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3.22 - Chapter 66
Just Divorced
Chapitre 66
dimanche 15 février 2004, par
Bon, eh bien les bonnes intentions de l’avant-dernier chapitre de cette saison 3 se sont vite dissipés. "Boston Public" reste définitivement une série qui enterre ses bonnes intentions.
Alors un rapide coup d’oeil aux intrigues de ce "season finale" sans cliffhanger ni que dalle.
D’abord, on commence avec le rappel express de Guber pour trouver une solution viable aux restrictions budégtaires. C’est sans doute l’intrigue la moins antipathique de ce dernier épisode, puisque on assiste à un Guber show et à un Steven plutôt touchant, car prêt à tout pour sauver son lycée. On a une Ronnie qui joue les utilités (mais Jason Katims vous dira qu’il fallait lui donner un rôle à la mesure de son talent....sic), ici en s’arrangeant à passer une soirée avec Bellâtre pour donner les invitations au gala de l’Académie de Boston à Steven. Comme on peut s’y attendre, le maire de Boston n’en a rien à foutre, mais la lueur de génie vient de Scott. Alors j’admets que c’est totalement surréaliste, lui qui a subi les foudres de Steven se mettant à jouer les magiciens d’Oz, mais passons. On trouve donc une solution assez plaisante pour les nerds, irritante pour les autres : couper les crédits alloués à l’entretien des équipes sportives, pour les remettre au bon vouloir des sponsors. A l’heure où certains remettent en cause l’utilité de l’EPS en France alors que le nombre d’enfants obèses ou en surpoids augmentent voilà qui devrait faire plaisir à certains. Pour info, je détestais l’EPS et je ne suis pas du tout sportif, mais ça n’a pas empêché la décision de Steven de me laisser perplexe.
Ensuite, Whitney. Alors là, c’est une intrigue écrite avec les pieds, auquel Katims va donner des allures de visite de Marilyn Monroe aux soldats engagés au Viet-Nâm, pour vous donner une idée de la chose. En gros, pour le quota humour, on a un nerd qui cherche à inviter Houston au bal de promo. Marla, au début perplexe, tente le tout pour le tout en allant voir la diva sous weed à la sortie d’une émission promo. Comme d’habitude, Houston jour (mal) la star et la laisse tomber, tout ça pour faire effet comique avec Loretta Devine (comme si elle se suffisait plus à elle-même). Ha, ha, ha, j’en pleure de rire...non, finalement je pleure pour autre chose. Et prévisibilité de la chose, Houston se pointe, resplendissante, au bal de Promo, tient la main du petit (argument vente "J’aime les gosses-Je suis proche de mes fans"), explique qu’elle est venue parce que la situation de l’école l’a touchée (argument-vente "Je suis conscient de la réalité extérieure à ma villa de luxe, moi aussi j’en ai bavé, qu’est-ce que vous croyez"), et chante (argument ultime "ACHETEZ MON DISQUE !!!"). Tout le monde est content, les autres font comme Guber : aller pisser pendant le tour de chant.
Et enfin, en trois lignes le plus chiant : le mariage de Henson et sa BCBG. Au prégénérique, on souriait car Henson se rendait enfin compte à quel point sa fiancée était chiante et faisait prendre des proportions énormes à un mariage civil, puis après...ben tout retombe à plat. Même la révélation type "Just Married" (vous savez, cette bluette avec le tandem de "Pretty Woman" où Julia Roberts laisse tomber tous ses amants au mariage...) m’a gonflé. Finalement, au même moment que le bal de promo (19h30 pour les deux, comme par hasard...), la petite famille se marie dans la plus stricte intimité. Fin de l’épisode.
