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1.06 - Cherrypoppers
Ah la bonne blague !
Les prédateurs
dimanche 7 décembre 2003, par
Ou comment deux étudiants foutent le cirque dans l’enquête d’un Dutch assoifé de reconnaissance.
Ce n’est pas une nouveauté que Dutch a soif de reconnaissance. Moi sur les critiques de The Shield par contre, c’en est une. Rassurez vous, je ne suis qu’un intérimaire embauché par Feyrtys pour boucher les trous.
Donc voici la situation : une nouvelle péripapétipute est retrouvée morte, face contre terre. Dutch exulte intérieurement quand il réussit à persuader le capitaine Aceveda que c’est l’oeuvre du serial whores killer.. Le tueur de prostitués en série si vous préférez. (oui parce que mon angliche est probablement faux mais bon, je m’en fous vu que je suis le chef sur cette critique). Bref, il a le feu vert d’Aceveda pour enquêter et en prime, il réussit à obtenir la mobilisation de tout le district sur cette affaire. Il exulte alors vraiment publiquement quand il monte sur la petite estrade et répartit les tâches comme un petit chef. Tout le monde acquisce sans problème sauf Monsieur Vic. Faut dire que Dutch lui avait collé une mission de merde consistant à vérifier une histoire de clés ou un truc dans le genre. Bref, Vic envoye chier Dutch à sa manière préférant enquêter sur l’affaire à sa façon.
Donc, Dutch se la joue Without a trace pendant une dizaine de minutes, reconsitutant "l’emploi du temps" de la victime avant sa mort sur un beau tableau blanc, le tout sous l’oeil de Claudette sa partenaire. Et voici un vieux du FBI qui se pointe. Dutch l’a appelé. C’est un spécialiste des serial killer, tellement spécialiste qu’il nous sort un magnifique :"C’est un homme blanc de 25/30 ans, sans emploi, sans ami, un peu associal mais très intelligent". Bah comme tous les serial killers profilés par le FBI. Mais cet agent complimente Dutch sur sa manière ordonnée, précise et efficace de travail. Bien sûr, il vole notre Dutch. Encore plus quand il reçoit un appel d’un certain Tom Ross. Hop, convocation de ce jeune qui a reperé la voiture suspecte (une saturn verte avec le feu arrière droit pété). Gentille collaboration de ce bon citoyen dénonceur et il balance un nom. Hop, convocation de ce jeune. Il est nerveux, sans véritable ami, sans véritable alibi. Dutch le tient et commence alors ses fameux interrogatoires tout en finesse. Un vrai régal. Jusqu’au moment où le jeune se rend compte que Tom Ross l’a balancé. Il pète de rire à la stupéfaction d’Aceveda qui observait tout cela sur la petite télé et bien évidamment de Dutch. Le jeune s’explique : Tom et lui sont potes et parient sur celui qui fera la meilleure blague à l’autre. Tom ayant vu l’avis de recherche, a trouvé que cela serait très drôle de le faire passer pour suspect. C’était très drôle effectivement, tellement drôle que les deux se retrouvent en taule pour obstruction à la justice et compagnie. Et la terrible chute de Dutch continue quand Aceveda lui apprend que les 24 heures promises s’arrêtent au bout de 21 heures à cause d’une émeute d’étudiants nécessitant tous les renforts possibles. Dutch a tout perdu en cinq minutes alors que la gloire était au bout de ses doigts.
Heureusement, Vic est plus doué. Enfin, il ne coince pas le serial killer mais ...
Il a donc envoyé chier Dutch et s’occupe de l’enquête à sa manière. Menaces, intimidations et secouages en tout genres conduisent Vic là où bossait la victime. La jeune Sally n’avait qu’entre 12 et 14 mais travaillait déjà. Et comme son nom ne le laisse pas supposer, Sally était asiatique. Elle était exploitée par la communauté asiatique qui exploite toutes les jeunes arrivées illégalement avec leurs parents. Et l’exploitation se fait en les offrant (du moins leur virginité ou prétendue virginité) à des gros obsédés bien américains. Et tout cela sous l’oeil de caméras pour revendre les vidéos. Le truc bien glauque. Vic fait fermer tout cela et légalement en plus !
