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10.16 - Forgive and Forget
They were on a break !
Savoir Pardonner
dimanche 24 octobre 2004, par
Rien ne va plus à Chicago. Les hélicoptères sont possédés, et il est aussi facile de voler un tank que d’acheter un 9 mm automatique. Mais que fait la police ?
Ce n’est pas un hélicoptère, cette fois-ci, qui aurait pu nous débarrasser de notre prétendant au trône d’ultime boulet. Non. C’est un tank. Ou plus exactement, un patient, au volant d’un tank, qui a décidé de s’en prendre à Maurice (ce que nous ne pouvons véritablement lui reprocher).
Remarquez, ça permet de donner à cet épisode un petit air de mauvaise real tv, dans le genre poursuite de suspect filmée d’hélicoptère (ils sont partout ceux là !) et agrémentée de commentaires aussi profond que : « oh mon dieu il s’apprête à franchir un feu de croisement rouge ! mais où va-t-il s’arrêter ? »... Et surtout , ça donne l’occasion de faire un gros plan sur le visage décomposé de Maurice, tremblant dans sa blouse de médecin à deux kopeks. Bon, peut-être pas si nul que cela, puisqu’il a un regain de conscience et qu’il tentera de sauver son assaillant lorsque celui-ci aura été « stoppé » (entendez : largement troué) par les policiers.
Mais à part ça, je dois vous dire que l’épisode m’a laissé un arrière-goût de ratage, tant au niveau des histoires que de l’avancement de certaines situations...
Par exemple, l’affaire Sam-Lukas... Sam ne voulait pas aller trop vite avec le beau Kovac, aka pouvoir continuer à faire des cochoncetés, tout en évitant les promenades ennuyeuses du dimanche après-midi. En se rendant un soir chez lui, elle pensait passer du bon temps sans se prendre la tête, mais c’était sans compter le retour impromptu de cette chère Gillian, l’infirmière que Kovac avait rencontré au Congo et avec qui il avait eu une courte aventure. Bon, passé le choc, Sam ne fera pas sa Rachel, et Kovac ne fera pas son Ross (encore heureux !) et finira par revenir sur sa décision et « pardonnera » à Kovac, enfin s’il y a quelque chose à pardonner là-dedans... Boooooring !
Autrement aussi ennuyeux, nous avons l’aventure de Corday avec, non pas son chirurgien charmant, mais avec le mari de Bree Van de Camp. Ca ne vous dit rien ? C’est normal, si vous n’avez pas la chance de regarder l’excellentissime, le grandiose Desperate Housewives, dont parle si bien mon cher Jéjé dans la chronique d’automne d’EDUSA. Oui, Corday sort avec deux hommes. Un chirurgien, et le mari de Bree. En fait, il s’agit du même acteur, mais ici, il est enseignant. Ils veulent nous dire quoi là ? Que Corday prend la vie à bras le corps ? Qu’elle profite à fond de ses hormones restées si longtemps planquées ? Et ils n’ont pas plutôt des cas chirurgicaux à lui donner ? Des affrontements avec Weaver ? Une prise de pouvoir du service de chirurgie ? Un ou une interne à former ? Non ? Vraiment rien ?
L’autre point faible de cet épisode, c’est le retournement de situation concernant Franck. Vous savez, le détestable Franck, l’ancien militaire recyclé à l’accueil aux Urgences, celui qui ne peut s’empêcher d’être raciste, misogyne, xénophobe et qui le dit tout haut ? Oui oui, celui-là, qui est une pâle imitation de Romano, un clown obèse sans maquillage et sans public. Et bien figurez-vous que Franck, au fond, est un gentil. Il a fait le Vietnam, Franck, et il a été traumatisé. C’est pour ça qu’il se comporte comme le plus parfait des cons avec tout le monde, pour se protéger de leur amour abondant et de leur affection. Franck ne veut plus jamais être aimé. Son cœur souffre (au sens propre comme au pitoyable sens métaphorique que les scénaristes ont voulu nous donner), et son âme est meurtrie.
Primo, on a connu des transformations plus subtiles. Prenez Romano par exemple. Pas besoin de grands discours : il avait simplement accepté d’aider Lucie à opérer, un soir de Noël, une de ses patientes. Il ne lui avait pas fermé sa porte au nez. Jusqu’à ce moment précis, Romano avait été une parfaite ordure, avec une touche de perversité dans son amour pour Elisabeth. Bref, il avait été un bon personnage, assez balancé et assez intéressant pour qu’on s’y attache malgré son attitude détestable.
Secondo, et excusez-moi du peu, les standardistes des urgences ne sont pas là pour avoir une vie privée. On aime beaucoup Koubiac, et on aime encore plus la regrettée brunette au look détonnant, mais sincèrement, à part savoir que Koubiac joue du Shakespeare dans un club et qu’il trouve des appartements en notant les adresses des petits vieux qui viennent mourir à l’hôpital, et que la brunette a fait de la prison, le reste, on s’en fiche.
Que Franck ait une fille trisomique et une femme aimante, c’est beaucoup pour un homme aussi aigri en public. Qu’il leur parle sans arrêt de ses collègues des urgences, c’est trop... En revanche, la scène où il tombe, victime d’une attaque cardiaque, est plutôt bien faite : on ressent assez bien la solitude que cela doit être de souffrir sans que personne ne s’en aperçoive. Mais qu’il y soit passé ou pas, personnellement, je m’en fous. Je dirai même plus : bon débarras et rendez-nous la brunette explosive !
Mais non, nous n’avons pas cette chance , puisque Pratt décide d’accompagner Franck partout et de veiller à ce que les chirurgiens fassent leur boulot. Merci du cadeau Pratt !! Remarquez, ça nous permet de revoir un fantôme des Urgences : Kayson ! Souvenez-vous, le chirurgien cardiaque qui avait été le persécuteur de Susan Lewis dans la saison 1, et qui finalement était tombé amoureux d’elle après qu’elle lui ait sauvé la vie. On ne peut pas dire qu’on l’avait beaucoup revu depuis... et bien il aura eu une minute d’apparition dans cet épisode, congratulations !
Sam a, dans cet épisode, une bonne journée comme on les déteste : après avoir compris que Kovac voyait une autre femme, elle s’occupe de deux cas difficiles. Le premier, c’est une jeune femme qui amène à l’hôpital son père en fin de vie. Elle ne semble pas prête à le laisser partir. L’homme ne veut pas être réanimé s’il plongeait, mais sa fille refuse. Au final, nous apprendrons que le mourant est un pédophile et un père incestueux, qui a abusé de sa fille depuis longtemps... Qui a dit que les choses étaient simples dans la vie ?
L’autre cas est un peu plus léger, mais il chamboule Sam. Un adolescent de 13 ans vient avec des douleurs testiculaires : après examen, Sam et Kovac lui annoncent qu’il a des chlamydiae... et qu’il doit prévenir sa petite amie car elle pourrait avoir été contaminée. Mais il n’a pas une petite copine. Il en a plusieurs, aussi jeunes que lui. Sam se dit que son fils, encore trop jeune mais déjà si mature, pourrait très bien être ce même gamin dans quelques années, si elle ne fait pas attention...
Après une telle journée, il était presque normal que Sam pardonne à Kovac son incartade avec Gillian (enfin s’il y a quelque chose à pardonner, après tout they were on a break !) et qu’ils repartent sur de meilleures bases tous les deux.
Un épisode très moyen ; faible tant au niveau des storylines que des cas médicaux.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires