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6.07 - Once More With Feeling

La Vérité sort de la bouche des Scoobies

Que Le Spectacle Commence !

samedi 15 novembre 2003, par snyder

Approchez, approchez ! A épisode exceptionnel, review exceptionnelle ! La genèse, le résumé complet, analyses et comparaisons dans celle qui sera certainement ma plus longue review.

GENESE D’UN EPISODE CULTE :
1997, Première saison : Joss Whedon confie à Anthony Stewart Head sa passion pour les comédies musicales, naissance de l’envie d’en faire une sur Buffy.


2000, saison 4 : Joss Whedon, connaissant la voix d’Anthony Stewart Head, le fait chanter dans un épisode de la saison 4, montrant ainsi qu’il ne passe pas ses journées à glander dans son appartement. La réaction de public est enthousiaste.


2000, mai, saison 4 finale : dans Restless, encouragé par l’expérience du milieu de saison, Giles chante une chanson entière dans un rêve de l’épisode.


2000, saison 5 : James Marsters dit à Joss Whedon qu’il trouve que son personnage est dans une situation shakespearienne (allusion au début de la S5, quand Spike commence à être amoureux de Buffy)


2000, saison 5 : la réflexion de James Marsters donne envie à Joss Whedon de jouer du Shakespeare avec des membres du cast chez lui.


2000, saison 5 : lors d’une de ces fameuses soirées « Shakespeare », l’équipe boit trop et se met à chanter. Ils réitèrent l’expérience et Joss Whedon pense ainsi qu’il peut faire un musical avec son équipe d’acteurs.


2001, coupure d’été entre la S5 et la S6 : Joss Whedon et son complice Christopher Beck écrivent ensemble un épisode musical, prévu pour la nouvelle saison.


2001, mardi 8 novembre : « Once more with feeling » , 6#07, est diffusé sur UPN, à grand renfort de promo.
L’épisode fait 6,4 millions de téléspectateurs, deuxième audience de la série sur UPN (la première c’est Bargaining, 6#01 - 6#02, avec plus de 8 millions) et bat Gilmore girls, diffusé à la même heure sur TheWB. La critique est élogieuse sur l’épisode, le public est conquis, si bien qu’en septembre 2002, un CD de la bande originale de l’épisode voit le jour aux USA puis en Europe.




L’EPISODE :
Générique : une fois n’est pas coutume, on commence par le générique, mais quelque peu remodelé pour l’occasion dans le style des comédies musicales des années 50, dont s’est inspiré Joss Whedon : le célèbre générique joué d’habitude par des guitares électriques dans le style punk est changé en une musique douce et légère, sur laquelle défile le cast, dans l’ordre habituel, mais dans un cercle en forme de lune.
La mise en bouche maintenant terminée, on attaque !
« Que le spectacle commence ! »
Le titre de l’épisode apparaît sur « Ouverture », la mélodie d’introduction, sur laquelle se passent plusieurs actions : Willow, Tara et Dawn se lèvent et se préparent dans la maison des Summers pendant que Buffy, laissant sonner son réveil, reste stoïque dans son lit. On retrouve le Scooby gang au Magic Box, où Anya et Alex feuillettent un livre de mariage avant qu’Anya aille servir une cliente, Giles enlève un livre de magie des mains innocentes de Dawn (qui a perdu la confiance acquise dans « Flooded » suite au lamentable épisode précédent : bien fait pour toi !), Buffy fait des noirs dessins pendant que Willow et Tara font des recherches, et enfin, on assiste à une séance d’entraînement de Buffy avec Giles, le tout, comme je l’ai déjà dit, sur la musique influence Disney de « Ouverture »


1. Going throught the motions / Le malaise de Buffy
Une modulation plus tard, « Ouverture » s’enchaîne directement avec la première chanson de l’épisode, mettant en scène Buffy et quelques vampires lors d’une patrouille :
Dans cette chanson qui continue dans le style Disney : accords au piano bordant le thème conjoint (dont les notes se suivent) chanté par Buffy.
Buffy, qui, tout en se battant contre deux vampires et un démon, révèle le mal de vivre qui la ronge depuis sa résurrection, le fait qu’elle ne semble pas retrouver sa place dans ce monde, et enfin qu’elle aimerait juste se sentir vivante.
Sans avoir une voix extraordinaire, Sarah Michelle Gellar s’en sort bien, l’émotion passe, la musique est sympathique, le combat est bien chorégraphié et certaines pointes d’humour sont très appréciables : le stéréotype de la victime, le démon qui meurt en chantant son dernier vers et le dialogue qui se met en place entre Buffy et ses adversaires.


Le lendemain, Buffy se rend au Magic Box, où se trouvent tous les autres Scoobies, et leur demande s’il ne leur est pas arrivé de se mettre soudainement à chanter et à danser. La glace se rompt et tout le monde avoue des expériences plus ou moins comiques ou traumatisantes, au choix : Anya et Alex se disputant en chantant sur le couscous, Giles et des valets de chambres en tutu...
Tous concluent alors que l’affaire est étrange, même si Buffy a trouvé ça très naturel. Mais alors qu’Alex dit qu’il faudrait rapidement se mettre aux recherches, Giles le coupe et commence à chanter sa théorie :


2. I’ve got a theorie
Giles, Willow, Alex se succèdent alors pour chanter leurs théories toutes plus abracabrantesques les unes que les autres sur une musique au piano rythmée, entraînante et plutôt comique. Giles pense ainsi que c’est l’œuvre d’un démon dansant puis réalise qu’il dit n’importe quoi, Willow fait référence à Nightmares (1#10) en accusant un petit garçon qui les auraient enfermés dans son rêve, et Alex soupçonne des sorcières. Vient alors le grand moment de la chanson : Anya contre les lapins ! Alors qu’elle propose naturellement que ça pourrait être de la faute des lapins, sa phobie (et que personne ne la prend au sérieux), elle se lance tout à coup dans un rock endiablé excellent, où elle chante son aversion des lapins à grand renfort d’éclairage et d’effets spéciaux de feu d’artifice. Après ce moment de folie, Buffy, qu’on avait pas encore entendue, chante qu’ils ont déjà vu bien pire et qu’il suffit d’être unis pour passer l’orage.


Le calme revenu et les congratulations échangées, le gang décide de se mettre très rapidement aux recherches et Anya se demande alors s’ils sont les seuls affectés par ce phénomène. Buffy regarde dans la rue :


3. The mustard
Un groupe de gens chante en brandissant des chemises propres qu’ils ont réussi à faire partir la tâche de moutarde. 1er clin d’œil : c’est David Fury, scénariste de la série, qui joue le rôle « central » de la chanson.


Willow et Tara, très soudainement excitées, décident d’aller « faire des recherches à la maison » (ben voyons !)


4. Under Your Spell
Les deux amoureuses se promènent dans le parc lorsque Willow se rend compte que deux types matent sérieusement sa bien-aimée (il est possible, vu la robe de Tara, qu’ils étaient seulement intrigués, ne savant pas que c’était jour de carnaval) Tara se met alors à chanter son amour pour Willow, où elle révèle qu’elle se sent « sous son emprise » et « envoutée », heureuse et épanouie à ses côtés, dans une très belle ballade à la guitare et au violon. Amber Benson a la première chanson solo de l’épisode, et elle explose : sa voix est magnifique. La chanson se termine bien entendu au lit (la politique de la série est que quand ça va bien, ça va au lit !)


Pendant ce temps, Alex, coincé avec des bouquins au Magic Box, soupçonne Willox et Tara de faire ce qu’elles sont exactement en train de faire (vous m’avez compris) Mais Dawn étant dans les parages, il ne finit pas sa phrase, pourtant déjà très implicite. De toutes façons, très implicite ou pas, Dawn ne comprend rien - sa rencontre avec le clone de Clark Kent dans l’épisode précédent lui a grillé environ 200 neurones, ce qui fait qu’il lui en reste juste assez penser à une chose après l’autre - Elle dit alors ce qu’il ne fallait pas dire « Chanter et danser, que peut-il y avoir de mal dans ça ? » Naïve !
Dans une rue sombre de Sunnydale, un homme terrifié ne peut s’empêcher de faire des claquettes de plus en plus frénétiquement, si bien qu’il fait une combustion spontanée devant un démon ravi du divertissement : Sweet.


Au petit matin, Alex et Anya se réveillent dans leur lit. Alex propose des gaufres à sa dulcinée qui se met à chanter :


5. I’ll never tell
Cette chanson est divisée en quatre parties : une introduction, un duo, la partie de danse et la conclusion. Anya ouvre les festivités en chantant combien elle aime Alex, qui en fait de même, mais il y a un faux pas, un doute, quelque chose qu’ils refusent de dire tous les deux, mis en musique par un splendide accord mineur sur « Cause there’s nothing to tell »
Et là, place au duo explosif ! Anya et Alex sortent de la chambre et chantent en se répondant dans leur appartement, sur une musique entraînante et pleine d’humour, où les deux révèlent tout ce qu’ils n’osent pas dire et tout ce qu’ils ne supportent pas chez l’autre dans le quotidien. Attention révélations :
Anya : He snores / Il ronfle
Alex : She wheezes / Elle respire fort
Anya : Say « housework » and he freeses / Dites « ménage » et il se fige
Alex : She eats these skeezy cheeses / Elle mange ces fromages si puants
That I can’t describe / Que je ne peux même pas les décrire
Anya : I talk - he breezes / Je parle - il n’écoute pas
Alex : She doesn’t know what please is / Elle ne sait pas ce qu’est faire plaisir
Anya : His penis got deseases / Son pénis a été infecté
From a Chumash tribe / Par une tribu Chumash (?)
Anya / Alex : The vibe... / Tout ça...
Gets kind of scary / Commence à devenir effrayant
Alex : Like she things I’m ordinary / Comme si j’étais quelqu’un d’ordinaire
Anya : Like it’s all just temporary / Comme si c’était juste du temporaire
Alex : Like her toes are king of hairy / Comme ses orteils sont joliment poilus
Alex / Anya : But it’s all very well ! / Mais tout est au mieux !
‘Cause God knows I’ll never tell / Car Dieu le sait, je ne le dirai jamais !
Anya : When things get rough he / Quand les choses le dépassent
Just hides behind his Buffy / Il se cache derrière sa Buffy
Now look - he’s getting huffy / Regarez - il est en train de se fâcher
‘Cause he knows that I know / Car il sait que je sais
Alex : She clings, she’s needy / Elle s’accroche, elle est exigeante
She’s also really gready / Elle est aussi vraiment radine
Anya : His eyes are beady ! / Ses yeux sont globuleux !
Alex : This is my verse, hello ! / Ca, c’est mon vers, eh oh !
Et la suite est tout aussi réjouissante : Anya se lance encore une fois dans une danse, rejointe par Alex sur une musique langoureuse dont le thème est joué au saxophone.
Enfin, la musique se calme, les deux personnages se stabilisent et vient la partie révélation, où chacun chante qu’il aime l’autre mais qu’ils n’ont pas confiance en ce mariage. Finalement, ils en concluent que tout est bien puisque personne n’a craché le morceau et ils s’effondrent sur le canapé en riant.
Excellent !


A la suite de ce duo, le couple est en train de marcher avec Giles et ils expliquent combien l’expérience est horrible. Giles leur révèle qu’il semblerait que les personnes se carbonisent à force de chanter. Pendant la discussion, on voit que la rue est prise de fièvre de la musique : un couple danse, des agents d’entretien font une chorégraphie avec des balais et une femme supplie en chanson un policier de lui enlever son PV. 2ème petit clin d’œil : la femme n’est autre que Marti Noxon, productrice exécutive de la série. Comme on entend mal cette chanson, j’ai décidé de vous la transcrire :


6. The parking ticket


Femme : I’ve been having a bad bad day / J’ai passé une très mauvaise journée
Come on, won’t you put that pad away / Allez, laissez tomber ce PV
I’m asking you please no ! / Je vous en supplie non !
It isn’t right, it isn’t fair / Ce n’est pas bien, ce n’est pas juste
There was no parking anywhere / Il n’y avait aucune place nulle part
I think that hydrant wasn’t there / Je crois que cette bouche d’incendie n’était pas là
Why can’t you let it go ? / Pourquoi ne pas laisser tomber ?
I think I’ve paid more than my share / Je pense que j’ai payé plus que ma part
I’m just a poor girl don’t you care / Je suis juste une pauvre fille n’oubliez pas
And I’m not wearing underwear... / Et je ne porte pas de sous-vêtements...
Ah la la, il faut tendre l’oreille pour l’entendre, ce dernier vers ! Tss...


La nuit venue, Buffy rend visite à Spike (comprenez : sans frapper, elle entre sans prévenir) pour savoir s’il ne saurait pas qui est à l’origine du problème. Spike, de mauvaise humeur, lui répond par la négative et la vire. Mais avant qu’elle s’en aille, il ne peut pas s’empêcher de l’ouvrir, comme d’habitude :


7. Rest in peace
Spike sort à Buffy ses 4 vérités, à savoir qu’il est dingue d’elle, qu’il n’apprécie pas qu’elle le traite comme un jouet parce qu’elle n’assume pas ses sentiments, et qu’il aimerait qu’elle le laisse reposer en paix, le tout sous forme de plainte rock. Buffy voulant partir, Spike la rattrape jusque dans le cimetière, où, entraîné par la colère, il ravage un enterrement (en pleine nuit ???) La chanson se termine dans une tombe, Buffy atterrit sur Spike, se relève après quelques hésitations et par en courant.
Spike : « Eh bien ? Tu ne restes pas ? » : très drôle.


Dawn, à la maison, se prépare à commencer ses maths, quand Tara vient lui apprendre que cette histoire serait liée à un démon seigneur de la danse. Dawn lui confie alors qu’elle est ravie que Willow et elle se soient rabibochées, évidemment Tara ne comprend pas mais finit par tilter à cause de la brochette qu’elle a accroché à son corsage. Elle demande alors à Dawn de l’excuser un instant.


8. Dawn’s lament
Redevenue seule, Dawn ouvre le tiroir de sa commode où elle range ses objets volés et chante que personne ne remarque, que personne ne s’en soucie. La pauvre, c’est vrai qu’elle est lésée et que personne ne s’occupe d’elle, en plus elle a une voix tellement mignonne... bon, je lui pardonne à demi l’épisode précédent.
Mais tout à coup, des démons surgissent et l’enlèvent.


9. Dawn’s ballet
Dawn se réveille au Bronze, bar attitré où toutes les forces maléfiques établissent leur camp, et danse avec des démons dans un ballet inquiétant sur une chorégraphie impeccable, surtout que Michelle Trachtenberg a vraiment de la classe et de la grâce en dansant, et joue très bien la fille terrifiée qui se sent irrésistiblement attirée à danser. Allez, cette fois je lui pardonne Halloween et le clone de Tom Welling.
A la fin de la danse, elle est projetée au pied des escaliers. Quelqu’un les descend en faisant des claquettes.


10. What you feel
Sweet descend les marches et chante autour de Dawn d’une voix suave. Dans une prestation excellente où Hinton Battle, acteur à Brodway, livre une chanson digne d’un véritable show, Sweet explique que des gens vont mourir et qu’elle va devenir sa reine car c’est elle qui l’a invoqué. Dawn essaye ensuite de placer quelques vers mais elle ne fait vraiment pas le poids face à lui et sa superbe voix. Néanmoins, elle lui révèle que la Tueuse est sa sœur et Sweet ordonne à ses démons d’aller la chercher « I want to see the Slayer burn »


La Tueuse, justement, est en train de se préparer à s’entraîner avec Giles. Il lui demande si elle a abordé avec Dawn l’incident d’Halloween et elle lui répond qu’elle croyait qu’il s’en était chargé.


11. Standing
Giles commence alors à chanter sa peine que Buffy ne soit pas prête pour affronter le monde et combien il regrette de devoir partir pour ne plus qu’elle s’appuie sur lui systématiquement. Comme Tara et Spike, Giles a sa propre chanson, magnifique et dans son style.
Pendant qu’il chante, Buffy fait des acrobaties et Tara va à la réserve chercher la signification de la brochette qu’elle a trouvé sous son oreiller.


12. Under your spell / Standing - reprise -
Tara découvre que Willow lui a violé l’esprit et chante sur l’air d’ « Under your spell » mais en modifiant les paroles : elle dit qu’elle était réellement sous son emprise, qu’elle est déçue et qu’elle ne comprend pas comment Willow a pu la trahir ainsi.
Giles sort alors de la salle d’entraînement et chante avec elle. Leur deux voix sont magnifiques. Tout deux, s’adressant l’un à Buffy, l’autre à Willow, chantent combien ils sont désolés de devoir partir puis chacun d’eux part dans son explication. Giles reprend les paroles de « Standing », et Tara lui dit qu’elle ne peut plus lui faire confiance. Musicalement, cette chanson est superbement écrite, les compositeurs font ici de la superposition, c’est à dire que les deux chansons sont superposées dans une seule. Etant en musique, je peux vous assurer que c’est assez difficile à faire. En tout cas, c’est magnifique.


Tandis que Giles et Tara finissent leur duo, Spike entre avec le démon, qui répète au gang que Sweet détient Dawn. Alex et Anya proposent immédiatement d’y aller, mais Giles s’y oppose et dit que Buffy doit y aller seule.. Spike prend la défense de Buffy mais elle l’envoie balader et il s’en va furieux. Willow propose alors d’utiliser un rituel de confusion mais Tara réagit violemment. Buffy et Willow sont surprises des réactions de Giles et Tara, et finalement Buffy s’en va seule. Ouh la la, ça part dans tous les sens !!


13. Walk through the fire
Buffy se dirige vers le Bronze et se met à chanter combien elle se sent morte de l’intérieur. Pour elle, ne rien faire ou sauver sa sœur lui procure la même sensation alors elle choisit de l’aider, de « braver le feu » (tiens ? encore une métaphore...)
Spike, dans une ruelle, chante sa colère vis à vis de Buffy mais va quand même l’aider.
Au Magic Box, le gang regrette d’avoir laissé partir Buffy seule au cas où elle ne s’en sortirait pas. Ils décident aussi de « braver le feu » et de la rejoindre.
Finalement, tous les personnages chantent leurs sentiments, sur le chemin les menant au Bronze, et la chanson se termine par l’entrée magistrale de Buffy en défonçant la porte. Chapeau.


La Tueuse est face à face avec Sweet et lui propose de partir avec lui en Enfer à condition qu’il libère Dawn.


14. Something to sing about
Buffy se met à nu (nan... pas comme ça !) devant Sweet et chante que la vie est un spectacle où tout le monde joue un rôle, mais qu’elle en a marre de chanter, qu’elle veut simplement chanter quelque chose qui ait du sens (= vivre quelque chose qui ait du sens)
Le gang entre au Bronze.
Sweet fait signe à Buffy, qui le rejoint, et elle confesse, mi-confuse mi-soulagée, qu’elle était au Paradis et non pas en Enfer comme tout le monde le pensait. Elle y était bien et n’aurait pas souhaité revenir affronter la vie.
Après cette révélation fracassante qui produit un effet catalyseur sur ses amis, elle se lance dans une danse fébrile et effrénée et commence à brûler. Spike l’arrête et lui chante que la vie n’est pas une chanson, qu’il faut juste vivre et qu’elle ne pourra atténuer sa souffrance qu’en vivant.
Hé, il est peut être blond mais il est pas si bête que ça, le Spike. Par moments. Même si l’attitude de Spike fait un peu trop « chien aimant » avec son « So one of us is living... »


