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6.05 - Life Serial

Elle s’appelle Buffy Summers, et va vivre la journée la plus longue de toute sa vie.

Tous Contre Buffy

samedi 8 novembre 2003, par snyder

Celui où Buffy fait plus boulots différents que moi dans toute ma vie, où elle pète les plombs dans chacune de ses activités à cause des frasques immatures du Trio et où elle finit par se saouler avec Spike.

Cette saison 6 m’apparaît décidément bien plaisante avec encore un épisode léger réussi pour la Whedon team, ça fait plaisir que les scénaristes aient retenu la leçon de leurs épisodes comiques du début de la S4 !




Teaser (pré-générique) :
« Flooded » se concluait par le coup de fil d’Angel invitant Buffy à le retrouver quelque part loin les caméras de WB et d’UPN. Cet épisode commence sur le retour de Buffy à la maison où elle trouve ses amis en plein repas et visiblement gênés d’avoir mangé sans elle. Alors que Buffy choisit de garder ses retrouvailles avec Angel secrètes, Giles lui demande quels sont ses projets. Avouant qu’elle n’en a aucun, Willow et Tara l’invitent à assister aux cours avec elle en attendant les inscriptions pour le prochain semestre. Affaire réglée.
Pendant ce temps, le Trio finit les préparatifs de leur dernière invention pour passer le temps : tester les réflexes de Buffy pour mieux connaître ses points faibles. La perspective de se mesurer à la Tueuse fait disserter Jonathan sur le fait qu’elle représente un réel danger pour eux si elle venait à découvrir leur petit manège.
Andrew efface alors le dessin issu de la mythologie Trek qu’il était en train de taguer sur leur camionnette.


Générique.
Et c’est parti pour la journée la plus longue de Buffy Summers.


Première partie : Buffy goes back to school.
Willow amène Buffy à un cours de sociologie mais elle se rend vite compte qu’elle n’a pas du tout le rythme. A la fin du cours, Willow essaie de lui remonter le moral pendant qu’elles marchent dans le couloir et Warren bouscule Buffy pour lui implanter une puce sur son gilet.


Test n°1 :
Exécuteur : Warren
Nature du test : implanter une puce sur Buffy pour dérégler sa perception du temps
Déclenchement : contact physique pour placer la puce, activation dans la camionnette.
Résultat : Warren obtient un score de 220 avec trouillomètre à 7 (pas à 8 car il a pas pleuré :)) Réussite car Buffy n’a pas décelé l’origine du problème (eux !), échec car elle s’en est sortie assez rapidement.
Conséquences : déjà que Buffy n’était pas motivée suite à son expérience avec Willow, elle abandonne les études.


Impressions : j’ai bien aimé cette première partie. Le meilleur moment est bien sûr le test de Warren, mais la scène du cours de sociologie, bien que prévisible et stéréotypée, était assez plaisante aussi. Pour revenir au test, je me suis régalé à regarder ces scènes, les accélérations de temps sont faites à des moments bien choisis, ce qui se révèle très troublant pour Buffy, qui croit que la Renaissance l’a vraiment beaucoup passionnée ! C’est donc assez drôle, par contre un léger reproche : la façon dont Buffy découvre la puce est carrément abusée, comment pourrait-elle raisonnablement faire le lien entre ce qu’elle vit et son gilet ? Et même, pour réussir à localiser une puce minuscule comme ça, faut vraiment être fortiche. Elle a pas dû se balader longtemps avec un poisson d’avril collé dans le dos quand elle était plus jeune, la Buffy. Mais je me sens d’humeur indulgente, et puis c’est pas ce détail qui m’a empêché d’apprécier la scène.




Deuxième partie : Buffy au chantier, le test d’Andrew
Après l’échec cuisant de la fac, Buffy tente sa chance au travail d’Alex, qui, rappelons-le, est contremaître dans le bâtiment. Elle lui raconte son expérience bizarre à la fac mais Alex n’y croit pas beaucoup (elle-même n’exclut pas la possibilité d’être cinglée) Il la présente à Tony, qui va la prendre dans son équipe, et, comme on pouvait le penser, voir la ravissante Buffy avec son casque jaune et ses 50 kg lui tendre la main, ça le fait pas rire du tout. Mais Alex réussit à le convaincre et c’est ainsi que Buffy est la cible de réflexions sexistes et machos jusqu’à, bien sûr, qu’elle soulève une poutrelle de 100 kg sous les yeux ébahis des types. Bon, c’était prévisible mais la tronche des ouvriers vaut le détour.
La camionnette du Trio se gare. Attention, c’est parti.


