LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Urgences > Saison 10 > La vie, des fois, elle est méchante

10.21 - Midnight

La vie, des fois, elle est méchante

Minuit

dimanche 14 novembre 2004, par feyrtys

Celui où Carter devient tout rouge de tristesse et où Pratt fait son boulet, as usual...

Y’a pas si longtemps que ça je vous disais que lorsque les épisodes d’Urgences commençaient par une scène de bonheur conjugal, c’est que fatalement, une tragédie se profilait à l’horizon. C’était vrai pour Kerry et Sandy, et c’est encore vrai pour Carter et Kem. Les deux tourtereaux sont en train de choisir la couleur de leurs murs, tendrement enlacés, quand John plisse le front (oui oui, Michaël Vartan n’est pas le seul à savoir plisser le front) ; il trouve que le bébé ne bouge pas beaucoup... Direction l’hôpital, où le couperet ne se fait pas attendre pour tomber : à l’écographie, l’image du bébé est désespérément immobile. Et les stimulations électriques que la gynécologue obstétricienne ne produisent aucun effet. Le fils de John et de Kem est mort avant même de venir au monde. Certainement ce qu’on peut imaginer de pire pour des parents. Et en plus, Kem est obligée de le mettre au monde, c’est-à-dire passer par toute la souffrance de la délivrance, sentir l’enfant sortir de son corps, l’écartèlement, pour finalement ne pas « donner » la vie, mais la voir être reprise. Et savoir que dans son ventre se trouve un enfant mort doit être une situation insupportable. Kem est donc effondrée, elle en veut à Carter, au monde entier, se referme sur elle-même. Et Carter ne sait pas quoi faire pour la réconforter. Lui-même doit faire face à cette peine immense. Ecoutant les conseils de l’obstétricienne, Carter est décidé à tenir son fils dans ses bras avant de le voir partir, mais Kem ne semble pas prête. Elle ne veut pas en parler, ni même l’annoncer à qui que ce soit. Finalement, Carter réussira à la convaincre et nous aurons droit à une scène « prenez des mouchoirs » pendant laquelle le couple tiendra leur enfant dans leurs bras.

Même le père de John jouera pour une fois son rôle, et épaulera son fils dans cette épreuve, ce qui donnera à Carter la possibilité de pleurer dans ses bras (et de devenir tout rouge par la même occasion). On aura tout vu ! Abby et Kovac viendront le soutenir également, mais il est visiblement trop tôt pour se reposer sur ses amis. Carter cherche encore un moyen de comprendre ce qui a pu se passer.

On peut dire que les scénaristes ne nous épargnent rien en cette fin de saison ! La mort de Sandy, puis l’enlèvement de Henry par ses grands-parents, et enfin la mort du bébé de Carter et Kem... Bienvenue dans un monde merveilleux !
Noah Wyle s’en sort plutôt bien dans les larmes (malgré sa tendance à devenir tout rouge) et les dialogues ne sont pas surchargés de violons. L’obstétricienne (qui n’est pas la même que celle qui était intervenue pour Labor Lost et demandé à Greene s’il avait fait la césarienne à la hache), les infirmières de ce service apportent beaucoup à l’épisode en compassion et en présence.

Pour contre balancer ce tragique événement, nous avons droit, pour la première fois dans cette série, et malgré la dizaine d’étudiants en médecine que nous avons vu passer, à une scène de remise de diplôme. Avec tout le toutim ! la robe, le chapeau carré et les chaises en plein air pour la famille et les amis. Toute la famille de Neela est venue d’Angleterre pour y assister, et seule Abby semble ne pas accorder d’importance à cet événement. Il faut dire qu’elle ne connaît pas encore les résultats de son examen, et que ce diplôme n’a aucune valeur sans ces résultats. Pourtant, elle assiste à cette remise officielle de son titre de médecin. Et elle qui a voulu couper les ponts avec sa famille, ne peut tout de même s’empêcher d’appeler sa mère pour lui annoncer la nouvelle...

Pendant ce temps, la relation entre Sam et Lukas est compromise par la volonté de Steve de redevenir un père et visiblement, un « mari ». Sam semble le craindre et ne sait pas comment lui résister. Elle redevient la gamine de 15 ans qu’elle était quand ils se sont rencontrés. Ce qui explique pourquoi elle semble fuir plutôt que de l’affronter. Kovac, lui, ne veut pas devenir un obstacle à ce qu’il croit faire le bonheur de Sam et d’Alex. Il préfère s’effacer, plutôt que de se battre. Il doit penser qu’un vrai père, même défaillant et inconstant, vaut mieux qu’un père d’adoption, et qu’il ne pourra jamais être mieux que ça, qu’une substitution.

Et puis, toujours fidèle à lui-même, nous avons Pratt, tellement persuadé qu’il ne peut pas avoir tort qu’il n’écoute pas les avertissements que Neela lui adresse : un de ses patients, un jeune obèse de 17 ans, a bel et bien des problèmes de cœur et risque de faire une attaque malgré son jeune âge. Comme il est sûr de lui et de son diagnostic, il ne prend pas la peine de tout faire pour prévenir son patient de cette éventuelle crise cardiaque et résultat : le dit patient débarque aux urgences avec une insuffisance cardiaque ! Well done Greg ! As usual !

Je ne sais pas trop pour quelle raison (nostalgie ?), mais les scénaristes ont décidé de faire revenir Rachel Greene à Chicago. Accompagnée de son grunge de petit copain, elle vient demander à Corday une prescription pour la pilule du lendemain et pour une pilule contraceptive. Elle n’habite plus chez sa mère, mais avec des amis dans une maison... Elle semble néanmoins plus mûre et plus adulte qu’il y a deux ans, au moment de la mort de son père. Elle a grandi... Et dans une très belle scène, très émouvante, elle demandera à Elisabeth si Mark lui manque. J’ai aimé qu’Elizabeth ne joue pas à la mère avec Rachel. Ni à la moralisatrice. Elle est très bien dans cette scène, Lizzie.


Encore un très bon épisode, fort en émotion, bien écrit et bien réalisé.