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10.15 - Blood Relation

Hyperbare ou hyper mal barré ?

Esprit de famille

dimanche 24 octobre 2004, par feyrtys

Un épisode spécial dédicace pour les claustrophobes...

Ca vous est déjà arrivé de savoir que vous aviez du retard, qu’il fallait vous y mettre au plus vite, sous peine d’en accumuler encore davantage et enfin être à deux doigts de se dire qu’il est trop tard pour rattraper quoique ce soit ? Mais que même en sachant cela, vous n’avez pu vous résoudre à vous y mettre ? C’est ce qui m’est arrivé, je dois l’avouer... Un déménagement, ça vous donne de bonnes excuses pour trouver des priorités plus importantes que de faire des reviews pour la 10ème saison d’Urgences (fut-elle meilleure que la 9). Et un déménagement en Angleterre vous donne deux fois plus de bonnes raisons de remettre à demain ce que vous pourriez faire le jour même. Mais me voici donc, après de nombreux affrontements entre ma conscience et ma paresse, enfin décidée à rattraper mon retard honteux.

Oui, je sais, ça date. Mais essayons de nous souvenir de cet épisode. Déjà, il y a un pré générique qui balance pas mal : une femme enceinte se réveille en pleine nuit ; son bébé est sur le point de naître. Elle essaye de réveiller son mari et ses deux autres enfants, en vain : ils semblent tous inconscients. Un empoisonnement au monoxyde de carbone, y’a que ça pour vous donner une bonne dose de suspens !

Pendant ce temps, Sam et Lukas font des cochoncetés, mais Sam ne veut pas « pertuber » Alex en annoncant officiellement qu’elle a un petit ami... Inquiétude non fondée et inutile, puisqu’Alex semble déjà en savoir plus que sa mère sur les relations homme-femme... Il ira loin ce petit ! Beaucoup plus loin que sa mère qui prend peur de se lancer et qui préfère fuir plutôt. Sam dira à Lukas que ce serait mieux s’ils se voyaient « à l’occasion », entendez : « je ne veux plus te voir, casse-toi, et ce n’est pas la peine de m’appeler. Plus jamais. » Il faut savoir décrypter parfois. Bien sûr, tout le monde a compris qu’elle n’en pensait rien, qu’elle était déjà complètement amoureuse de Kovac, et que simplement elle se cachait derrière la surprotection d’Alex pour ne surtout pas risquer de vivre une histoire d’amour avec un homme. C’est tellement facile ! Bien sûr, nous savons tous que Kovac saura se montrer persuasif et finira certainement, un jour ou l’autre (à ce train là, pas avant 2 ou 3 saisons, pauvres de nous), par la demander en mariage et lui faire plein de petits nenfants. Bien sûr, elle hésitera, et le père d’Alex refera surface avant le mariage pour la faire douter, mais tout se finira bien et Alex sera heureux pour sa maman et il appellera Lukas « papa ». Comment ça, on a déjà vu ça mille fois ? Comment ça, tout le monde s’en fiche ? Rhooo, je vous trouve durs... Ok, on est pas très gâtés par les histoires d’amour, cette saison... Carter et Kem sont assez peu crédibles, Abby est seule avec ses études (et c’est pas plus mal pour elle), Corday a bien eu une aventure, mais elle est tellement inexistante cette saison qu’on va vite tout oublier, Susan et Weaver sont casées... Il nous reste ce boulet de Pratt, mais lui il est incapable d’aimer quelqu’un d’autre que lui-même... Gallant accompagne Corday et Susan dans leur compétition de qui aura le moins de lignes par épisode... Je regrette le temps où Carter se prenait des rateaux, ou presque (la future actrice de CSI, le docteur Del Amico, Lucie...) ; le temps où Jenny Boulet tombait amoureuse d’un adorable flic ET d’un adorable docteur ; le temps où Weaver sortait avec la psy ; et surtout, surtout, le temps où Marc Greene courait après un train pour avouer son amour à Susan ! Mais rien n’est perdu ! Peut-être que tout va s’arranger et qu’on va retrouver un semblant d’intérêt pour la vie amoureuse de notre personnel soignant préféré.

En attendant, concentrons-nous sur les cas médicaux qui confrontent les docteurs et apprentis docteurs à leurs peurs et à leurs faiblesses. Pour sauver le bébé de l’intoxication (qui a sauvé toute sa famille en réveillant sa mère et en avalant le monoxyde de carbone à sa place), Neela doit l’accompagner dans un caisson hyperbare. Soit dit en passant, j’aimerai bien m’occuper d’un caisson hyperbare dans la vie. Ca a l’air cool comme job. On dit à quelqu’un d’entrer dans un machin aux allures futuristes, on tourne quelques boutons, on tapote sur un ordinateur dernière génération et on annonce des pressions en hectopascal, comme la dame de la météo sait si bien le faire, sauf qu’on ne porte pas d’affreuses tenues, mais une blouse, pour faire semblant d’être un médecin. C’est vraiment cool.

En tout cas, malgré sa peur des endroits étriqués, Neela s’en sort bien sous la pression. Elle arrive à faire un pneumothorax sur le bébé, même avec un tympan perforé (aïe !) et un emphysème sous-cut’... Elle sauve le bébé et finit son épuisante journée sur le toit de l’hôpital. Sincèrement, on savoure avec elle le moment où elle respire l’air glacial de Chicago en hiver...

Pendant ce temps, Jerry montre à Carter comment se servir d’un ordinateur et d’une web-cam, et lui offre la possibilité de voir Kem en direct live à l’autre bout du monde... Pour une femme enceinte, elle arbore un minuscule et arrogant ventre, ce qui met Susan en boule, et c’est rien de le dire. D’ailleurs, elle est tellement enceinte qu’elle se décide enfin à l’annoncer à son père, accompagnée par Chuck. J’ai toujours apprécié le décalage entre la famille de Susan et son personnage. Cookie, la mère à l’ouest, le père et sa relation fusionnelle avec la télé, et pour finir son insupportable sœur droguée. Elle dénote, Susan, mais elle dénote bien. Et lorsqu’elle annonce qu’elle va avoir un bébé et qu’elle et Chuck vont peut-être se marier, il n’est pas étonnant que le père de Susan lui réponde, nonchalant : « C’est pas trop tôt ! ». Mais au moins c’est drôle. Ou pathétique, à vous de voir.

Dans les événements secondaires, nous avons le retour de Chen (enfin !) et de son père, qui a perdu la raison depuis l’accident. Chen ne va pas bien mais ne semble pas vouloir se faire aider. Weaver demande à Corday si elle a un homme dans sa vie, ce qui peut surprendre quand on connaît à quel point ces deux là ne peuvent pas se voir, mais enfin, on ne va pas cracher sur trente secondes d’apparition des deux oubliées des Urgences. Ah non, pardon, il semblerait que Weaver ait un peu plus de texte cette fois : sa belle-doche apporte le petit Henry à l’hôpital, qui a un petit rhume. Et elle en profite pour reprocher à Kerry d’être trop prise par son travail et de rentrer tard à la maison. En somme, c’est la reine des clichés.


Un épisode honnête, avec des patients intéressants et des confrontations inattendues. Neela montre de quoi elle est capable ; Carter et Pratt ne sont pas au premier plan, ce qui est plutôt une bonne chose.