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2.02 - Dead Soldiers
Qu’est-ce qu’ils ont fait des tuyaux ?
Tout Feu, Tout Flamme
dimanche 11 janvier 2004, par
Où Mackey montre encore une fois son plus mauvais visage, où Claudette fait preuve d’une détermination à toute épreuve, et où Mackey et David Aceveda font cause commune...
Y’a des jours comme ça... Ou tout va mal. C’est une de ces journées que Mackey doit vivre. D’un côté, sa vie familiale est en décrépitude : sa femme est partie avec leurs trois enfants, à cause de l’épisode « Gilroy ». De l’autre côté, sa vie professionnelle part en live. Armadillo a mis le feu à un des laboratoires du nouveau protégé de Vic, Tio, celui qui a remplacé le très énervant Rondell. Il cherche à évincer la Strike Team du quartier. Pour arranger le tout, c’est Claudette, certainement la plus incorruptible et la plus droite de tous les détectives de Farmington, qui mène l’enquête. Et pour couronner ce bel ensemble, il reste « l’auditrice civile » (la femme chargée par le Conseil de la ville de veiller à ce que les pratiques du commissariat restent strictement légales), qui traque le moindre comportement suspect et qui est après Aceveda et Vic Mackey.
Quand en plus, on est entouré d’incompétents notoires (Shane dans toute sa splendeur), la vie peut sembler bien difficile, même pour le plus rôdé de tous, Vic Mackey.
Ce n’est pourtant pas le moment de faillir. Armadillo, même s’il a un nom ridicule (ça signifie « fourmillier » ou « tapir » en français), est un type très inquiétant. Froid, calculateur, il a n’a pas hésité à violer la petite fille de 11 ans qui n’avait pas eu peur de le dénoncer quand il avait mis le feu, littéralement, à son frère. Il connaît les lois américaines et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas peur de s’en servir. Bref, une vraie pourriture, à la hauteur de Mackey, mais de l’autre côté de la justice. Armadillo fait brûler un des labos de Tio dans le but de contrôler tout le secteur. Il veut aussi rallier sous sa bannière les deux gangs opposés, Los Magnificos et Los Toros. Et il n’a rien à voir avec les chefaillons énervés et instables que la Strike Team a affronté jusque là.
C’est Claudette qui se charge de l’enquête de l’incendie. Même quand Vic insiste pour s’en charger (la carte de la Strike Team a été déposée sur la carcasse d’un porc qui a brûlé avec l’incendie), Claudette ne lâche pas le morceau. Vic devra être très prudent. Quand Claudette apprendra que Tio est un protégé de Vic (alors que celui-çi a nié connaître Tio), tout commencera à déraper. Lanie, l’auditrice, voudra en savoir plus sur cette histoire. Aceveda, voulant couvrir ses arrières (et on peut dire qu’il a chaud aux fesses), éloignera Lanie de Mackey en la confiant à Dutch sur une affaire d’assassinat d’un officier de police... en réalité, d’un pervenche. Autant dire que Lanie ne sera pas tout à fait satisfaite. Mais Aceveda tient à sa place au Conseil encore plus qu’à la carrière de Vic, qu’il a depuis le début tenter de stopper. Il n’hésite donc pas à couvrir, pour la première fois de sa carrière, son pire ennemi, Mackey.
Et il fait bien, parce que tout dans cette affaire est une question de timing et de timing extrèmement serré.
Claudette découvre un cahier de comptes, dans lequel Tio répertorie Vic comme le « LandLord », c’est-à-dire le propriétaire. Mais Tio est déjà le propriétaire, Claudette le sait. A qui paye-t-il donc de l’argent tous les mois ? Si Claudette réussit à assembler les morceaux du puzzle, c’en est fini de la Strike Team. Et elle sait bien que quelque chose se trame, à la façon dont Vic est nerveux, et Aceveda aussi faux que possible. Malheureusement pour elle, Tio sera relâché avant qu’elle puisse finir son interrogatoire.
Mais néanmoins, c’est définitivement l’épisode de Claudette. Elle est l’épine dans le pied de Vic et dans celui d’Aceveda, mais elle n’en profite pas pour tout cafter à Lanie. Sa détermination et son intelligence empêchent Vic de continuer à gérer ses "affaires" comme il l’entend habituellement, mais à prendre la mesure de toute son illégalité. Quand j’y pense, il me parait clair que Claudette est l’opposé de Vic. Il est un flic blanc aux méthodes expéditives, violent et pourri. Elle est une flic noire qui utilise des méthodes légales et ne déroge jamais de sa ligne de conduite.
Pendant qu’Aceveda s’empressait d’éloigner Tio de Claudette, Armadillo, lui, savait retrouver sa cible. Il brûle Tio vivant. Oui c’est son truc à lui, de brûler les gens ; il viole les fillettes, les femmes, leur tatoue un oiseau sur la joue, et il brûle ses opposants. Quelqu’un de parfaitement équilibré donc.
C’en est trop pour Mackey, qui pète définitivement un câble et franchit une nouvelle barrière : celui de la barbarie. Il manquera même de tuer Armadillo. Si les équipiers de Vic n’avaient pas été là, Armadillo serait sûrement mort, le cerveau fondu sur la plaque électrique. Après le Vic Mackey du pilote, froid et manipulateur, la deuxième saison nous donne à voir un Vic Mackey archi-violent, barbare, hors de contrôle : un animal.
Va-t-il se sortir de cette guerre contre Armadillo et contre ses propres méthodes, sa propre violence, qui a détruit sa famille et qui s’apprête à le détruire lui aussi ?
Excellent épisode, qui nous fait plonger dans la vie stressante de Vic Mackey. On en serait presque à le plaindre, s’il n’avait pas que ce qu’il mérite.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires