FBI : Section Anti-terroriste

Oui, on peut le dire, cet épisode est non conventionnel, mais nous allons voir pourquoi aussi il cadre parfaitement avec la série et qu’il ne fait pas tâche du tout. Par contre, c’est moi qui vais être conventionnel en commençant ma review par la description du teaser (si c’est pas malheureux de faire preuve d’autant de banalité). Donc, l’épisode ouvre sur Mulder faisant un footing de bon matin dans un parc. Déjà, on se doute qu’il y a quelque chose qui ne va pas, parce que nous sommes dans X-Files et que les teasers dans cette série ne mettent que rarement en scène les deux personnages principaux, exception faite des épisodes mythologiques, ce qui n’a pas l’air d’être le cas ici. Un loner important donc ?

La réponse est vite donnée : le FBI est en opération pour intercepter deux hommes qui ont un rendez-vous - donc sans doute des criminels de haute volée ? et Mulder est agent de terrain pendant que Skinner et Scully surveillent l’opération d’ans un van déguisé en camion de maintenance. Les deux hommes s’échangent quelques mots, puis l’un d’eux remet une enveloppe à l’autre, ce qui a pour effet de lui ronger la chair. Virus ? Toujours est-il que c’est l’affolement général ; confusion à laquelle s’ajoute un Mulder bien suspect qui tenait l’auteur du forfait et qui le laisse s’échapper sans crainte après avoir échangé quelques mots avec lui. Scully a vu la scène, mais Mulder fait comme si de rien n’était. C’est louche, et tous les éléments qui nous sont donnés nous allèchent. Spooky serait-il embarqué dans une sale histoire ?

Ce qui est en premier lieu frappant dans cet épisode, et assez déstabilisant, c’est que l’on voit nos deux agents intégrés à une opération qui occupe toutes les ressources du FBI et qui s’avère extrêmement importante. On a l’impression de se retrouver dans une série policière classique du fait de ces méthodes classiques, ce qui contraste terriblement avec les enquêtes que mène Mulder et Scully pour les affaires non classées avec des méthodes peu orthodoxes. Importante car l’homme qui se trouvait dans le parc se trouve être Robert Haley, qui fait partie d’une organisation appelée les Nouveaux Spartiates et qui a pour but de renverser le gouvernement fédéral. Organisation très dangereuse et qui a la priorité au FBI car elle possède un stock d’armes assez imposant (pour environ 50000$) et s’intéresse aussi aux armes biologiques. La réunion que tout le bureau tient (comprendre tous les agents en service) en arrive à la conclusion que cette organisation possède un complice. On fait aussi la connaissance du boss : August Bremmer. Scully a donc de plus en plus de doutes sur son partenaire, car ce complice en question pourrait très bien être lui...

C’est là que les évènements s’enchaînent de façon très intéressante. Mulder travaille en fait en tant qu’agent double (mais il est plus zen que Syd, c’est pas le même style ;) ), c’est-à-dire qu’il est infiltré dans l’organisation. Mais pourquoi me direz-vous ? Parce que cette dernière a pris contact avec Mulder du fait de ses positions bien connues contre le gouvernement américain et ses théories de conspiration contre le peuple. Le FBI a alors profité de cette chance unique pour pouvoir démanteler ce réseau. On se ressert donc d’une caractéristique essentielle du personnage de Mulder - sa croisade contre le gouvernement - et c’est très intéressant de le voir évoluer dans ce milieu car non seulement nous ne sommes pas habitués à le voir dans des "enquêtes" où il ne contrôle rien mais en plus il est tiraillé entre deux sentiments : il comprend les motivations de ces gens mais ils restent tout de même des terroristes et il se doit de tout faire pour les mettre hors d’état de nuire. Il fait d’ailleurs tout ce qu’il faut pour ne pas griller sa couverture en n’en parlant même pas à Scully, mais dès que celle-ci est au courant (car elle ne tarde pas à découvrir le pot aux roses), cela devient finalement plus facile pour lui de travailler grâce aux compétences scientifiques de sa partenaire (nous allons voir pourquoi je dis ça dans le paragraphe suivant).

En effet, comme vous l’avez vu plus haut, cette organisation fait des essais pour développer une arme biologique sous la forme d’un virus qui attaque la peau et la fait "fondre". On voit d’ailleurs Bremmus en personne entrer dans un cinéma pour diffuser ce virus à l’aide du pop-corn qu’il a vaporisé. Cela met Scully - qui analyse donc les bactéries de ce virus - sur la piste : le virus ne se propage pas dans l’air mais au toucher. Toujours à force d’analyses, elle finit par trouver une ressemblance entre ces bactéries et des streptocoques qui composaient une arme biologique volée aux Russes et nommée Pine Bluff. Ce virus en est donc une variante (d’où le titre pour ceux qui n’ont pas suivi et qui auront droit à la flagellation sur la place publique), et cela implique que le gouvernement a continué en secret le programme biologique... Ce même gouvernement serait-il donc le vrai complice des Nouveaux Spartiates ? Ca, nous allons le voir plus tard.

Revenons à Mulder, qui se démène pour prouver à Haley qu’il est digne de confiance (il se fait casser un petit doigt au passage) et que son allégeance ne va qu’à l’organisation et non au Bureau. Sauf que là où ça se corse pour lui, c’est qu’on l’invite à participer à un braquage avec toute la bande, ainsi qu’avec Bremmer qui a percé le jeu de Mulder puisqu’il l’espionnait et a entendu une de ses conversations avec Scully. Sa réaction étonne d’ailleurs, on ne voit pas trop pourquoi il ne dit rien et laisse faire les choses. Et voilà donc Spooky embarqué dans un sale coup, qui tourne mal de surcroît : un vigile a la mauvaise idée de bouger, se fait tirer dessus, et Bremmer demande à Mulder de l’achever... Ce qu’il ne peut se résoudre à faire bien évidemment, mais que Bremmer fait à sa place. De plus, ce braquage n’en est pas vraiment un puisque le vrai but de l’opération est de vaporiser les billets de banque avec un spray qui contient le virus. Essai à grande échelle donc, car les tests précédents ont dû être convaincants. Cette scène à la banque est assez intense, portée par une superbe musique (thème qui court tout au long de l’épisode).

Après cela, tout le monde se fait la malle. Une fois rendus à destination, Bremmer en profite pour révéler que Mulder travaille pour le FBI à l’aide de la conversation qu’il avait écoutée et qu’il a en même temps enregistrée apparemment. Haley se sent alors trahi puisqu’il avait une confiance totale en Mulder, et une de ses répliques souligne l’ambivalence des sentiments de Mulder envers cet homme puisqu’il lui demande pourquoi il l’a trahi alors qu’il est le seul en mesure de comprendre leurs motivations et qu’il partage le même point de vue à l’égard du gouvernement (même si moins extrêmiste). Bremmer s’en va donc pour les exécuter, mais à la place laisse partir Haley (en ayant pris soin de vaporiser les clés de voiture qu’il uji tend du virus) et abat son homme de main plutôt que Mulder qui était déjà agenouillé les mains sur la tête, attendant d’être abattu de sang-froid. Il s’avère que Bremmer était une taupe aussi à la solde du gouvernement, et il se fait tuer.

Finalement, on peut s’interroger sur les motivations de ce dernier : est-ce un repentir du dernier instant ou agit-il sous les ordres d’une autorité supérieure pour préserver Mulder ? Toujours est-il que le gouvernement était bien derrière cette histoire et qu’une fois de plus Mulder n’a plus aucune preuve de quoi que ce soit. Nous avons donc droit à un loner qui une fois de plus fait état d’une conspiration du gouvernement contre le peuple américain mais abordée sous un autre angle, et le tout est très bien traité. La grande force de l’épisode, c’est de placer Mulder dans une situation inhabituelle, périlleuse et beaucoup plus classique pour un agent du FBI. De plus, la scène du braquage est impressionnante de par sa tension, et tout l’épisode est porté par le même thème musical qui donne une valeur ajoutée indéniable car cela met un gros rythme tout au long des 42 minutes.