la mythologie, notamment en ce qui concerne ce que les Peacekeepers auraient pu faire à Moya sans que Pilot n’en ait connaissance.

Et puis il y a LA réplique culte :

John : Kinda like Louisiana. Or Dagobah. Dagobah, where Yoda lives.
Aeryn : Who’s Yoda ?
John : Oh, just a little green guy. Trains warriors.

Et finalement, le titre lui même marque toute la différence entre Farscape et une série de SF « traditionnelle » (comprenez plutôt par là « pantouflarde » ou « de type Stargate ») et donc ce qui fait pour moi (du moins au début) tout son intérêt : le seul véritable Alien dans cette histoire c’est l’humain et tant pis si ça froisse l’ego (ou ethno ?) centrisme de certains.

Petite incohérence cependant : comment les aliens peuvent comprendre John sans microbes traducteurs ? Rien de bien grave, mais bon quand même...


On peut regretter que le scénario de base ne soit pas super élaboré mais pour un début se série et étant donné les conditions de tournage (un petit peu à l’arrache) cet épisode s’en sort tout de même plutôt pas mal.
5/10