Bref, un joli coup de filet de Vic qu’un Dutch au bout du rouleau lui reprochera. Obnubilé par son serial killer, il ne se rendra pas compte que l’arrestation de Vic n’est pas rien. Et c’est Danny qui prendra ensuite quand elle viendra lui demander de l’aide dans ses révisions pour le concours de sergent. Il ira jusqu’à lui reprocher qu’il n’y en a que pour elle, tout le temps ...
Hop, Vic puis le vieux du FBI viendront le réconforter. "On le coincera mais pas aujourd’hui" (Vic) "J’ai mis plus de 20 ans pour en coincer un" (FBI old man). Dutch se rend alors compte de sa boulette auprès de Danny et viendra s’en excuser chez elle.
Reste enfin, Julian qui continue ses galipettes avec son homme et qui persévère dans la volonté de témoigner pour faire plonger Vic. Les affaires internes ont été averti. Et quand son homme lui demande pourquoi une telle obstination, il l’embrasse et Julian répond en baissant la tête "parce que je n’ai pas le choix". On sent la volonté de trop bien faire plonger Vic pour se racheter de son expérience homosexuelle. Un personnage qui se complexifie bien au fur et à mesure des épisodes.
Un grand jeu d’acteurs nous est proposé aujourd’hui, et on se rend compte que Dutch correspond parfaitment au profil d’un serial killer. C’est d’autant plus dérangeant. On le voit plongé, humilié par une blague stupide d’étudiants, toujours en quête de reconnaissance, d’admiration de ses pairs. Il ne la trouve pas pour une bonne et simple raison : tous l’admirent déjà mais il ne voit rien. Il veut un coup d’éclat mais il se retrouve littérallement dans la merde (les chiottes sont définitivement mortes chez les hommes comme chez les femmes et l’eau s’est répandue à même le sol partout ce qui oblige Aceveda à payer le plombier de sa poche pour une intervention immédiate)
Vic se montre égal à lui même si ce n’est qu’on aperçoit la facette prévoyante et inquiète du père quand Shane découvre un livre sur l’autisme et qu’il y va lourdement dans les clichés. (Rainman et les allumettes, ...).
Autre force de l’épisode : son "on montre tout parce qu’on peut se le permettre vu qu’on est sur une chaine du cable". CSI/Les experts ont rendu acceptable le gros plan sur le cadavre ensanglanté. Bien évidemment, The Shield ne se prive pas de se coté là. Mais on a également droit à de la prostitution de mineure et de la pédophilie. Ils vont jusqu’à nous monter un mec se toucher (par dessus le pantalon) en matant une jeune se déshabillant avec un gros porc à coté d’elle faisant de même. Une image très dégoutante qui choque même Vic prêt à tous les exploser. Autre choc, le visionnage des cassettes pédophiles. Après cette séquence choc, on s’attendait à voir une scène. Heureusement, rien n’arrive même si le dégout est toujours là.
Et la scène finale montrant des prostitués faisant le trottoir en quête d’un client et une Saturn verte au feu arrière droit passant tranquillement, façon reconnaissance avant la prochaine.
Une série choc aux scènes chocs. Celui-là ne déroge pas à la règle avec sa scène glauque de touchage génital. Surtout que ce choc ne semble que là pour compenser la faiblesse de l’histoire (la poursuite d’un serial killer). Heureusement, un immense Dutch est là et nous offre un numéro de génie passant de la star adulée (finaliste de la star ac) à la déchéance la plus totale ou presque (finaliste de la star ac). Vic quand à lui est égal à lui même, secouant et intimidant à merveille mais dévoilant également un coté paternel protecteur très intéressant.
Un épisode peu passionant dans son histoire principale mais qui compense en se servant parfaitement d’elle pour approfondir intelligemment ses personnages.
L’épisode se place là un peu comme une transition lançant bien la storyline du serial killer et celle de l’autisme de Matthew McKay. Sans oublier la persévérance dans le témoignage de Jullian contre Vic. La route prise est passionante et on est pressé de voir la suite.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires