Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Les Soprano > American life...
4.01 - For all Debts Public And Private
American life...
Tony mène sa barque
jeudi 8 mai 2003, par
"Wouah-kcccchhhhhh...Lâââââ !!!Woke Up This Morning/Got Yourself A Gun..." Bah ouais, "Les Soprano" c’était reparti et dès le premier quart d’heure, on peut dire que ça ne fait pas semblant.
"Wouah-kcccchhhhhh...Lâââââ !!!Woke Up This Morning/Got Yourself A Gun..." Bah ouais, "Les Soprano" c’était reparti et dès le premier quart d’heure, on peut dire que ça ne fait pas semblant. Après une première scène où Carmela nous éclaire via le "New York Times" sur les us et coutumes de la communauté italo-américaine, on retrouve notre éternel Tony sur fond de punk-rock allant chercher le journal Al Bundy-style, et la saison démarre. Donc que retenir d’un premier épisode pour le moins dense (les storylines prolifèrent, tout le monde a droit a sa petite scène à sa gloire) et pour le moins regardé (eh ouais, c’est avec ce 4.01 que HBO a, pour l’une des rares fois dans son histoire, battu à plate couture tous les networks !! The revolution will not be televised, it will be on HBO.) ????
Eh bien déjà, la majeure partie de l’épisode est constituée d’une remise en cause financière chez les Soprano. Eux qui ont toujours vécu sur un immuable présent, avec l’argent coulant à flots et les affaires qui marchent, commencent pourtant à s’inquiéter de leur avenir financier, preuve que les temps ne sont plus aussi sûrs. On voit ainsi tout au long de l’épisode Tony qui assure à Carmela que toutes ses économies sont dans des paradis fiscaux, et changer les billets de banque de place, par exemple les mettre dans le sac de grains pour les canards... Une parfaite ordure, quoi !!! Et remise en cause financière parce que Tony commence à réaliser que l’heure est à l’économie (même sur les glaçons, pour preuve une scène culte-eh oui, encore une-où il tabasse le barman du Bada Bing), étant donné que les affaires sont moins fructueuses pour la famille et que le FBI les a à l’oeil. Donc, un Soprano en pleine forme, bien remonté, bien sur les nerfs car bien sur la corde raide... Bienvenue dans la saison 4.
Et le FBI les a à l’oeil, en l’occurence aux yeux surmaquillés de Danielle, indic du FBI, qui est curieuse de savoir pourquoi Chris transporte autant de valises. Adrianna a transporté son abominable clebs jusqu’à l’appartement de Chris, ce qui est assez important pour la suite (bah oui, l’avantage d’être spoilé..). Donc est-ce que Adrianna va bien se faire avoir par les fédéraux ?? En attendant c’est bien parti...
Quant à Oncle Junior, lui s’est déjà fait avoir. Pendant ses apparitions et ses entretiens avec Tony chez son médecin qui le soigne de son cancer, on le voit draguer une adorable petite infirmière black. Ah oui, les entretiens.. Eh bien, figurez-vous qu’étant placé en résidence surveillée durant les deux dernières saisons, il est à la veille du début de son procès, et évidemment ça lui coûte la peau du derche en avocats, c’est pourquoi il demande l’aide de Tony. Il se trouve que l’adorable petite infirmière est aussi...une indic du FBI qui va témoigner à son procès. Il a pas de chance, oncle Junior...
Ce début de saison est aussi l’occasion de retrouver ses repères dans l’univers "Soprano", à commencer par les sempiternels dîners avec invités, où l’on discute d’engins motorisés, le restaurant d’Artie Bucco, l’appartement crasseux des Meltisanti... Tiens, en parlant de Meltisanti, Tony avait fait faire du chantage au meurtrier du père de Chris, un flic incarcéré puis relâché. Eh bien, il envoie Chris le tuer et s’amuser avec lui avant, un tout petit peu. Tony avouera plus tard que Chris est sans nul doute son fils spirituel, à sa psy le docteur Melfi (d’ailleurs, il se confie plus directement..). Et y a même une fête de famille (enfin, d’abord c’est une réunion d’affaires..) avec des hôtesses de l’air islandaises, pour faire toujours plus exotique, qui finit en débauche totale. Comme d’hab’, Ralphie fornique à droite à gauche, et termine dans une position carrément hilarante, et Chris fornique par-ci par-là (quand même, quand tu as une poule comme Drea De Matteo, pourquoi tu vas chercher plus loin ??). Quant à Paulie, il est incarcéré pour un délit mineur et se rapproche s’un gars nommé Johnny Sack.Voilà pour les storylines.
Alors qu’est-ce que j’en pense.. Eh bien, même s’il y a un meurtre et un coup de théâtre, une scène de cul HBO (c’est-à-dire à la sauvage) et du tragicomique, ça part beaucoup plus lentement que les années précédentes. Il est ici beaucoup question des relations famillales, à commencer par le couple Tony/Carmela, qui malgré ses prises de bec est plus uni que jamais, AJ est inscrit dans une école de sociologie, Meadow a définitivement pris ses distances avec tout(temps d’apparition : 20 secondes). Mais cet épisode recentre plus le propos sur un côté de la série jusque-là éclipsé par les affaires de dettes non payées, de trahisons et de coups bas : "Les Soprano", c’est aussi une formidable série sur...les Etats-Unis. Eh oui, entre les glaces savourées devant le "home cinema", les petits déjeuners du printemps, les ratons laveurs traversant la route, on nous montre aussi le "american way of life" dans toute sa grandeur-et sa décadence. Et Chase nous montre que c’est à travers une famille pas claire de la "upper middle class", beauf et méchante, qu’on peut arriver à la description la plus juste, loin des clichés et idéaux, du modèle américain. Pour le reste, la vengeance de Christopher reste symbolique, typiquement mafieuse : lors d’une visite à sa mère, il aimante le seul billet qu’il a trouvé dans le portefeuille du flic. Le dernier plan, sur l’oeil de Lincoln, rappelle la fascination de l’argent sur les Etats-Unis comme sur nos sociétés, c’est la clé et le prix de ce mode de vie autant que l’origine de ses dysfonctionnements.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires