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8.21 - Existence

Il est né le d... enfant

Existence

mardi 1er juin 2004, par Jarod

Comme l’a dit le regretté Jean Yanne, jouez transistor et résonnez cassettes

Monica Reyes et Scully trouvent refuge dans un village abandonné où le bébé tant convoité va voir le jour. Les Aliens sont toujours à leur trousse, comme pratiquement tout le monde. Mulder, Skinner, Doggett tentent de protéger la maman et son futur enfant depuis les locaux du FBI où ils ont fort à faire face aux super soldats. Mais tout finira bien.

Ce n’est pas que l’on attendait beaucoup de cet épisode qui clôt une saison 8 moyenne (et je suis sympa) mais on espérait au moins que cette seconde partie rattraperait le ratage que fut Essence, et surtout qu’elle offrirait un départ digne de ce nom à Mulder. Autant le dire d’entrée sur ces deux points c’est raté.

L’épisode navigue entre le grand n’importe quoi, le ridicule, avec parfois mais souvent du bon.

Reprenons les choses. Billy Miles avait fait une chute vertigineuse du toit de l’immeuble du FBI et s’était retrouvé dans une benne à ordure où il avait été compressé comme une sculpture de César. C’est dans une petite boite qu’il arrive à la morgue. Il serait cependant prématuré de penser qu’il est mort. Il va renaître de ses cendres, ou plus exactement d’une vertèbre métallique qui va s’auto répliqué. L’effet spécial est très bien fait, on ne peut pas dire le contraire, mais c’est le premier exemple du n’importe quoi. On veut bien que les Aliens modifiés soient indestructibles mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin sinon, comme dans ce cas précis le résultat est risible.
Ce qui suit parait donc moins enaurme en comparaison mais tout de même. Reyes qui imite le chant des baleines pour relaxer dans le nid douillet qu’elle a préparé dans ce qui était deux minutes avant un taudis, c’est encore limite. Que dire des courses poursuites sans fin dans les couloirs du FBI. Un coup en haut, un coup en bas, dans les escaliers, dans les ascenseurs, et tout cela dans un immeuble entièrement vide, pas un seul agent de garde, pas une femme de ménages, pas un gardien. Tout devais se passer pendant un long week end férié où tout le monde est parti en vacances laissant un grand terrain de jeux à ceux qui restent.

Passons au ridicule. Depuis plusieurs saisons Carter avait fait prendre un virage plus religieux à la série, mais là les références sont trop appuyés. Scully qui accouche dans une étable redécoré new âge avec bougie et couverture patchwork tricoté main tricoté coeur, il n’aurait plus manqué que le village se soit appelé Bethléem et qu’un âne et un boeuf l’entourent. L’ensemble des aliens assemblés pour assister à l’heureux événement, comme les bergers de l’histoire originale. Mulder descendant du ciel guidé vers sa bien aimé par une étrange lueur apparue dans le ciel un peu avant l’accouchement. Enfin les Lone Gunmen reconverti en roi mages apportant des cadeaux au nouveau né. Il est donc né le divin enfant. Si l’on rajoute le fait qu’il est plus ou moins issu d’une immaculé conception, Mulder et Scully n’ayant à ma connaissance pas consommé, où alors ils se sont bien cachés, la coupe est pleine.

Justement l’énigme entourant ce bébé parlons en. Plusieurs hypothèses étaient en suspend. La qu’elle est la bonne ? A-t-on enfin une réponse à cette question ? Pas vraiment. Si Mulder est le père pourquoi les aliens s’y intéressent ? Mais sont-il vraiment des aliens ? Si ce sont des super soldats qu’elle est leur motivations également ? Bon mais si il est issue de l’expérimentation militaire Mulder n’est pas le père, alors pourquoi Scully semble le penser ? Je dois avouer que je n’ai pas bien compris. La faute, il y a trop d’infos, trop de piste, pas de réponse, et il reste à la fin une grosse bouillie indigeste qui n’a pas fait avancer le shmilblick d’un pouce.

Le départ de Mulder maintenant. Avec cet épisode une page est tournée (encore) dans l’histoire de la série. Le dernier départ de Duchovny n’était que partiel, celui ci est définitif (il ne reviendra que pour un dernier tour de piste pour l’épisode final).
Qu’attendait-on ? Une sortie digne de ce nom, à la hauteur de son enlèvement dans Requiem. Avec en plus un vrai passage de relais pour la nouvelle équipe.
Qu’avons nous eu ? Une scène ultra shiper où Mulder et Scully s’embrasse à l’écran pour la première fois. La caméra s’éloigne lentement laissant comme dernière image le couple avec leur petit William. Imaginez que cela aurait pu être la toute dernière image de la série.
De plus il n’est pas une seule seconde question du départ de Mulder. Bien sur on peut toujours penser qu’il en sera question dans la suite, mais tout de même. Juste au détour d’un plan voyons nous le nouveau duo en charge des X-Files, Doggett et Reyes, dans l’embrasure d’une porte nous souriant. Symbole fugace du changement d’ère.

J’avais dit qu’il y avait un peu de bon tout de même. Première chose Krycek. Le personnage à droit à une belle sortie, une belle mort. Skinner se débarrasse d’Alex froidement dans un parking, mais avec classe. Une des figures marquante de la série, un des grand méchant s’en va. Voilà comment il faut tourner les pages.
L’autre scène à garder est la confrontation entre Doggett et Kersh. Doggett s’affranchi de la tutelle de son protecteur, celui qui l’avait mis en place aux X-Files, et en prend enfin les commandes en choisissant sa partenaire, Monica Reyes. Comme à la grande époque les X-Files, et les agents en charges sont à la marge, en rupture avec l’autorité.
Mais voilà deux bon moment c’est peu.


Quand on a aimé une série il est dur de la voir peu à peu perdre son intérêt, son aspect captivant et son originalité. Existence marque la fin d’une ère pour la série, mais la marque mal. Fouillis, brassant cliché biblique et grand n’importe quoi l’épisode ne laisse presque aucun bon souvenirs en dehors de la mort de Krycek. Pour ce qui aurait pu être la fin de la série c’est peu. Malheureusement le pire reste à venir.