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1.04 - Dawg Days
Les réceptions de l’ambassadeur...
La Guerre des Rappeurs
dimanche 30 novembre 2003, par
Où Vic manque un peu de Ferrero Rochers pour restaurer la paix dans son secteur, et où Dutch parle espagnol comme une vache hollandaise...
Un rappeur organise dans une boîte une petite sauterie à l’occasion de la sortie de son nouvel album. Y’a de la fesse remuante, des bracelets en toc qui brillent, des mecs avec des casquettes, et un accent d’enfer porté à son summum par la star de la soirée, Kern.
Danny et Lemonhead (le grand blond décérébré qui sert de fidèle toutou à Vic) sont là pour la sécurité, ils font ce que les américains appellent le « moonlighting », que je ne sais comment traduire, mais qui consiste à prendre un deuxième job, avec des horaires de nuit, pour arrondir ses fins de mois. Et ça peut être risqué, le moolighting, surtout dans une soirée qui fête la sortie d’un nouvel album de Kern, un rappeur souffrant d’un strabisme divergeant et sortant avec une chanteuse vulgaire dont il a produit l’album. Et surtout quand ce même mec est en bisbille avec un autre rappeur-producteur pour une histoire d’argent. Ca se termine forcément dans un bain de sang... Deux morts, 6 blessés, peut mieux faire étant donné qu’on était dans une boîte remplie de monde et particulièrement étriquée. Mais on doit pas savoir très bien tirer quand on a 5 kilos de camelote autour des poignets et 10 de plus à chaque doigt.
En tout cas, c’est Vic qui se retrouve chargé de cette affaire et ça tombe bien, il connaît un des tireurs... Il s’appelle Rondell (si si je vous jure en VO c’est comme ça qu’il s’appelle !) et en plus, quand on le voit, on a envie de lui coller des tartes. C’est pas de chance ! Aceveda met quand même Dutch sur cette affaire, pour surveiller Vic. La guerre des territoires n’a pas lieu que chez les rappeurs !
Vic, accompagné de son fidèle chien de garde, se rend chez Rondell pour un petit debriefing. En fait, Rondell garantit habituellement à Vic une certaine tranquilité dans son secteur, en échanges de quelques services rendus, comme de fermer les yeux sur les activités illégales de Rondell (qui a d’ailleurs été lançé dans le milieu par Kern le rappeur fan de Jean-Paul Sartre).
Vic vient lui dire qu’il veut deux noms pour les deux tireurs de son clan.
En attendant, il lui interdit de sortir des « gars à lui » dans la rue, histoire de calmer le jeu un temps.
Vic part à la rencontre de Kern et sa pouf’, Tysha, ainsi qu’un chien ridicule (mais peut-être pas autant que sa maîtresse). Et Kern semble tout à fait prêt à vouloir stopper cette guerre. D’ailleurs il le dit lui-même : « Je ne suis qu’un homme de paix ». Pour un peu on lui donnerait même le Nobel à c’t homme...
Rondell ne semble quant à lui pas tellement enclin à écouter Vic. Quand Mackey tombe sur un des ses dealers, sur le trottoir, il fonçe chez la tête à claques pour lui faire un peu plus peur. « T’as laissé tes gars dans la rue ? menaçe Vic
C’est un pays libre !
Rien n’est libre ici. C’est moi ton proprio. Je te laisse utiliser l’espace que je possède »
Et si vous pouviez voir le regard de Vic au moment où il prononce cette phrase, vous ne seriez pas très rassuré. Mais la tête de nœud, aka Rondell de Cochonou, fait preuve d’une incroyable stupidité : il laisse ses gars dehors et provoque ainsi une fusillade avec dont un gamin en vélo sera une des victimes. C’est d’ailleurs une scène terrible, quand la caméra se penche en même temps que Vic, vers les roues de la voiture, et que l’on découvre un vélo écrasé puis le garçon coincé sous la roue...