Test n°2 :
Exécuteur : Andrew
Nature du test : invoquer des démons (verts et moches) pour déglinguer la Tueuse et observer au passage son temps de rapidité, de réaction et ses techniques de combat.
Déclenchement : Andrew joue une étrange mélodie à la flûte de pan qui invoque les démons, tranquillement assis dans la camionnette.
Originalité : quasi-nulle, très classique comme méthode.
Résultat : les démons se font dégommer en quatrième vitesse, le Trio a pu observer ce qu’il voulait, Buffy se doute maintenant que quelqu’un veut sa perte mais ne sait toujours pas qui.
Conséquences : même si Buffy a sauvé tous les ouvriers présents, ils se liguent contre elle et disent à Alex qu’elle a pété les plombs et s’est jetée sur eux (tss... quels jaloux !) Buffy s’en va, furieuse, Alex la rattrape et lui dit qu’elle ferait mieux de vite chercher qui lui veut du mal (autrement dit : il la vire avec ménagement)


Appréciations : sympathique. Le test d’Andrew était plus classique que celui de Warren, donc moins original et moins intéressant puisqu’on savait déjà comment Buffy s’en sortirait. Le défaut de ce test est donc sa prévisibilité, mais l’histoire de la reconversion de Buffy est bien agréable. Le thème du girl power se fait clairement sentir ici, avec la fille bien plus forte que les autres, que personne ne reconnaît et qui se fait exclure pour cela. Certains moments sont aussi très drôles, notamment quand Buffy fait la causette à son coéquipier en déplaçant les poutrelles comme si c’était aussi léger qu’une boîte de gâteaux, et qui finit par se faire méchamment rembarrer. Le combat était aussi très bien chorégraphié et la tête de Buffy quand elle veut expliquer à Alex qu’elle n’y est pour rien est excellente.




Troisième partie : Buffy devient vendeuse au Magic Box, le test de Jonathan
Après la fac et la construction, Buffy s’essaye maintenant au commerce. Anya lui explique donc le fonctionnement du magasin avant de l’envoyer sur le terrain s’occuper d’une cliente. C’est le moment que choisit Jonathan pour mettre en place son test.


Test n°3 :
Exécuteur : Jonathan
Nature du test : former une boucle temporelle qui se répète à l’infini jusqu’à ce que Buffy réussisse à satisfaire les clients les plus difficiles.
Déclenchement : Jonathan utilise un os magique autour d’un cercle formé avec Warren et Andrew pour réciter l’incantation.
Originalité : brillamment original.
Ce que doit faire Buffy pour s’en sortir : elle doit donc satisfaire ses clients. Le premier est un homme qui hésite entre deux bougies. Le seconde est une femme qui vient chercher une main momifiée mais Buffy n’arrive pas à la capturer. Elle doit donc trouver le moyen de servir convenablement la femme, qui, pour ne rien arranger, ne veut rien entendre et n’a pas le sens de l’humour.
Résultat : si le premier client est très facile à satisfaire, la main momifiée qui fait des siennes complique grandement sa tâche, si bien que la scène recommence un bon paquet de fois. Buffy réussit finalement à contenter la cliente en lui faisant commander une nouvelle main.
Conséquences : la vente, c’est pas pour Buffy ! Elle dépose son badge et s’en va. Finalement, la plus grande réussite du Trio aura été d’exclure Buffy de la société en la dégoûtant du travail.


Appréciations : le meilleur pour la fin ! Ce test est vraiment excellent. C’est celui où Buffy pète le plus les plombs et ça donne une série de séquences vraiment tordantes, amplifiées par la réalisation et la musique et grâce à un très bon jeu de SMG. Les scénètes sont de plus en plus courtes et de plus en plus drôle, et le moment où le client se prend une bougie aux limaces dans le ventre... excellent.
Tiens, mais il ne manquerait pas quelqu’un depuis le début de l’épisode et dont l’absence n’est pas du tout désagréable ? Ah mais oui, c’est Spike !




Quatrième partie : et une bouteille de whisky, une !
Déprimée, Buffy se réfugie chez Spike avec qui elle enchaîne les verres. Une fois qu’elle commence à être un peu bourrée, il lui propose de venir « dans son monde » pour glaner des informations sur celui qui la fait tourner en bourrique. Il l’amène donc dans un bar de démons, et commence une partie de cartes avec trois d’entre eux pendant que Buffy s’occupe de vider la bouteille de whisky (sans la payer, en plus)
Mais Spike est un tricheur (encore plus que Clem, qui fait ici sa première apparition) et le jeu tourne mal. Buffy libère alors les gains de Spike (des chatons) et lui fait une scène avant de s’en aller où elle l’accuse de l’avoir laissée faire n’importe quoi et de n’avoir pas été capable de remettre de l’ordre dans sa vie. Elle sort du bar, Spike la rejoint.
Non loin de là, dans leur camionnette, le Trio a une énième dispute au sujet du meilleur James Bond. Ca tourne en bagarre mais ils se rendent compte que Buffy, sortie du bar, avance vers eux.
Problème pour eux : Buffy réalise qu’elle a vu cette camionnette toute la journée et n’est pas assez bourrée pour ne pas faire le lien.
Jonathan se transforme alors en démon mais Buffy a tellement bu qu’elle est incapable de se battre. Heureusement pour elle, il suffit d’un coup de pied bien placé pour le faire battre en retraite.


Appréciations : même si la tension est retombée avec la fin de l’épuisante journée de Buffy, il faut bien que Spike justifie sa présence au générique alors c’est avec lui qu’elle se bourre la gueule pour oublier. Heureusement, ces scènes se laissent agréablement regarder, grâce à l’humour, qui, lui, ne quittera pas l’épisode, notamment lors des scènes de jeu où Buffy découvre la mise, ou encore la dispute avec la réplique excellente de Clem « Je vous jure, je savais pas qu’elle [la carte] était là ! », qui d’ailleurs, fait une première apparition remarquée et remarquable.




Cinquième partie : conclusion :
Jonathan rejoint ses compères et ils font le bilan : ils ont réussi à s’attaquer à la Tueuse, avoir des informations importantes sur elle et ils ont survécu, elle n’a même pas découvert qui ils étaient. Ils en tirent la conclusion qu’ils sont des adversaires de taille et que Buffy n’a pas fini d’entendre parler d’eux.
Chez les Summers, Buffy vomit les 1,5 grammes d’alcool qu’elle avait dans le sang et commence à avoir la gueule de bois (heureusement, les scénaristes nous évitent le discours dawsonnien comme quoi l’alcool, c’est maaaal) En sortant de la salle de bain, elle dit à Giles qu’elle est stupide et qu’elle n’arrivera jamais à tout gérer. Il sort alors un chèque de sa poche et le lui donne, lui disant que ça l’aidera à payer toutes les factures et à voir venir. Buffy est très touchée et va annoncer à Dawn la bonne nouvelle. Avant de partir, elle le remercie sincèrement et lui dit qu’elle est rassurée de savoir qu’il sera toujours là pour elles. Giles sourit mais ravale son rictus dès qu’elle sort.
Executive producers : Joss Whedon, Marti Noxon.




*** La citation de l’épisode ***
Buffy : « Peut être que je devrais prendre des cours moins difficiles, comme introduction à la marche ou macramés pour débutants »


Après « Flooded », les scénaristes persistent et signent avec le plus abouti « Life serial », où l’humour est omniprésent, que ce soit dans les situations des personnages ou dans les dialogues. Le Trio, pas bien menaçant, est sympathique même si à la longue, leurs frasques immatures risquent de lasser, surtout qu’aucune ombre de Big Bad digne de ce nom ne pointe son nez. Même si ce début de saison est satisfaisant, il est donc temps de passer aux choses sérieuses et de développer les arcs qui ont été amorcés : la déprime de Buffy, l’évolution de Willow, l’évolution de Dawn et le mariage d’Anya et Alex. On attend la suite.