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4.02 - What Was Lost, Part 1 : Sacrifice
Yah Nénéhah !
Dans La Poussière De l’Oubli 1/2
vendredi 19 mars 2004, par
Après un "Season Première" totalement décalé voila un épisode nettement plus mythologique, ou devrais-je dire néo-mythologique.
Justin Monjo, le scénariste de cet épisode ne laisse pas traîner les retrouvailles, à peine l’épisode commencé John et Chiana descendent sur la fameuse planète Arnessk évoquée par Jool dans le final de la saison 3 et en fouillant les galeries du Temple tombent nez à nez avec un homme armé de la même espèce que Jool.
Le suspens est vite relâché donc puisque Jool et D’Argo apparaissent très vite pour calmer le prénommé Tarnat, qui nous faisait un petit excès de zèle et qui n’est en réalité que le videur du site archéologique étudié par une instructrice Intérion prénommée Vela et qui fouille le site depuis quelques temps avec l’aide de Big D’ et de la Princesse.
L’intérêt de cet épisode sublime (grâce décors extérieurs époustouflants de la région de Sydney) réside plus dans le décors justement et le rôle véritablement intriguant de la vieille femme qui avait rejoins l’équipage dans le final de la Saison 3.
En effet Jool tout excitée nous fait les présentations et explique qu’il y a 12000 cycles (donc approximativement autant d’années) il existait ici une civilisation et une planète florissante qui avait réussi par on ne sait quel moyen a obtenir une paix avec les Sébacéens et les Scarrans. Puis un jour, tous les prêtres du temple disparurent sans laisser de trace et sans raison apparente laissant la planète toute entière sous une sorte de chape magnétique qui extermine toute forme de vie.
On sent tout de suite l’intérêt que cela pourrait avoir de découvrir ce qui permettait à ces prêtres de tenir deux civilisations guerrières en respect, mais l’intervention de la Vieille Ridée (qui nous apprend au passage qu’elle n’a pas moins de 283 années au compteur) va rendre cette nouvelle intrigue infiniment plus passionnante. A tel point qu’il est raisonnable de dire que cet épisode pourrait être une mini révolution dans la mythologie de la série.
Non seulement il existait sur cette planète une paix inexplicable, une faune et flore extrêmement riche, mais cette planète a également en commun trois espèces : les Intérions (Jool), les Sébacéens (Aeryn, les Pacificateurs) et ... les Humains !
On peut être bluffé ou rester perplexe face à cette possibilité (Crichton ne fait que reconnaître le symbole égyptien antique de la prospérité) mais connaissant la série on ne risque heureusement pas de voir débarquer un type avec un tatouage sur le front qui se fait passer pour Anubis ou son cousin par alliance ...
Passons aux méchants, qu’on avait presque fini par oublier dans l’épisode précédent. Un précédemment dans Farscape qui n’était pas en fait dans un épisode précédent nous permet de comprendre que Scorpy s’est gentiment fait ousté par la nouvelle vilaine aux seins qui suent : Grayza.
Intéressant aussi de constater qu’après 2 ans passés à jouer les yes-man Braca prend enfin du grade et se lâche franchement sur son ex-employeur. Scorpius goutte d’ailleurs aux délices de sa chaise Aurora dans une scène ou le renversement de situation prend une très jolie tournure.
Scorpius ordonne à Braca de ne pas insérer un tube chaud dans son système de refroidissement et s’exclame : Je t’ai créé !
Puis Braca de répondre en s’exécutant : Non, je vous ai créé.
La revanche de l’homme de l’ombre en dit beaucoup sur l’aveuglement du Scorpius qui cherchait desesperement à obtenir la technologie permettant d’ouvrir des Vortex stables la saison passée. Il était tellement obstiné qu’il en a oublié de couvrir ses arrières.
Heureusement Grayza n’est pas comme Scorpius, elle n’en est pas moins fascinante en espèce d’hybride entre une Sébacéenne et une Mante Religieuse. Scorpius est un passionné, il a une cause : permettre au Sébacéens de détruire les Scarrans. Grayza elle est une véritable sadique, elle cherche à savoir ce qu’il pourrait y avoir à tirer de toutes les situations alors que Crichton ne l’intéressait pas. Elle est d’autant plus terrible qu’elle utilise une arme totalement contraire à son mode de pensée, son cerveau est froid mais elle manipule grâce a la séduction.
Comme les Sébacéens ont (on commence d’ailleurs a savoir pourquoi) de nombreux points communs aux Humains John est affecté par la sorte de phéromone que sécrète sa sueur tout comme Braca. Et même si c’est subtilement suggéré, il reste assez probable qu’elle n’a pas hésité à violer Crichton pour tenter d’obtenir des informations. Le jeu de Ben Browder après cette scène sur les falaises est d’ailleurs remarquable.
Après la violence mentale des Saisons précédentes, les personnages subissent désormais de véritables sévices physiques. Scorpius tenu en laisse par Braca est rendu complètement impuissant par les tubes chauds introduits dans son refroidisseur, et il est maintenant clair que Chiana a également subit des sévices sexuels pendant l’intersaison lorsqu’elle partit avec Rygel. Lui tentant de rejoindre Hyneria et elle avec l’intention de rejoindre la résistance Nebari.
Pour finir je vais revenir un instant sur le mythe omniprésent dans cet épisode, plus que le Sacrifice de Crichton pour empêcher Grayza de découvrir la troisième sonde du Triangle de Dranaz, la vielle femme suggère que la paix si lointaine de cette planète n’avait pu exister qu’en contrepartie d’un Sacrifice. Lequel, cela reste encore incertain.
Mais ce qui reste certain cependant, c’est l’importance que ce développement soudain va avoir sur la série à court ou long terme. Entendre le thème du générique psalmodié par les anciens prêtres d’Arnessk, hormis les ignobles frissons que ça procure, est pour moi un signe fort que les scénaristes ont trouvé une colonne vertébrale permettant de relier la mythologie des Vortex, le conflit entre les Sébacéens et les Scarrans et les similitudes entre Intérions, Sébacéens et Humain dans une grande mythologie cohérente.
Même si cet épisode reste un peu brouillon dans sa réalisation (particulièrement les scènes impliquant John et la vieille femme sur les falaises), il n’en reste pas moins terriblement excitant au point de vue mythologique. Ca permet d’atténuer un peu plus l’absence d’Aeryn et de Moya qui se fait maintenant sentir non seulement chez les Téléspectateurs, mais également dans les répliques des personnages ...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires