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8.14 - This is not happening
The search is OVER !!!
Esperances
vendredi 21 mai 2004, par
Contrairement à ce que gueule Scully à la fin de l’épisode, mais siiiiii ça c’est passé : X-Files nous offre un de ses derniers épisodes mythologiques qui méritent d’être regardé !
Scully et Doggett enquêtent toujours sur le dossier de la disparition de l’agent Mulder, quand tout à coup, un autre agent du FBI, Monica Reyes est mis sur l’affaire, ils découvrent alors un camp de réfugiés qui seraient d’autres victimes d’enlèvements extraterrestres... Youhou the search is OVER !!!
« This is not Happening » ou « Espérance » dans la version française est un épisode à ranger à côté des plus grands de sa trempe : « Requiem » ou « Closure » car c’est un grand épisode. Surtout à côté de « Requiem » puisque TINH marque la fin de la recherche de Mulder qui avait débuté avec celui-ci. Ça se remarque à différents niveaux que j’analyserai brièvement, avant de m’attacher au nouveau personnage Monica Reyes, tout en revenant sur l’épisode en lui-même de temps en temps. Bref je vais vous dire en gros ce que j’ai bien aimé dans cet épisode.

Comme je viens de le dire TINH marque la fin d’un cycle, un cycle de recherche... de Mulder bien sûr, mais aussi du partenariat Doggett/Scully. En effet dès le début on voit Doggett sortir la plaque de Mulder du tiroir où l’avait rangé l’agent Scully dans l’épisode « Patience ». Même si Mulder n’est pas retrouvé, Doggett ressent bien la fin de ce cycle (et nous aussi par la même occasion). Cycle qui l’a introduit dans le monde des X-Files avec une dizaine d’enquêtes où il fut ‘initié’ en quelque sorte par Scully et Skinner. Tout ça c’est fini à présent : il fait parti à part entière du service. Et pourtant il sent que si Mulder revenait, comme ça risque d’être le cas, il n’y aurait plus sa place et on dirait qu’il le regrette presque. C’est pour cela que je pense que lorsqu’il dit à Scully : « Votre envie de le retrouver est aussi grande que votre peur de le retrouver. » cette phrase s’applique à lui également je pense, même s’il n’en est pas très conscient.
On remarque aussi que c’est la fin d’un cycle en constatant qu’avec l’épisode « Requiem », TINH a beaucoup de points communs (de la même manière que le pilote avec « Requiem »), de par son esthétique par exemple : tous deux ont une photographie très bleutée (et magnifique). Mais aussi et surtout avec les personnages de Bellefleur que l’on retrouve dans les 2 épisodes. La présence de Thérésa Hoese bien sûr, mais aussi avec celle de Gary et Richie que l’on n’avait qu’aperçu à Bellefleur 1 saison plus tôt. C’est l’exemple parfait des parallèles qui sont chers à la série. En effet souvent Chris Carter utilise ce genre de parallèles. Ici Richie recherche Gary enlevé par les extraterrestres depuis « Requiem » tout comme l’agent Scully avec l’agent Mulder. Et lorsque Gary est retrouvé, ça ne fera que renvoyer Scully à sa propre quête et ce qui risque d’en aboutir, cela l’oblige à regarder les choses en face, elle voit ainsi la réalité telle qu’elle est au moment de l’autopsie de Gary. Lorsque Richie reconnaît le corps elle ne peut plus faire abstraction de la réalité et donc refouler sa peine. C’est pourquoi elle explose complètement dans cet épisode (même avant de retrouver Mulder). Carter utilise souvent ce moyen de mise en abyme comme dans « Ascension » avec le parallèle Scully/Samantha ou dans « Closure » avec celui d’Harold Piller/Mulder. Et à chaque fois cela permet de traiter les sentiments des personnages de façon subtile.
La fin du cycle se manifeste également avec l’introduction d’un nouveau personnage, celui de Monica Reyes. Autant vous le dire tout de suite j’adooore ce personnage, même si sont introduction dans la série fut moins habile qu’avec Doggett. En fait ce n’est pas tant son introduction en elle-même qui est mauvaise, mais c’est le fait qu’elle arrive dans un épisode tellement important, où il y a tellement de choses, que l’on a pas tellement le temps d’assimiler cette nouvelle venue. Ou au moins aussi bien qu’avec l’arrivée de Doggett dans « Within ». Enfin quoiqu’il en soit (l’expression favorite de Monica ceci dit en passant).
Ce personnage est très attachant, comme TFT n’arrêtais pas de le répéter à l’époque : ça fait du bien de voir un sourire dans X-Files et je suis bien de cet avis. Il est très attachant à cause de son caractère (on peut pas encore parler de charisme) qui semble optimiste. Elle est très drôle car maladroite. La première rencontre avec Scully elle lâche une bouffée de cigarette qu’elle a gardé assez longtemps pour sortir « Belle région n’est-ce pas ? !... » Déjà là on se dit « ah ben d’accord... » Puis elle est assez brouillonne dans ses explications (que l’on a du mal à suivre) et n’a pas l’air d’être une tête de mule. Lorsque Skinner lui dit que sa théorie est probablement fausse, tout ce qu’elle trouve à répondre avec la plus grande sincérité « Tant mieux si ce n’est pas ça ». Bref c’est un personnage assez surprenant, avec elle on ne sait pas trop à quoi s’attendre et c’est plutôt une bonne chose. En ce qui concerne ses compétences c’est difficile à cerner également puisqu’elle peut paraître extrènement gauche et pas maligne lorsqu’elle essaye d’interpeller Jeremiah Smith, autant c’est tout de même elle qui fait avancer l’enquête.
Et puis il faut quand même souligner que le personnage de Monica, même si c’est une croyante, elle est très loin d’être une copie de Mulder (pour faire taire les mauvaises langues, sinon autant dire que Doggett est une copie de Scully). En effet son attitude fantasque est loin de correspondre à la personnalité de Mulder. On sent que chez Monica, qui est un personnage très humain (la preuve elle essaye d’arrêter de fumer), a comme une peur d’être marginalisée. Elle a des convictions (proche de la défunte Melissa Scully) qui lui ont causée du tord, et elle semble en avoir honte. Alors que Mulder criait à qui veut l’entendre que les extraterrestres étaient là ; elle, elle prend des pincettes. Enfin bref, Monica Reyes est un personnage des plus prometteurs, d’autant plus qu’elle semble avoir un passé commun avec l’agent Doggett : « Lorsque nous avons recherché votre fils pendant 3 jours... » ; et là un autre parallèle est en train de se former : Doggett a lui aussi une quête de la vérité qu’il rapproche avec la recherche de Mulder, on s’en doute depuis « Invocation » mais là c’est confirmé. Enfin parions que l’on apprendra d’avantage dans les épisodes suivants et que l’agent Reyes soit de la partie.
Niveau mythologique là on est servit ! L’épisode a tout pour plaire et ce dès le départ. Richie aux trousses d’un OVNI à bord de sa voiture, cherchant la moindre preuve, la moindre piste. Le retour de Jeremiah Smith est pas mal non plus, cela faisait longtemps qu’on l’attendait et il est toujours fidèle à lui-même, à aider les gens. Ce que j’ai trouvé intéressant également c’est qu’il y est une autre alternative auxquelles les sceptiques peuvent se rattacher : la secte ufologique. La théorie de Monica est bonne (même si elle n’est vraie qu’a moitié), le ‘gourou’ de cette secte risque d’être inculpé pour le meurtre de l’agent Mulder. Ce genre d’élément est crucial pour maintenir les personnages sceptiques dans leur scepticisme et cela rend les histoires plus crédibles, plus proche de notre réalité. Pourquoi j’insiste là dessus, parce que si la première partie de la saison est composée d’excellents loners cet élément leur faisait souvent défaut et on pouvait alors se demander comme se fait il qu’après tout ce qu’a vu Doggett pourquoi est il toujours sceptique ?... D’ailleurs à ce propos c’est également une bonne chose de recentrer les convictions de Doggett dans cet épisode face à Monica (un nouveau duo ?), on se rend compte que Doggett déballe encore plus son scepticisme dans le dos de Scully.
La mythologie en est donc très (trop ?) centré sur les personnages dirons certains. Mais il ne faut pas oublier que c’est nécessaire pour pouvoir faire avancer réellement l’intrigue par la suite. Je suis sûr que la saison 9 verra de la mythologie très proche des saisons 2 et 3 avant de retomber dans un axe plus personnage. Donc tout ceci est logique et normal. Sinon il n’y aurait jamais de cohérence dans une série : il faut que nous connaissions la psychologie des personnages pour comprendre leurs motivations et donc l’histoire.
Les petits défauts à présent. Et oui il en faut bien. Je n’ai pas aimé le « coup de pub » pour Nike. Il faut être tolérant avec le scénario au moment où Reyes tombe comme par hasard sur l’OVNI au milieu de l’épisode. La voix VF de Jeremiah Smith qui n’est pas la même que dans « Talitha Cumi » et « Herrenwolk » mais est celle de Frank Black. Et le tout dernier plan de l’épisode je trouve que (dans la VF) Scully crie un peu trop. Voilà pour moi les défauts de l’épisode, je vous l’ai dis c’est minime mais des défauts il en faut bien ;o)
Carter et cie ont assuré et ne sont absolument pas tombé dans la facilité au contraire. Ca aurait été le cas si Jeremiah avait soigné Mulder mais ce n’est pas le cas. Pendant tout l’épisode on pense à ça justement : que Mulder bénéficiera de ses soins. Mais le dernier rebondissement à la fin de l’épisode en décide autrement. CC a donc choisi la difficulté, car comment faire revenir Mulder à présent...( ?) De plus avec ça le désespoir de Scully est plus grand car il s’en serait fallu de peu. Et si on réfléchit bien, si le FBI et Scully n’étaient pas intervenu Mulder aurait été guérit tranquillement par la secte ufologique et Jeremiah et il serait peut être apparu plus tard à Washigton en pleine forme, de retour à la maison. C’est l’ironie du sort qui veut que ce soit l’acharnement de Scully et Skinner à vouloir retrouver Mulder à tout prix qui scellera finalement son destin.
Il faut souligner la magnifique prestation de Gillian, qui assure vraiment là j’ai été prit à la gorge. Les 5 dernières minutes ça m’a fait un petit quelque chose de la même manière qu’avec « Closure » et « Requiem ». Pour ceux qui en douterait encore Gilly est une grande actrice et nous offre une de ses meilleures prestations depuis « Memento mories » pour lequel elle avait remporté l’Emmy Awards de la meilleure actrice dramatique.
La mise en scène est brillante, une musique enivrante (que je me repasse en boucle) et les dialogues comme l’histoire (vous avez dût le comprendre si vous avez lu jusqu’ici) et donc le scénario excellent. Donc un grand bravo à Carter et Spotniz, maintenant après un tel chef-d’œuvre on peut avoir un peu peur d’être déçu, à raison, par la suite « Deadalive ». Mais ça c’est une autre review...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires