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8.15 - Deadalive

Mulder :

Renaissance

lundi 24 mai 2004, par Guiguilegentil

Bon alors comment gâcher un épisode avec un situation completement tiré par les cheveux... Surtout que Mulder nous fait le coup de mourir une fois par saison...

Un service funébre est tenu pour Fox Mulder dans la Caroline du Nord. Doggett, les LGM, Skinner et Maggie et Dana Scully sont parmi les gens réunis. Le pasteur récite un vers de Bible, ”Quiconque a cru en moi ne mourra jamais.” Scully murmure à Skinner que tout le monde dans la famille Mulder est mort, mais la vérité pour laquelle il a travaillé si durement ne lui a jamais été vraiment révélé. Elle ne peut pas croire qu’elle est vraiment debout là. Scully émiette une poignée de terre sur le cerceuil. Quand, 3 mois plus tard, un homme retrouvé en mer, Billy Miles victime d’enlèvements extraterrestres, revient subitement à la vie, Skinner espère qu’il en sera de même pour l’agent Fox Mulder... Pendant ce temps Kersh veut muter l’agent Doggett qui préferait pourtant rester aux X-Files...



« Deadalive » épisode qui porte bien son nom ! Pour un retour, c’est un sacré retour ! Ca y est Mulder est enfin revenu parmi nous et cela ne fut bien sûr non sans péripéties, dont certaines sont un peu inutiles je dirai. En effet cette fois encore Carter n’a pas fait dans la simplicité et la sobriété : certaines choses auraient put être largement évités, ce qui aurait renforcé la crédibilité et le réalisme d’une histoire qui en a grandement besoin. Le retour de Mulder fut quelque chose d’assez important pour que l’on y fasse attention. Mais malgré ce défaut flagrant « Deadalive » reste plutôt un bon épisode mythologique.


Ce qui colle difficilement, comme je viens de le dire c’est la façon dont revient Mulder : Carter le fait « mourir » et enterrer dans son cercueil pour revenir 3 mois après. C’est pas banal comme retour. Mais là c’est vraiment un peu abuser. Tout ça pour avoir une belle scène de pré-générique illustrant l’enterrement de Mulder. J’avoue que cette scène est magnifique et que c’était un grand fantasme de scénariste de l’écrire et un grand fantasme de spectateur de la voir (la mort du héros). Mais était-ce vraiment nécessaire à l’histoire ? Je ne le pense pas : au lieu de la servir cela la rend peu crédible. L’épisode aurait dût se situer quelques jours après « This is not happening », là ça aurait put aller et on aurait put laisser courir ce détail, mais 3 mois au fond de sa tombe... Quand même... J’ai vraiment du mal à accrocher, surtout le bonhomme après avoir été mort 3 mois va retrouver son job sans que ne cela gène personne. Et puis comment Mulder est débarrassé, à la fin de l’épisode, du virus extraterrestre qui le transforme ? Par un simple traitement viral intensif, bientôt il vont nous dire qu’avec des antibiotiques on pourra stopper l’invasion alien. Il aurait été plus simple que Doggett réussisse à voler le vaccin à Krycek, parce que là aussi c’est de l’abus. Donc Carter a encore oublié que la sobriété rime souvent avec crédibilité et que l’inverse est vrai aussi.


Heureusement ces défauts, pourtant importants, ne viennent pas plus que ça entacher la qualité d’un épisode assez satisfaisant. Même si la façon dont Mulder revient peut laisser perplexe on se prend au jeu et on se laisse emporter par le suspense ambiant. Si le rythme et la structure du scénario de « Deadalive » est bien moins mené et subtil que l’épisode précédent composant la première partie de la trilogie, il ne faut pas oublier que c’est « normal ». En effet « Deadalive » est un épisode de transition qui doit gérer (à l’instar de tous les 2ème parties de trilogie) beaucoup d’éléments pour permettre un dénouement convenable. Donc en partant de cet état de fait, on peut convenir que « Deadalive » est un épisode captivant. Et ce pour beaucoup de raisons, la première, et non des moindre : Alex Krycek. Absolument toutes les scènes avec lui sont absolument fabuleuses ! De plus sa présence laisse une place de choix à Skinner qui est vraiment le personnage principal de l’intrigue, ses choix vont influencer cette dernière, il n’est plus le faire-valoir qu’on a vu tout le long de la première partie de la saison 8. Et c’est une très bonne idée.


Donc toutes les scènes entre Krycek et Skinner sont très intenses. La première où on voit Skinner se sentir mal dans les couloirs du FBI on se doute de quelque chose, puis on voit ses veines et là on se dit : « Non ! C’est pas vrai ! » Et nos craintes sont (heureusement) confirmées lorsque nous voyons le fameux Alex dans l’ascenseur qui se montre plus sadique et manipulateur que jamais en obligeant Skinner à le suivre. Puis dans le bureau de Mulder où Krycek ironise en jouant avec la plaque de Mulder : «  Il paraît qu’il revient du royaume des morts, plus fort qu’Houdini... » (sans doute un clin d’œil : alors que Mulder était laissé pour mort à la fin de la saison 4 Howard Gordon disait de Carter qu’il était le Houdini de la télévision ). Le dialogue entre les 2 hommes est très dense, Skinner essaye d’attraper la télécommande de Krycek qui lui laisse finalement : il doit en avoir plusieurs, cette tentative fut assez stupide donc de la part de Skinner. Krycek lui fait donc bien comprendre en lui disant : «  Poussez donc votre bouton Walter... ». Ce qui m’a énormément plus ce fut donc ce petit jeu et la pression qu’exerce Krycek où le côté sombre de Skinner, déjà sollicité par le CSM dans la saison 4, réapparaît. Il nous fait presque peur lorsqu’il dit à Scully que la vie de Mulde a un prix. Et c’est l’apothéose de ce côté là lorsque Krycek lui propose de sauver Mulder en échange d’empêcher Scully d’arriver à terme. Skinner se résout donc à vouloir tuer Mulder. Lorsque Doggett l’en empêche on sent bien son désespoir, sa honte et son impuissance. Ceci dit je pense que Krycek a mal apprécié son atout « Skinner » il aurait dût se douter que Skinner n’aurait jamais fait ça à Scully : il en serait incapable. Et s’il est si vital pour lui d’empêcher Scully d’avoir son enfant, pourquoi ne s’occupe t’il pas du sale boulot lui-même, cela serait facile pour lui. Et pourquoi veut-il tout d’un coup sauver Mulder alors qu’il l’a quasiment livré aux extraterrestres dans « Requiem » (si ça vous dis lisez les synthèses de Strughold sur LVEI ou dans un certain magazine pour capter le pourquoi du comment).


D’ailleurs les implications mythologiques sont ici très importantes. D’abord on retrouve Billy Miles puis on se rend compte qu’il mue à la façon de l’extraterrestre dans « Le commencement ». Ceci résulte du virus extraterrestre découvert dans le film « Combattre le future » où des hommes étaient consommés et métamorphosés de l’intérieur de leur corps par une entité biologique extraterrestre naissante. Cette mutation provient du virus qui résulte lui-même de l’huile noire. Or l’huile noire est l’essence même des gris colonisateurs. Ce sont donc bien les colonisateurs gris qui ont enlevé Mulder dans l’épisode « Requiem » (et non par les rebelles contrairement à ce que je pensais à l’époque). Ils doivent avoir pour dessein de remplacer des humains importants par des copies extraterrestres pour bien préparer l’invasion. La fonction du virus ne devait pas être complète dans le film et nous est dévoilée entièrement dans cet épisode. Ils ont dût l’améliorer dernièrement pour pouvoir ressembler complètement à des humains après que la transformation soit terminée, ça a dût être l’objet des expériences qu’a subit Mulder durant son enlèvement. A l’instar de ce qui se passe dans le film le corps humain infecté devient une sorte de coquille pour le nouvel organisme qui ici prend ensuite carrément et définitivement l’apparence de son hôte. Seul défaut la nuque qui présence une excroissance étrange. La seule manière de reconnaître qui est un extraterrestre et qui est un humain. Billy Miles en est donc un et Mulder a bien failli, c’est pour cette raison qu’il était utile d’acquérir le vaccin de Krycek (et qu’il est ridicule que Mulder s’en soit sorti sans) qui est efficace contre l’huile noire et ses dérivés (voir « Terma », « The red and the black » et le film « Figth the future »).


Sinon les autres interactions entre les personnages étaient très bonnes. Kersh devient très intéressant et se rend compte qu’il a mal jugé Doggett qui ne se laissera pas faire et sent qu’il doit rester au service des affaires non classés. Il embrasse réellement la cause de la vérité malgré les avertissements de Scully qui le prévient que son implication aux X-Files va bouleverser sa vie plus qu’il ne le croit. Et bien sûr la scène de retrouvaille entre Mulder et Scully est très touchante. La première chose que Mulder sort est bien sûr une connerie : « Je vous connaît ?!... » Trop excellent ! Quel déconneur ce Mulder quand même. On voit ensuite Doggett laissant Mulder et Scully dans leur intimité se sentant de trop, attitude qu’il va suivre plus ou moins dans les épisodes suivants. Et comme d’habitude le jeu d’acteur de Robert Patrick est excellent tout comme celui de Nicholas Lea (plus salaud que jamais) et de Mitch Pileggi.


Carter et cie nous livrent donc un épisode convenable qui est tout de même limite niveau crédibilité, qu’il fasse attention car cette fois ça passe parce que c’est le retour de Mulder, mais la prochaine fois ça cassera... Et ça cassera...