Sweet, ravi du spectacle (c’est le seul, avec nous bien sûr :) veut maintenant partir et emmener Dawn. Mais celle-ci jure que ce n’est pas elle qui l’a invoqué et qu’elle a « trouvé » le talisman à la boutique. Alex lève alors la main et avoue que c’est lui qui l’a fait, pour savoir si son mariage avec Anya allait réussir. Sweet repart seul, en chantant qu’ils se reverront tous en Enfer.
Allez, tout le monde se lève pour Hinton Battle !


15. Where do we go from here
Le gang se demande alors ce qu’ils vont faire maintenant, où est-ce qu’ils vont, pourquoi le futur est incertain.
Pendant la danse, Spike sort du groupe et s’en va. Buffy le rattrape.


16. Coda
Buffy rejoint Spike et reprend des paroles de « Walk through the fire ». Spike, sur l’air de « Rest in peace » lui dit qu’il se sent vivant pendant qu’elle lui dit qu’elle veut juste ressentir... ils s’embrassent fougueusement.
Rideau.
Générique de fin (modifié comme celui du début)




MON TOP 3 des chansons :
1. Under your spell / Standing - reprise -, Tara, Giles
Une musique magnifique, une interprétation touchante et talentueuse, deux très belles voix qui explosent dans une série où ils ne sont pas souvent mis au devant de la scène (surtout Tara)
2. What you feel, Sweet
Une musique et une interprétation digne d’un show, des paroles drôles et en rime... que demander de plus ?
Mention spéciale à Hinton Battle, formidable guest.
3. Walk through the fire, the group
Une belle chanson où chante tout le cast - sauf Dawn - , visuellement très sympathique, musicalement très correcte , et très métaphorique (j’aime beaucoup les bonnes métaphores)




L’AVANCEE DANS L’INTRIGUE
Quand j’ai entendu parler d’un épisode musical, dans Buffy, j’ai crains le pire. J’avais tort. Car quand Joss Whedon dit que ça sera grandiose, il faut le croire. C’est la leçon que j’en ai tiré. En tout cas, cet épisode remplit toutes ses promesses. Il n’est pas simplement un épisode spécial en forme de comédie musicale, une sorte de bonus comme l’était celui d’Ally McBeal (au passage, il était nul), c’est un épisode complètement et parfaitement intégré à l’arc de saison. C’est peut être pour ça que les exercices de style de Mr Whedon sont si classes et si réussis. Rappelez-vous comme Hush / Un silence de mort (4#10), Restless / Cauchemar (4#22) et The body / Orphelines (5#16) étaient si bien intégrés à la saison ; Hush permettait d’établir la vérité entre Buffy et Riley et intégrer Riley dans le gang, Restless plongeait dans les cauchemars les plus secrets du Scooby gang et amorçait quelques nouveaux thèmes de la saison 5, et c’est dans The Body que Joyce meurt.
« Once more with feeling » ne déroge pas à la règle, il est même l’épisode central de ce début de saison, qui permet de repartir sur des nouvelles bases et avancer vraiment dans le développement des personnages et dans les thèmes de l’année.
Il semblerait que depuis le début de la saison, tout soit mis en place pour exploser dans cet épisode. Je m’explique : beaucoup de non-dits parasitaient les relations entre les membres du Scooby gang. La dépression de Buffy, son malaise dans ce monde, le lieu où elle était vraiment avant de revenir, le couple Tara-Willow qui commençait à battre de l’aile à cause de la « dépendance » de Willow à la magie, les hésitations d’Alex avant d’annoncer ses fiançailles avec Anya, l’amour contenu de Spike pour Buffy, et Giles qui se sentait de trop face au comportement de sa protégée et impuissant face à celui de Willow.
Ces tensions devaient inévitablement exploser un jour, et Joss Whedon a choisi le moyen de la musique pour révéler tous ces secrets. L’idée de justifier les chansons par un démon qui, lorsqu’il est invoqué, force les habitants de la ville toute entière à révéler ce qu’ils ressentent réellement est un outil scénaristique très ingénieux, car il permet d’inclure l’épisode spécial dans la mythologie de la saison et de la série.




LA MUSIQUE
Qui dit épisode musical... dit musique, forcément. Joss Whedon et son complice Christopher Beck se sont vraiment dépassés. Réussir à composer de bons thèmes pour les épisodes normaux, c’est déjà bien, mais composer pour chaque personnage des chansons aux styles différents, les accorder et parfois les réunir dans des chansons de groupe, et ce pendant un épisode entier, c’est impressionnant. On a ainsi une palette sympathique de styles dans l’épisode : ballade romantique pour Tara, rock pour Spike, duo charmant style années 50 pour Alex et Anya, influences Disney pour Buffy (Going through the motions), chanson triste pour Dawn, musique de show pour Sweet et complainte pour Giles, sans compter les clins d’œil que Whedon fait au fans en envoyant sur le terrain Marti Noxon et David Fury, et le générique, remodelé physiquement et musicalement pour bien coller à l’esprit « des comédies musicales à l’ancienne », pour citer Whedon.




LA DANSE ET L’INTERPRETATION
Si la musique est bluffante, la danse aussi arrache quelques compliments. Les chorégraphies de « Dawn’s ballet » et de « I’ll never tell » sont particulièrement réussies. Les pas s’accordent parfaitement avec la musique et les acteurs les interprètent avec talent. Sarah Michelle Gellar, à défaut d’avoir la voix d’une Amber Benson, se défend bigrement bien en danse, elle a du charisme et dégage un magnétisme sexy très appréciable (ce n’est qu’une opinion personnelle qui n’engage que moi)
Mention spéciale aussi aux acteurs, qui se sont entraînés dur et ça se voit.




REALISATION, MONTAGE ET PHOTOGRAPHIE
Pour cet épisode, l’équipe a du faire des heures sup’ : la réalisation est soignée, le montage est souvent audacieux (par exemple sur « Walk through the fire » quand tout les Scoobies se mettent à chanter dans des lieux différents) et la photographie colle plus avec l’esprit « à l’ancienne » de l’épisode : couleurs vives qui contrastent avec le noir, photo dans les tons « jaune clair » dans la ballade romantique de Tara...




REFERENCES ET AUTODERISION
Il y a souvent des références à la mythologie dans Buffy, et c’est aussi une raison qui fait que j’aime regarder cette série. La mythologie grandit, les personnages prennent de l’épaisseur, c’est très agréable.
Enfin bref, les références pleuvent dans cet épisode : Buffy qui dit « Dawn is in trouble. We must be Tuesday » en référence au jour de diffusion US, Willow qui évoque l’épisode « Nightmares » de la saison 1 dans sa théorie, ou encore Buffy, dans « Theorie » qui fait référence à ses deux morts (« Hey, I died twice ! »)
Joss Whedon insère aussi dans le script quelques passages d’autodérision, comme la caricature du cliché de l’héroïne, qui sauve la vie de l’homme à la chemise entr’ouverte et qui ne veut rien en échange, juste la reconnaissance (Going through the motions) Or ici, Buffy accorde autant d’importance au jeune homme qu’à une porte et se fout royalement d’avoir sa reconnaissance, d’ailleurs elle est blasée quand elle le délivre et le fait par automatisme.
Spike également, qui chante dans son rock qu’il aimerait que Buffy le laisse en paix mais qui la rappelle dès qu’elle part, ou encore dans « Walk through the fire » quand il chante qu’il serait libre si elle mourrait mais prend une voix enfantine en disant « I’d better help her out »...




ONCE MORE WITH FEELING VS HUSH
On peut rapprocher la comédie musicale avec l’épisode qui lui est en quelque sorte son opposé, l’épisode muet Hush / Un silence de mort (4#10). Pas vraiment opposé, car même s’ils sont différents dans la forme (trouver des analogies entre un épisode musical et un muet reviendrait à comparer le jour et la nuit), le thème est le même : la communication.
Pour ceux qui sortiraient de 6 ans de coma, petit rappel : Buffy = métaphores. Sur l’adolescence, l’entrée dans l’âge adulte, l’amour... sur la vie quoi. Le silence, dans « Hush » représentait l’incapacité de communiquer et le fait qu’ils y arrivent par autre chose de que des mots, et que finalement c’est le fait de perdre cette capacité de communiquer en étant littéralement muet qui va leur donner envie de communiquer entre eux à nouveau. Ainsi, Alex se rendait compte de son attachement à Anya et Buffy et Riley découvraient chacun la vérité sur l’autre. Willow et Tara montraient qu’on peut se comprendre sans avoir besoin de parler et que la communication ne se fait pas exclusivement par des mots.
Dans « Once more with feeling » c’est la même métaphore, mais exposée différemment. Depuis le début de la saison, les non-dits rendaient difficiles les relations entre le groupe d’amis, et le fait de se retrouver forcés de communiquer par chansons où ils se mettent à nu est une métaphore aussi efficace que le silence qu’ils ont du surmonter dans Hush. Alex et Anya s’avouent ainsi leurs doutes sur leur futur, Buffy révèle le mal qui la ronge, Spike lui clarifie ses sentiments et lui dit ses 4 vérités, Giles et Tara comprennent qu’ils doivent partir, et Dawn révèle qu’elle se sent abandonnée.




« Comment gâcher un superbe épisode en 7 leçons » par l’équipe de doublage.
1. Prendre les téléspectateurs pour des idiots qui ne savent pas lire les sous-titres.
2. Avoir la prétention de faire mieux que la VO sur un épisode musical déjà couronné de succès.
3. Choisir les pires voix du casting, pour ne pas payer trop cher les doubleurs, qui ne sont même pas les voix françaises de la série.
4. Choisir des voix qui ne correspondent pas forcément aux voix originales (presque jamais)
5. Changer généreusement les paroles des chansons - certaines deviennent ridicules -, histoire de ruiner encore plus le travail de l’équipe.
6. Donner la seule belle voix de la VF a Willow, qui chante 3 lignes et demi.
7. Oser présenter ça à la diffusion au lieu de le jeter à la poubelle sans se retourner.
Vous obtiendrez un résultat lamentable, qui provoquera la colère et la damnation des fans, qui discréditera l’épisode et la série, le tout en se foutant royalement et en bafouant le travail des acteurs, qui eux, n’étaient pas bourrés pour enregistrer l’épisode.


La semaine prochaine, dans un nouveau chapitre de « Comment gâcher un épisode », découvrez comment l’équipe de doubleurs français va gâcher un épisode en interchangeant les voix : Buffy parlera avec la voix d’Alex, Spike avec celle d’Anya, Giles avec celle de Dawn et Tara sera doublée par la truie de la directrice du casting. A ne pas rater.
Pour ceux qui ont vu l’épisode seulement en VF et qui ont été déçu, il y a toujours les DVD (ce que j’ai fait) et, moins cher, le CD de la bande originale : en plus des 17 titres de l’épisode (générique début et fin + 15 chansons), il y a en bonus un duo de Whedon et sa femme sur « Something to sing about », le thème de l’épisode « Hush », le thème de l’épisode « Restless » et le thème de « The gilt » : la musique sur laquelle se sacrifie Buffy dans le final de la saison 5. Un livret très sympathique accompagne le tout, on y trouve la présentation du cast, une page écrite par Joss Whedon où il raconte l’expérience que ça a été pour lui ce musical, et toutes les paroles des chansons.


Malgré une VF qui enlève tout le charme et qui divise la note par 2, « Once more with feeling » s’inscrit dans les grands épisodes de la série. Bien écrit, bien interprété, bien réalisé, touchant, drôle et musicalement bon, c’est une performance. Merci à l’équipe de la série pour allier télévision, populaire et qualité... once more.