LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > The Shield > Tous sous pression

1.07 - Pay in pain

Tous sous pression

Le gang de la vengeance

dimanche 14 décembre 2003, par Speedu

La clé de cet épisode est la pression. Chacun la subit à sa manière, une manière très choc parfois.

Je viens de me rendre compte que j’ai peut-être fait une erreur en acceptant (qui a dit suppliant ?) de suppléer Feyrtys pour les quelques épisodes manquants. The shield est une série phare aux critiques lues et relues. Le critiqueur n’a pas le droit à l’erreur et je me retrouve sous pression du coup. Ca tombe bien, c’est le thème sur lequel j’ai décidé d’axer la critique.
Non parce que sur Demain à la une, pas de problème, 4 pélérins et deux tondus les lisent alors je peux me permettre de partir en vrille et raconter un peu n’importe quoi. Mais je n’ai pas l’aura de Mad non plus et je ne peux pas faire comme lui sur 24. Je suis encore trop "tendre" pour cela.
Donc me voilà à devoir critiquer un excellent épisode qui n’est plus super frais dans ma tête.


Alors j’ai décidé de commencer par les scènes qui me sautent à l’esprit quand je pense à cet épisode.



- Shane qui pisse sur un black au milieu de la rue

- le shoot d’ouverture

- la raison pour laquelle le coupable tue les latinos

- McKay découvrant le secret de Julian

- Aceveda qui "vend" McKay à la presse.


On va commencer par ce point là. Julian est toujours décidé à faire tomber McKay pour traffic. Toujours cette idée de plus en plus en forte : je fais tomber McKay pour compenser mon homosexualité. Donc, envers et contre tous, il persiste à vouloir témoigner contre McKay. Malgré les tentatives de Danny pour l’en dissuader, malgré les avertissements pessimistes d’Aceveda. Tout le monde lui met la pression mais il tient bon. Il est donc décidé de faire appel aux affaires internes et la pauvre enquêtrice court derrière un McKay fuyant sous prétexte de son enquête. Un rapport est finalement établi. Un rapport qu’Aceveda veut ne pas rendre public. Ca ne serait pas bon pour l’image de la police.
Mais d’un autre coté, cela appuyerait magnifiquement sa candidature. Le flic qui fait tomber les ripoux, c’est bon pour une campagne d’élection.
Il est face à un choix mais David n’hésite pas un seul instant et on le retrouve à la fin, remettant le dossier à l’autre grande gueule (j’ai un trou sur son nom) dans la voiture avec charge de le communiquer à la presse. "Rassurez vous David, ils n’écorcheront pas votre nom". McKay est plus que jamais sous pression avec ce dossier.


Mais avant même la publication dans la presse de ce dossier, en tout fin d’épisode, Julian et Thomas viennent de copuler allégrement et vont remettre ça quand la porte explose. McKay est là avec un mandat d’amener pour Thomas et il constate effaré la présence nue de Julian. Il sourit avant d’embarquer Thomas. Et en une seule scène, voilà la pression qui change complétement de coté pour retomber sur Julian. le prochain épisode va être passionnant à suivre sur ce point.
Par contre, une chose m’a gêné dans cette scène. Bien que je ne m’y connaisse pas en procédure américaines, cela me semble très louche que McKay se pointe pour ce mandat d’amener. Seul en prime. Et comme par hasard, un soir où Julian est là et nu. Donc un super flic d’une équipe de choc viendrait chercher seul un petit loubard pour un petit larçin de merde ? Il y a quelque chose qui cloche là.
Donc voilà pour l’arc installé depuis quelques épisodes. Maintenant que McKay a les cartes en main, cela ne va pas trainer.


Passons maintenant à notre couple Dutch/Claudette. Notre ami Dutch a des problèmes à se remettre de son échec de l’épisode précédent avec le serial killer. Il est obsédé par cette affaire. Claudette décide alors de lui changer les idées en lui proposant une affaire simple pour le remettre en selle. Et elle tire une affaire d’arnaque à la voyance. Une fille se plaint que sa mère se fait arnaquer par une voyante qui lui fait croire qu’elle communique avec son mari. Une histoire peu passionnante avec des acteurs peu convaincants face à notre tandem d’inspecteurs. Bref, ils résolvent l’affaire en faisant promettre de ne plus arnaquer la mère. Mais les convictions à la Scully de Dutch ont été bouleversé par les affirmations de la voyante et à la fin, il se rend au cabinet de la voyante pour en savoir plus sur ce que veut lui dire Sally (la pute ado tuée dans l’épisode précédent par le serial killer) et elle lui sort un message du type "n’abandonnez pas".
Bref, pas passionant mais on peut en tirer deux choses. L’action de la fille n’est pas motivéepar le bien-être de sa mère mais simplement parce qu’elle dilapide son héritage chez la voyante ! Et du coup, elle met la pression sur tout le monde pour faire cesser cela.
Autre point intéressant : l’obsession de Dutch. Il veut tellement coincer le serial killer qu’il en vient à renier ses convictions pour se rattacher à une croyance. Et le jeu tout en finesse de Jay Karnes est une merveille à voir.


