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3.17 - Chapter 61
Where’s Your Head At ?
Chapitre 61
mardi 13 janvier 2004, par
Allons-y tout de go : cet épisode de Boston Public est franchement très réussi dans ses deux tiers. Alors, oui, il y a toujours la présence de Whittiah et Lourdaud son petit ami, le sale môme est toujours dans les pattes de Henson et le tout est toujours filmé avec les pieds. Mais cet épisode a le mérite d’aborder le problème de l’arriviste de l’Académie de façon rationnelle.
Et par rationnelle, j’entends que personne n’est rééllement d’accord avec les nouvelles dispositions prises par le nouveau principal adjoint, j’ai nommé Ronnie Cooke. En effet, elle propose de passer des tests d’aptitude aux élèves avant de passer leurs examens, alors que Lipschultz se voit contrôler pour pouvoir continuer à enseigner. Et ironiquement, les deux personnages mis en avant sont ceux qui auraient pu paraître le moins concernés par la crise : Lipschultz et Guber. On a de la veine, c’est aussi les personnages piliers les plus intéressants de la série, donc ils parlent avec leur coeur, Guber délivre ainsi un monologue très poignant et juste sur sa situation d’éternel outsider qui risque de le devenir encore plus avec l’arrivée de Cooke, sans doute un des morceaux de bravoure les plus significatifs de cette 3e saison. Quant à Lipschultz, il apprend par son cousin qui place ses économies à la Bourse qu’il est sur la paille, et doit donc continuer l’enseignement. Pas de doute, ces deux-là nous réservent encore beaucoup de morceaux d’humanité.
Contrairement à la facilité de Henson, auquel on flanque des responsabilités et une mentalité d’adulte depuis quelques épisodes : de Candide révolté et ridicule, on passe à père de famille par procuration, avec une petite amie collante et BCBG. Waow, tout le monde y croit. Cette fois-ci on a droit à des scènes familiales sans intérêt aucun, et à la fin on retrouve même la tata alcoolo qui a non seulement recouvré la santé, mais aussi l’argent pour avoir une situation correcte à San Diego. C’en est tellement beau qu’on ne peut douter des qualités sociales de "Boston coeurs à vif"... un autre blunt, s’il vous plaît.
Mais l’évènement de cet épisode, c’est le boulevard en termes de développement offert à l’un des personnages les plus discrets de la série, à savoir Marilyn "3 répliques, 30 secondes, 3 épisodes par saison" Sudor. Et nous qui pensions qu’elle était la sainte nitouche du bahut, on lui donne un relief étonnant dans une scène où elle se défoule sur un punching-ball, et où on apprend en vrac qu’elle a été mariée, puis avant de divorcer, se retrouva avec 40 points de suture et une fausse couche !! Le tout est interprété par Sharon Leal de façon très crédible, et cette scène vraiment extraordinaire (au sens littéral, c’est-à-dire sortant de la routine des épisodes normaux de BP)nous vient à faire regretter qu’elle ne soit pas intervenue plus tôt dans la série, pour pallier à l’hécatombe de départs subie en 2 saisons et même avec le départ de Senete et Woods en début de 3e saison. Ceci donne aux scénaristes l’occasion de rebondir sur l’histoire de la gifle de Lordaud, avec une scène légèrement too much de Harper psychologue qui moralise Lourdaud, lui amenant à faire des excuses à sa diva de dulcinée.
Mais comme j’ai dit "bon sur les deux tiers", ça veut dire que les dernières minutes sont particulières. En effet, alors que l’on semble parti pour une guerre de tranchée à Winslow, un fight entre Heckel et l’Arriviste pour le coeur de Ronnie, et un autre pétage de plombs, les scénaristes s’arrangent pour nous sortir un pétard mouillé. C’est-à-dire qu’ils nous font rompre Whittiah, renvoient Marilyn à son rôle de plante de décoration, et comble, nous ressortent une scène de "Star Academy" de derrière les fagots (enfin, là c’était la première de la comédie musicale, ils étaient un peu obligés..). Donc on retombe dans les travers habituels, et c’est bien dommage.
Un épisode qui pourrait hausser le capital sympathie du fan à moitié endormi, grâce aux excellentes prestations de Lipschultz, Guber et Sudor, mais qui s’écrase comme une crêpe dans ses dernières minutes, athrophié dans un pilotage automatique qui continue à faire défaut à cette saison 3. Désespérant.
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