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3.12 - Chapter 56
Une carte dans la manche...
Chapitre 56
dimanche 30 novembre 2003, par
Tromper c’est mal, mais en voyant les ennuis que ça donne, c’est bien. Explications par ici.
Cet épisode voit se conclure deux intrigues récurrentes et pénibles des deux derniers épisodes. La première est celle de Russell, jeune joueur aux dents longues à qui une chaîne en or faisait tourner la tête au point de se séparer de sa petite amie-surprise, la finalement tout aussi insupportable Brooke Harper. Cependant, l’affaire de cette chaîne avait été étouffée par son entraîneur au prix d’un deal fructueux : entraîner dans l’université de prestige qui courtise Russell en tant qu’entraîneur adjoint. Egalement dans les épisodes précédents de "Boston Coeurs à Vif" : Jeckel se mettait dans un bourbier Hensonesque avec une relation sulfureuse avec la mère d’une de ses élèves, qui en venait au point de divorcer de son mari...et comme l’amour est aveugle, il consentait à jouer les beaux-papa. Petit problème : la gosse a eu une fâcheuse tendance à écouter aux portes, et l’a donc appris.
Cet épisode sera donc principalement centré sur ces deux intrigues.
Don Jeckel Juan :
Eh bien, pour faire court, c’est carrément jouissif, vu que Jeckel est mou et comme il ne sait pas prendre de décision (s’expliquer avec la fille ? Rompre avec la mère ? Partir en vacances prolongées à Honolulu ?) il n’en prend pas. Les conséquences seront des plus comiques puisque un des mots de prédilection de l’argot américain prend ici tout son sens en étant...taggé sur la Jeckelmobile : "Motherfucker". Et comme les deux bouffons Sakmar et Lenhart ne sont plus là pour apporter leur lot de sentimentalisme (bah oui, avec eux Becky serait remontée jusqu’à Harper et Guber et on se serait attardé sur les conséquences psychologiques de cette ingénue sans personnalité) Katims s’en donne à coeur joie : de la scène avec les profs se foutant (à juste titre) collectivement de sa gueule, Lipschultz lui proposant une assurance-homicide (conférer saison 2) à la scène en cachette avec la mère Poème, Jeckel s’en prend plein la figure...le paroxysme étant atteint avec le mari trompé qui se révèle être un trafiquant d’armes. C’est délirant, ça nous donne un ralenti sur fond d’Ennio Morricone (et le père venu assister à la lecture de poèmes de sa fille, qui recule sa valise en Inox flippante...totalement anthologique)...mais ça se finit sans conséquences graves. Tout ça vient de Mère Poème qui se remet avec Père Poème pour le plus grand bonheur de fifille tout émue, qui allait réciter son poème vengeur et arythmique. Une conclusion donc plus atypique et "fun" que ce dont on était en droit de s’attendre.
And the winner is...
Russell est dans cet épisode aux crochets de son coach (qui continue à sortir avec Marilyn, enfin jusque dans cet épisode), qui lui permet de continuer à faire joujou avec sa chaîne en or. Cependant dans cette langue de bois, Harper décèle quelque chose de louche, et lors d’une discussion avec Russell, lui conseille de faire le choix qui lui permettra d’aller loin dans la vie. Telle père, telle fille, Brooke se met aussi à le sermonner, disant que l’entraîneur doit avoir de bonnes raisons de garder l’affaire secrète et d’étouffer le scandale (c’est dingue tout ça pour une chaîne). Le joueur rabaisse donc son ego flatté par des dizaines de représentants et va donc faire un choix courageux : lors de la conférence donnée pour annoncer son choix il prend l’université de Yale, qui n’est pas à dominante sportive. Double conséquence : la première, celle qui profite non au joueur mais au "player", à savoir reconquérir Brooke (oui, celle dont on a clairement rien à foutre), la deuxième, involontaire, celle de faire capoter la magouille de son coach, qui se retrouve ainsi sans job puisqu’il donne également sa démission. Quel changement avec une conclusion de merde ? C’est que à travers les dialogues, tous brillants, on nous montre que le choix n’est pas manichéen et l’hésitation est perceptible jusqu’à la dernière seconde. Plutôt bien vu, donc.
Mini Guber pour maxi magouilles :
Ah, ça fait longtemps qu’on entendait plus parler de l’équipe de débat de Guber, eh bien, ce préjudice est effacé par cet épisode. On a donc affaire à une intrigue concernant un "nerd" parfait petit toutou de Guber...ou presque, puisqu’il va abuser de la confiance de son maître (à penser)en piquant dans la caisse pour dépenser ceci au poker. On a donc affaire à un festival Guber, qui tourne en rond, et se retrouve bien emmerdé d’avoir une telle affaire touchant à sa poule aux oeufs d’or. Mais il prendra néanmoins deux décisions inattendues : la première est de haranguer violemment les représentants d’un site de jeux online (scène hallucinante et à vrai dire totalement gratuite où on retrouve le Guber des grands jours), et de s’interroger sur une addiction maladive, ce qui n’amènera pas au renvoi. Tout ça sur les bons conseils de Harper, et le tout très original et bien mené...j’achète.
On a une conclusion d’arc miraculeusement satisfaisante, avec des dialogues piquants, des décisions plutôt inattendues et une loufoquerie joussive concernant l’histoire de Jeckel. C’est principalement ce que j’ai aimé dans cet épisode : c’est que Katims joue cartes sur table, et nous dit que Jeckel est un idiot de première classe, et que lui comme nous ne tenons pas grand-compte de comment il s’en sortira. Par ailleurs, pas de Ronnie ni de Henson, ni de Heckel (enfin, très peu...). En bref, graduellement plaisant, et finalement très bon.
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