Passons maintenant à l’histoire du jour.
Et on commence par une des scènes les plus fortes de la série. On est dans un stand de tir en intérieur. Un stand pour latinos. Chacun y va dans son petit coin et démolit les cartons à 10 ou 20 mètres. Et un superbe travelling nous montre un autre tireur en arrière de ceux qui s’entrainent, les dégommant les uns derrière les autres, réservant une balle par une femme enceinte et une pour le bébé de 9 mois dans son ventre. Scène choc, scène jouissive et magnifiquement photographiée et réalisée. Un must.
Tout de suite, on pense à un réglement de compte entre gangs. McKey et Shane sont dépéché sur place ainsi qu’un flic d’un autre district Carlos Zamora. Alors là, j’ai pas trop compris pourquoi. Encore une subtilité procédurale américaine perdue dans la traduction.
Bref, ce Carlos fait copain-copain avec les gangs, copinage facilité par le fait qu’il en faisait partie à l’époque. Alors déjà que McKay n’apprécie pas qu’on lui colle sur le dos un autre flic, il supporte encore moins quand on copine avec l’ennemi. Bref, McKay fait tout pour se débarasser de lui et chacun part de son coté enquêter. Les blacks seraient dans le coup. On va donc chez un responsable de gang black qui est innocent. Mais son homme de main a commis l’erreur de faire chier Shane et pendant que McKay a le dos tourné, que fait Shane ? Il jette à terre le black et lui pisse dessus ! Deuxième scène choc ! Et extrêmement dérangeante en raison de son racisme prononcé. Le coté dérangeant ne vient pas spécialement de l’acte en lui-même filmé de loin et de dos (enfin quand je dis pas spécialement, c’est pour relativiser). Il vient de la tête heureuse de Shane après cet acte. Un Shane qui ne comprend pas pourquoi Vic lui tape dessus à cause de cela. Raciste et idiot. Il les cumule notre Shane. Du coup, le voilà puni, relégué aux tâches ingrates.


Comme par exemple relever les plaques d’immatriculation des voitures stationnées dans la rue où vient d’avoir lieu un massacre dans un magasin dirigé par un latino. Puis Vic le colle devant le magasin à attendre au cas où pendant que lui va avec Carlos chez le proprio d’une voiture louche stationnée (un carton entammé de balles du même calibre sur le siège arrière est suspect.)
Les voilà donc sans Shane chez le suspect où ils trouvent les parents du suspect assassinés. Et là, nouvelle scène choc : la soeur du suspect arrive et explique le comportement tout à fait normal d’près elle de son frère : il fait ça parce que le quartier a été infesté par des latinos bruyants, vulgaires et sales. La tête dégoutée de McKay devant cette soeur considérant ces propos comme normaux vaut le détour. En en plus, ils apprennent que la femme et le fils du suspect ont disparu.


Retour à la boutique où Shane bronze tranquille sur le trottoir. Et là, Vic lance une pique à CSI en se demandant ce que peuvent bien foutre la police scientifique qui est justement en train de bavarder entre elle en arrière plan. Pourquoi dit il cela ? Parce que le proprio de la boutique a blessé le suspect avec une batte de base ball et que Vic constate qu’il n’y a pas de sang devant le magasin. Il a dû se barrer par derrière. Et à l’arrière, l’allée a été drôlement bien nettoyé. Trop bien nettoyé.
Ils récupèrent le proprio, l’interroent au poste, lui mettent la pression et découvrent qu’avec l’aide des commerçants du quartier, ils ont remis le suspect dans les mains d’un gang latino avec sa femme et son fils.
Vic intervient mais un peu tard. Le suspect est mort et la femme a été violé, le tout sous les yeux de l’enfant. Nouveau choc.
L’affaire est donc finalement bouclée et Vic peut aller s’occuper de découvrir le dirty secret de Julian.


Succesions de scènes chocs hautement jouissives, avancement plus qu’interessant de l’arc de Julian et enfoncement de Dutch. Tous les ingrédients sont là pour nous fournir un énorme épisode.
Malheureusement, l’apologie du racisme peut paraitre un peu trop exagérée et l’histoire de la voyante n’est guère passionnante mais colle bien à l’état d’esprit de Dutch. Ces deux points nous privent de la perfection. Dommage. Mais rien que la putain de scène d’ouverture au stand de tir ... Raaaa quelle scène. 9,5/10