Bilan des 3 précédentes saisons :
Bon, je l’admets, cette année et demie passée à regarder "Boston Public" avec les trois saisons à la suite s’est un peu faite pour rien. En même temps, moi qui à la fin de la saison 2 étais prêt à défendre la série, disant que ce manque d’inspiration abyssal ne gâchait en rien le potentiel de la série, force est de constater que ces opinions se sont peu à peu changées en désespoir au vu de toute cette saison 3. Pourtant (cf.dossier sur la page d’accueil de ces reviews) "Boston Public" se proposait, au départ, d’aborder les intrigues scolaires sensibles du point de vue des profs, avec une précision documentaire et une négligence totale du côté teen show qui aurait pourtant pu rameuter de l’audience. On se souviendra donc avec émotion de l’excellente saison 1, de son seul shipper même pas lourd entre Senete et Davies et de son écriture au cordeau. Le problème c’est que le nouveau staff de scénaristes de la saison 2 viendra affadir le tout, allant d’intrigues traînant en longueur (oh la peine à vouloir suivre la relation Guber/Peters !), voire d’autres carrément aberrantes et frisant le saut du requin (l’intrigue du lupus et de l’inceste avec bonnes intentions). La saison 3 semblait rectifier le tir avec la dépression Sipowiczienne d’un Senete au bout du rouleau, la fraîcheur bienvenue d’une Kim Woods et des problèmes enfin traités avec un semblant de rigueur et de cohérence. Hélas, trois fois hélas, les scénaristes se sont vite à nouveau retrouvé en panne d’idées et d’audience. Cette saison 3 sonnera donc le glas de la qualité de la série, en quelques points énumérés ci-dessous :
1°/Ronnie :
A son arrivée au début de la saison 2 je la voyais déjà comme une Menace Blonde, non péroxydée (spéciale dédicace à Tigrou l’aigri) mais autoritaire, basculant d’avocate à professeur et se prenant en plus pour une assistante sociale, tout ça faisait un peu trop pour une (mauvaise) actrice. Cette saison 3 a vu sa consécration, au sommet du ridicule comme de la hiérarchie de Winslow, avec des intrigues bouche-trou parce qu’il fallait bien payer l’actrice. Donc, un shipper avec Heckel, un triangle amoureux avec le bellâtre de l’Académie, puis un refus d’avances de celui-ci qui lui vaudra...un coquard de la part d’Heckel.
2°/Le bellâtre de l’Académie :
Alors, ça commence assez bien, il se fait mal voir de Guber, il est pavé d’intentions dominatrices (celle de redresser l’image de Winslow High pour avoir des crédits en plus), et Harper cède à ses sirènes. On s’attend à ce qu’il y ait anguille sous roche dès l’épisode suivant...pétard mouillé, une fois de plus. Les scénaristes semblent attachés à nous montrer que les méthodes de tests d’évaluation impsés aux élèves marchent, et on croit rêver lorsque les résultats annoncés sont excellents dans un climat d’autosatisfaction général. Dans l’avant-dernier épisode les scénaristes croiront bon de rectifier le tir en ne faisant accorder que pouic à l’académie de Boston...Bien trop tard, le potentiel de Bellâtre evil se sera évanoui et le téléspectateur endormi devant sa télé.
3°/Whittiah Streision :
Monstre de Frankenstein ascendant beugleuse, réunissant le pire de Whitney Houston, Mariah Carey, Céline Dion et Barbara Streisand, Aisha ne nous aura décidément, pour reprendre, Khaled, pas écoutés depuis son arrivée. Pigiste comédienne ayant appris l’expressivité et la justesse théâtrale dans un paquet Bonux, Tamyra Gray aura décidément pourri la saison 3 de "Boston Public" avec ses questionnements concernant Lourdaud et l’insipide chanson de son défunt père dont elle nous aura gratifié dans les tous derniers épisodes. Un peu comme la sirène de proue d’un navire en instance de couler, Whittiah Streision est le symbole du naufrage de l’équipe de Jason Katims.
4°/Dans un mouchoir de poche, les intrigues de Henson et sa petite amie BCBG, Louisa X-2.0 et son bébé, et Guber s’improvisant beau-père.
Donc, en résumé, "Boston Public", après des débuts nobles de chronique scolaire au vitriol et avec une sensibilité bienvenue, n’a pas su négocier le virage "divertissement/teen show" que l’on sentait amorcé au début de la saison 3. La faute, principalement à un staff de scénaristes auquel je ne rendrai pas hommage, parmi lesquels le duo de bouffons John Sakmar/Kerry Lenhart et Constance M.Burge, créatrice et scénariste pour "Charmed", connue pour ses dialogues frôlant l’indécent et l’indicible.
D’après les quelques Edusiens qui contnuent à suivre la série en direct des USA, les 15 épisodes de la saison 4 que vous découvrirez dès dimanche prochain sur France 2 ne feront malheureusement que confirmer cette tendance, à savoir des scénaristes prêts à tout pour sauver leur série...ce qui n’a pas été le cas, à l’heure où on attend une annulation officielle de la part de la FOX.
Good-bye, Winslow High.
Un season finale affligeant, écrit avec les pieds, gonflant, ennuyeux, avec des énièmes discours pompiers sur la difficulté d’être prof et une diva en plein exercice promo. Que fait le CSA ??!?
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