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7.15 - En Ami
Les amis de mes ennemis sont ils mes amis ?
mardi 27 avril 2004, par
« En ami », l’épisode fabuleux écrit par William Bill Davis, l’interprète du CSM, et qui ravie tous les fans de ce personnage. Davis se plaignait de ne pas avoir assez de scènes entre son personnage et celui de Scully. Et du coup il s’est écrit son propre épisode, pour rattraper cela...
...Et c’est très réussi : c’est un épisode qui intègre parfaitement la mythologie (avec les arcs extraterrestres/implants), en plus il a sut se servir de tous les personnages récurrents avec brio : Skinner, Mulder, Scully et les Lone Gunmen sont très fidèles à eux même.
L’histoire en quelques mots : Scully rencontre un petit garçon qui a été guéri comme par miracle de son cancer à l’aide ”d’anges venus du ciel dans une boule de lumière”. C’est alors que l’homme à la cigarette prend contact avec elle et lui fait une offre, qu’elle ne peut refuser : les réponses à ses questions concernant le mal qui a rongé l’enfant ainsi que sur le mal passé de l’agent du FBI... Un long voyage, qu’elle devra cacher à Mulder, semé de vérités et de mensonges attend la belle rousse ...
En voyant l’épisode, on peut se demander si William Bill Davis en écrivant cet opus ne serait pas un peu « amoureux » de Gillian Anderson/Scully, en tout cas cela résonne un peu comme un hommage. Il réussit ainsi à intégrer vraiment Scully comme élément primordial crédible de la conspiration et non plus comme celle qui seconde simplement Mulder.

Scully... Je suis ton père...
Le CSM apparaît ici un peu paternel, comme dans beaucoup d’autres épisodes (surtout durant les saisons 6 & 7, j’ai d’ailleurs déjà du vous en toucher quelques mots). Au niveau Symbolique le père a une très forte image qui se retranscrit bien dans la série. Le père est le symbole de la possession, de la domination et de la valeur, choses que le CSM essaya d’appliquer sur ses enfants. Il a toujours été une représentation même de l’autorité, et ce durant toute la série : c’est lui qui commande, qui dirige, qui décide, tout comme la position sociale d’où le fumeur exerce son pouvoir. Le rôle paternel est conçu pour décourager tous efforts d’émancipation en influençant et en amenant un poids fait de brimades et de limites, ce qui maintient la dépendance. Il représente la conscience en face des pulsions instinctives, des élans spontanées de l’inconscience ; c’est le monde de l’autorité traditionnelle en face des forces nouvelles de changements. Le parallèle avec la relation CSM/Mulder et Scully paraît ici évident. Mulder et Scully sont des personnes impulsives voulant changer les choses en découvrant la Vérité et se heurtent à l’autorité du Smoking man qui en use pour les brimer à chacune de leurs tentatives de découverte de la Vérité. Et donc aussi les empêcher de s’accomplir, de s’émanciper.
Je veux qu’on m’aime !
Mais on découvre aussi une autre facette de CGB Spender : serait il sincère lorsqu’il s’annonce comme à la recherche de la rédemption, à la veille de sa mort annoncée ?... Mais avec la scène finale, on comprend enfin que Scully s’est fait avoir en beauté par le CSM. En fait toute l’humanité du personnage qui est apparu tout le long de l’épisode ne disparaît pas totalement, alors que l’on sait que le CSM est resté un manipulateur implacable. Au contraire cela renforce cette nouvelle image de lui, car on le voit bien, il est torturé par plusieurs impératifs : son désir de rédemption qui paraît réel, le devoir de la conspiration, et sa recherche d’amour... En tout cas ce final, tout comme l’épisode même, laisse et pose pas mal de questions : qu’a fait le CSM avec ses gants lorsque Scully dormait dans la voiture ? A t’il utilisé le CD avant de le jeter ? En avait il vraiment besoin ? Le CSM va t’il réellement mourir ? Bref une fin d’épisode bien comme on les aime... Pour un épisode bien comme on les aime... Avec des réponses à certaines de ces questions dans les épisodes suivants.
En ce qui concerne la scène où le CSM met ses gants dans la voiture, et qu’il relève la mèche d’une Scully endormie. Je pense moi qu’il y a bien du symbole là-dessous (pour ne pas changer), d’ailleurs ce doit être la seule raison d’être de cette scène. Car on aurait put croire pendant un moment que le fumeur aurait été responsable de la grosses de Scully en fin de saison 7 suite à cette scène. D’ailleurs beaucoup l’on ressenti comme ça, en tout cas, à l’époque. Le port du gant dans la liturgie catholique, ainsi que des gants blancs dans la Maçonnerie, est un symbole de pureté. Il évite en outre le contact direct et sans précaution avec de la matière "impure". Ici, comme l’on fait remarquer certains, ce serait plutôt l’inverse. Pour nous et dans la tête du CSM, c’est lui "la matière impure" qui ne doit pas salit celle qui est pure (Scully). La couleur des gants de CGBS étant noire, c’est bien évidemment tout l’inverse qui se produit... Le CSM étant bien conscient du mal de ses actes et ayant, sans doute, un désir de rédemption sincère, a dût d’une façon inconsciente se dire effectivement qu’il ne fallait pas "salir Scully"...
En bref, « En ami » nous replonge vraiment dans ce qu’était l’ambiance du début de la mythologie, pour notre plus grand bonheur. Avec une partition garantie par un Mark Snow dans sa plus grande forme. Tout en amenant de nouvelles questions qui trouveront leurs résolutions dans l’épisode de fin de saison « Requiem », cela en est un peu une prémisse, pour un épisode qui résonne comme un ‘au revoir’... Un excellent segment...
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