Le maire connaît le gosse, et l’affaire prend tout de suite de plus importantes proportions. Mais Vic conserve son discours habituel : « Je m’en charge ! ».
Il confronte T-Bonz et Kern au commissariat, dans le but de leur faire trouver un terrain d’entente. T-Bonz réclame 2 millions de dollars à Kern, qui refuse de les payer. Vic décide qu’à minuit le soir même, ils devront chacun proposer une somme d’argent, et il se chargera de décider de ce qui est juste.
Mais pendant ce temps, Danny identifie formellement Rondell la tête à claques comme tireur pendant la fusillade du bar. Il se fait donc immédiatement arrêté et interrogé par le Capitaine Aceveda.
Mais David fait une énorme gaffe pendant l’interrogatoire ; il dit à Rondell qu’il a un témoin, que c’est un flic et que le jury l’adorera, elle. Il n’y avait que deux flics en civil à cette soirée, Danny et Lemonhead. Rondell, même si l’herbe a immanquablement altéré son QI, fait une rapide déduction et comprend que Danny est bien trop imberbe pour être un homme.
Il envoie donc un de ses hommes faire peur à Danny. Ce que Rondell ignore, c’est que Vic s’est déjà chargé dans son coin de convaincre Danny de revoir sa déposition... Danny était prête à contourner la déontologie pour lui... Mais en rentrant du commissariat, elle est aggressée par un homme qui la plaque au sol et qui l’invite à oublier qu’elle a vu Rondell tirer sur la foule.
Quand elle revient au commissariat, elle s’en prend à Rondell, et Vic assiste à cette scène. Il lui demande donc ce qui se passe, et elle lui explique qu’elle a été agressée par un des mecs de Rondell. Hum quand on voit Vic passer par toutes les couleurs, on se dit qu’il y a une tête de nœud qui va passer un très très mauvais quart d’heure. Lemansky se charge de cacher Vic, rentré dans la « cellule-cage » du commissariat, bien décidé à ce que Rondell fasse dans son pantalon baggy. Il a visiblement, et de très loin, dépassé les limites que Vic s’était imposé dans sa vision de ce qui est légitime ou non.
Kern essaye d’acheter Vic pour qu’il arrange cette histoire dans son sens, et Tysha réclame la tête de T-Bonz, qu’elle accuse d’avoir assassiné son affreux chien (qui a d’ailleurs très bien pu s’étouffer tout seul, c’est tellement bête un chien). On pourrait croire un instant que Vic se laisse acheter (après tout, il n’est plus à ça près), mais en réalité, il a un autre plan : enfermer les deux rappeurs dans un espèce de hangar perdu sur un quai et attendre qu’ils trouvent eux-même une solution pour régler leurs différents.
Pendant ce temps, et avant que Rondell ne paye sa caution de 100 000 $, il part avec Lemonhead saccager son appartement, prendre sa télé pour la donner aux bonnes œuvres et détruire sa collec’ de vinyle de chez Blue Note. Ca lui fera les pieds à celui là... Vic peut enfin rassurer Danny en lui disant qu’il s’est occupé de tout.
Ce que Vic n’avait pas sûrement pas prévu, c’est qu’au petit matin, il ne retrouverait qu’un seul des deux rappeurs qu’il avait enfermé... Kern a tué à mains nues son rival de toujours.
David Aceveda assoit un peu plus son pouvoir en s’attirant les faveurs de Machado, un notable de la ville. Il résout (grâce à Claudette et à Dutch) une affaire qui le concerne, et il est même prêt à vendre Vic Mackey pour se réserver une place au Conseil de la Ville. David semble d’ailleurs pourvu, tout comme l’autre David, mais Palmer cette fois (cf 24 heures Chrono), de sa Shirley particulière. La femme d’Aceveda sent la filouterie à plein nez ! Ou alors c’est moi qui voit le mal partout...
L’affaire qui concerne le notable Machado met oblige Dutch à laisser de côté la fusillade de la boîte de nuit, ce qui l’agaçe prodigieusement. Il s’agit pour lui de retrouver le mari latino et accessoirement disparu de la nanny de Machado. Ce qui pourrait s’avérer difficile pour le grand Dutch, étant donné qu’il ne parle pas un mot d’espagnol, après 4 ans passé chez les flics à LA, c’est quand même fort de café. Et pourtant, c’est vrai.
La vache hollandaise et Claudette sont rapidement à la recherche d’Eduardo, un « compagnon de route » de Manuel, le mari disparu. Eduardo aurait menaçé de le tuer après avoir traversé la frontière américaine avec Manuel. Claudette et Dutch arrivent sur le chantier où travaillent les deux latinos, et rencontrent l’avenant contre-maître. Il a discours, qui en substance, dit ceci : « je me fous de mes ouvriers ». Mais Eduardo échappe aux inspecteurs en se faufilant sous une grille. Ce n’est que partie remise, ils finissent par lui mettre la main dessus, à lui lire ses droits (moment hilarant : Dutch baragouinant en espagnol les droits au suspect) et à l’interroger.
Dutch, le roi de l’interrogatoire, s’y prend mal avec Eduardo, qui semble davantage perdu que véritablement menacant. C’est Claudette qui devinera toute l’histoire : Eduardo a les réactions et les attitudes d’une personne qui a subi un viol... Manuel a violé Eduardo lors de leur échappée clandestine aux Etats-Unis. Mais même s’il a proféré des menaces, ce n’est pas un meurtrier. Manuel est mort accidentellement, et le contre-maître, pour ne pas voir son chantier arrêté, a décidé de camoufler le tout en faisant peur à Eduardo et en ensevelissant le cadavre... Quel charmant personnage ! Il se fera arrêter par Claudette et Dutch (tout en essayant de justifier son acte).
La veuve de Manuel décidera, avec l’appui de Claudette, de porter plainte contre la société qui a employé le contre-maître.
Danny et Julien s’occupent d’une enquête tragico-comique qui réunit une vieille dame dont j’envie les lunettes années 70, le corps de son fils décédé lors d’un braquage, et l’ex petit-ami de celle-ci... Tout ça pour une sombre histoire d’argent et de croisière ! L’homme a déterré et planqué le corps du jeune homme, puis fait chanter son ex petite amie pour récupérer l’argent qu’elle était censée toucher de l’assurance-décès de son fils et ainsi emmener sa nouvelle petite amie en croisière... Seulement la vieille dame n’a plus rien, elle a tout dépensé pour la cérémonie...
Mais la scène pendant laquelle la vieille dame réalisé qu’à l’autre bout du fil, c’est Henry, son ex, est assez hilarante... « Henry ? C’est toi Henry ? ».
Pour en revenir à Vic Mackey, tout ne va pas comme il veut en cette journée... Outre le cadavre de T-Bonz dont il va falloir se débarasser, il a des problèmes chez lui. Son fils se prend pour un chien, il aboie, il grogne et surtout, il mord, même sa petite sœur de 18 mois (en la faisant tomber sur la tête). Et là, pour la première fois, nous avons un Vic complètement dépassé par les événements, un Vic qui ne contrôle plus rien... Jusqu’où cela va-t-il durer ?
Bon épisode, en particulier dans son traitement de la guerre de territoire et le parallèle entre Vic/ Aceveda et T-Bonz/ Kern. Je n’accroche peut-être pas assez aux personnages des rappeurs et à celui de Rondell, mais j’ai trouvé l’histoire de Manuel et d’Eduardo assez tragique et juste. Le personnage de Vic se complexifie encore un peu plus. Celui de Lemonhead, en revanche, se vide un peu plus... C’est bien Aceveda et Vic qui sont les héros de cet épisode.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires