A tes souhaits !

Je souhaite ne jamais avoir vu cet épisode. Ah bon, ça marche pas ? Pffff, c’est pas drôle alors ! Oui bon, je l’accorde, je suis un peu dur, il n’est pas si nul que ça cet épisode, je tire un peu sur la corde. Allez, je vais commencer la review, et je vous fais l’honneur à vous lecteurs de dérouler le rapis rouge (inside joke pas drôle du tout à la clé).

Après cet intro fabuleuse qui ne restera pas dans les annales tant elle est nulle et sans intérêt, parlons donc de cet épisode dont l’affaire est assez particulière. En effet, Mulder et Scully ont affaire à un djinn, c’est-à-dire selon les légendes orientales un génie qui a la possibilité d’exaucer trois voeux de la personne qui l’a libéré de l’artefact dans lequel il est emprisonné. L’idée de l’épisode est que tout voeu est un cadeau empoisonné et a des conséquences souvent inattendues car nous ne savons pas exprimer correctement ce que nous voulons, il y a toujours des détails que l’on oublie de préciser. Et c’est l’occasion aussi de faire un petit point sur l’humanité avec un génie qui a traversé 500 ans de notre histoire et qui donc en connaît en rayon sur notre comportement.

Mais revenons donc aux conséquences fâcheuses des voeux que nous faisons. Tout au long de l’épisode on s’attache donc à nous montrer que les souhaits effectués par les différents personnages manquent cruellement de précision. Pour Anson Stocke (inteprété par Kevin Weisman, le bien-aimé Marshall d’Alias), dire à son patron de la fermer se traduit par la disparition de la bouche de ce dernier, demander un bateau sans préciser qu’il doit être sur l’eau fait que lui et son frère doivent habiter dedans en pleine rue et il souhaite devenir invisible sans penser à inclure ses vêtements dans le voeu. Cela met en avant le fait que le langage, s’il permet de s’exprimer, ne fait pas tout : nous avons tendance à ne dire que le strict minimum aux autres car le reste nous semble évident. Or, tout le monde n’a pas forcément le même processus de pensée, et finalement cela nuit à la communication (de là à faire un parallèle avec l’épisode Hush de Buffy sur ce thème précis, il y a un pas que je ne franchirais ; mais m’en fous j’ai quand même cité Buffy dans une review de X-Files donc je suis content). Le frère d’Anson, lui, après que son frère se soit fait écraser (cela donne d’ailleurs une scène d’autopsie très drôle où on voit Scully tout excitée de « voir » un homme invisible), demande à le faire revenir. Sauf qu’il a oublié de préciser qu’il devait être comme avant, ce qui fait que ce dernier est à l’état de zombie... Son deuxième voeu est stupide et il pense enfin à demander à retrouver l’usage de ses jambes pour le dernier mais pas de bol, son frère revenu d’entre les morts fait exploser la baraque - enfin, le bateau. Sans faire de mauvais jeu de mots, il aura pas fait long feu, et en plus il a même pas connu l’eau.

La joie de pouvoir exaucer trois voeux revient à Mulder. Mais avant cela, lorsque le djinn - qui est une femme au passage, et française de surcroît - est retenu au commissariat par les deux agents, elle leur fait un petit topo sur l’humanité. En 500 ans, l’horrible banalité des voeux qu’elle a pu exaucer est affligeante : avoir de l’argent, du pouvoir, devenir invisible... On se permet même de réécrire l’histoire en établissant le fait que Mussolini et Nixon ont obtenu le pouvoir qu’ils voulaient grâce à elle, et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils l’ont perdu brusquement, à cause des retournements de manivelle dont le téléspectateur est témoin de puis le début de l’épisode. Voilà, l’homme est assoiffé de pouvoir, d’argent, et a une forte propension à détruire son prochain (l’homme est un loup pour l’homme, c’est bien connu). Hop, tout est dit en deux minutes, le thème est abordé, on passe à autre chose. Et c’est Mulder qui s’y colle pour ses trois voeux.

Ce qui est drôle c’est que Monsieur, dans toute sa splendeur et sa supériorité, se croit plus intelligent que tout le monde en croyant qu’il a tout compris : l’astuce est de faire un voeu altruiste (enfin, on verra qu’il n’a pas tout à fait tort), et demande royalement la paix sur la Terre... Ce qui fait qu’il est le seul être vivant ! En effet, quoi de mieux pour éviter les conflits que d’être seul, puisque la communication engendre un tas de problèmes (tiens tiens, encore l’ombre de Hush dans ma review). A son troisième voeu, il se met donc à écrire sur son portable ce qu’il souhaite précisément, pour ne pas se faire avoir. Mais finalement il fera le bon "choix" en décidant de rendre sa liberté au génie.

Parlons un peu d’elle d’ailleurs, mais vite fait. Elle est intéressante dans le sens où elle s’est retrouvée être une djinn à cause d’un voeu stupide où elle demandait à avoir un grand pouvoir pour très longtemps. Du coup, le génie qui lui exhauça le souhait (énoncé en français, excusez-vous du peu) fut très content de pouvoir la mettre à sa place. De ce fait, on la voit très cynique par rapport aux souhaits qu’elle exhauce et elle essaye d’aiguiller ses "clients" sur une autre voie que l’argent, le pouvoir et toutes les banalités pas originales pour deux sous, pour leur éviter la même mésaventure qu’elle a vécue.

Passons à la morale de l’histoire : si les voeux tournent mal c’est parce que c’est notre Destin d’en chier dans la vie pour réussir.