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2.11 - Inferno
Mackey contre Mackey
Enfer
dimanche 8 février 2004, par
Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois que je commence à regarder un épisode de The Shield, je m’attends à ce que Vic Mackey essaye de devenir un meilleur homme. Quelqu’un de plus honnête, de plus juste, de plus droit, ou que sais-je encore... A chaque épisode, je suis immanquablement déçue. Attendre que Vic Mackey apprenne de ses erreurs, c’est un peu comme espérer que le sujet sur lequel on a tout misé sorte à l’examen. On prie beaucoup, on espère, mais quelque part au fond de nous on sait que ça va forcément tomber sur le sujet sur lequel on a fait l’impasse.
Donc j’espère à chaque épisode que Vic Mackey, le flic pourri, celui sert ses propres intérêts avant tout, celui qui ne recule devant rien, retrouve une étincelle d’honnêteté, d’humanisme et d’altruisme. Parce qu’au fond, j’aime Vic Mackey, son personnage, ses ambiguités, ses faux-pas, sa colère perpétuelle, son paternalisme. Je n’aime pas sa violence, son incapacité à résoudre ses problèmes par la parole, sa propension à suivre ses instincts sans jamais réfléchir, son entêtement et son aveuglement. Mais c’est un personnage tellement charismatique (l’acteur Michaël Chiklis y est certainement pour beaucoup), que je ne peux m’empêcher, invariablement, d’espérer à chaque nouvel épisode qu’il s’amériole, qu’il devienne un meilleur être humain.
J’espérais, par exemple, qu’après ce que Gilroy lui avait dit ("j’en ai trop voulu, j’ai tout perdu"), Vic réfléchisse à deux fois avant de continuer son projet de voler un Money Train à la mafia arménienne. Et bien non. Se croit-il invincible ? Intouchable ? Il faut croire. Ne se remet-il jamais en cause. La encore, je pense que Mackey souffre du syndrome de la grosse tête, et que ses récents succès (enfin précisons : ses esquives au dernier moment, du pire) l’ont poussé à croire qu’il ne pouvait définitivement rien lui arriver. Même si son couple se casse la figure, et qu’à cause de lui un de ses partenaires a failli se faire tuer et à défaut, a été défiguré, Vic reste persuadé que tout ira bien.
Dans cet épisode, il se laisse convaincre par le détective qu’il a embauché pour suivre Corrine, sa femme, que cette dernière a l’intention de divorcer. Un homme normalement constitué aurait peut-être la lumineuse idée de demander à la principale concernée si c’est vrai. Mais pas Vic. Il voit tellement le mal partout, il ne s’attendait tellement pas à ce que son chien chien de Corrine le quitte un jour, qu’il préfère croire un détective privé qui s’est largué par femme et enfants plutôt que de demander à sa femme. Résultat, il se fait monter le bourrichon par l’avocat du détective et il "frappe" le premier en envoyant une demande de divorce chez sa femme.
Le meilleur, c’est qu’elle ne voulait pas divorcer. Pas en ce moment, après tout ce qui s’est passé, le retour de Gilroy et le mauvais article de l’auditrice civile. Mais ce n’est pas ça qui aurait pu l’arrêter, le Vic. Ce qui est encore meilleur, c’est que Corrine se déplace jusqu’à la chambre d’hôtel de Vic pour lui balancer sa demande de divorce à la tête, et qu’elle s’aperçoit qu’une femme a laissé ses affaires dans la chambre. Autant vous dire que pour une fois Vic a tout gâché tout seul comme un grand. Il pourra difficilement chercher des excuses, des boucs émissaires... Encore qu’il en serait bien capable...
Et ce n’est pas tout. L’affaire Gilroy à peine terminée, le commissariat tout juste blanchi des récentes exactions de la Strike Team, Vic a décidé de faire profil bas. A sa façon, c’est-à-dire en continuant, en douce, à préparer son vol du Money Train de la mafia arménienne. En même temps, il aide à arrêter un dangereux meurtrier, Dante Fell. Pour ce faire, il fait de fausses promesses au rappeur de la 1ère saison, l’ami de feu Rondell. Vic est donc bien décidé à stopper, pour un temps du moins, ses activités illégales. Reste à savoir comment ça va se finir...
Le nouveau membre de la Strike Team, Tavon, se montre particulièrement efficace. Il prouve même sa loyauté à Vic en refusant la proposition de Lanie de récupérer des informations compromettantes sur la Strike Team.
Personnellement, je n’aime pas beaucoup Tavon, car il me semble plus incontrôlable encore que Shane...
Claudette et Dutch enquêtent sur le viol d’une mineure par son patron. D’abord, Dutch ne croit pas la jeune fille ; il se méfie d’elle, parce qu’elle est très aguicheuse et porte des vêtements sexy. Il pense même qu’elle a tout inventé pour se venger de son patron. Mais quand la mère et la fille ramènent au commissariat le préservatif usagé dont s’est servi le violeur, Dutch est bien obligé de la croire. De plus, le patron est bel et bien coupable. C’est tout juste si Dutch en revient. Mais il devrait savoir que ce n’est pas parce qu’une fille porte des vêtements sexy qu’elle est obligatoirement consentante. Et les victimes de viol ne montrent pas toutes leur traumatisme de la même façon !
Julien, quant à lui, voit le retour de son ancien petit ami, le bel idalgo avec qui il avait eu sa première liaison. Mais depuis que Julien l’a quitté, il est passé par l’Eglise de la reconversion sexuelle, et le voilà aujourd’hui marié. On ne peut s’empêcher de voir le trouble que cette réapparition jette dans la vie de Julien.
Vic, dans un accès de paranoïa, gâche toute chance de réconciliation avec Corrine, sa femme. David et Lanie sont toujours en opposition, mais Lanie n’a réussi à s’attirer la confiance de personne à Farmington. Son papier final ne pèsera pas lourd dans l’histoire et tout le monde le sait. David est maintenant dans une course aux résultats s’il veut encore avoir un espoir pour un poste de Conseiller.
Un épisode dans la continuation du reste de la seconde saison.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires