Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Urgences > Saison 10 > L’épisode des pervers
10.17 - The Student
L’épisode des pervers
L’Etudiante
dimanche 31 octobre 2004, par
La question du jour est : Neela est-elle faite, oui ou non, pour être médecin aux Urgences ? Et l’autre question primordiale de cet épisode est : comment amorcer le départ d’un personnage pour cause d’acteur partant dans une autre série ?
Etre enceinte, ce n’est pas drôle tous les jours. En plus de prendre la forme d’une baleine, d’avoir les jambes gonflées, les hormones en ébullition et des histoires d’accouchements atrocement douloureux et pénibles que vous racontent toutes femmes que vous croisez, il y a les pervers. Ceux qui trouvent qu’une femme enceinte, c’est excitant. Ceux qui vous touchent le nombril sans vous demander l’autorisation. C’est un de ces pervers que Susan Lewis rencontre dans un pub, pendant que son Chuck (qui pense souffrir du syndrôme du père enceint) commande à manger. Et bien évidemment, ça finit mal : Chuck lui met une droite. « Ca doit être les hormones », s’excuse-t-il... Pendant le reste de l’épisode, Susan essaiera tant bien que mal de convaincre le pervers de ne pas porter plainte... Et pour cela, elle devra l’autoriser à se coller à son ventre... Et ensuite se convaincre elle-même de ne pas tuer Chuck.
Il y a tellement de pervers dans cet épisode aux urgences qu’une chambre leur est réservée ! Quelle belle attention... L’autre pervers en question est un bonhomme sans âge qui traîne du côté des vestiaires de jeunes filles d’une école catholique. Mais il ne savait pas une chose : les jeunes filles des écoles catholiques ne sont plus ce qu’elles étaient, et une des Sœurs leur ayant appris l’auto-défense, il ne fait pas bon pour un pervers de rôder dans le coin... Sous peine de se voir tatouer sur la joue les marques d’une raquette de tennis ! Ou battu en public sur le parking des urgences. Qui a dit de tendre la joue droite ?
Bon, à part ces touches de comédie (plutôt réussies, mais Sherry Stringfield a un fort potentiel comique sous-exploité à mon avis), tout l’épisode tourne autour de Neela. Neela qui doute, Neela jugée durement par les titulaires (sauf par Carter, mais de toutes façons lui il trouve Pratt compétent, alors...), Neela poussée à se dépasser et Neela qui fait une boulette et pleure dans la pharmacie.
J’aime bien son personnage, et surtout que, malgré le fait qu’elle soit studieuse et relativement compétente, elle ne convienne pas aux urgences. Il faut un peu plus que de l’intelligence théorique pour réussir. Abby en est l’exemple opposé : pas forcément très douée avec les livres, elle sait poser un diagnostic, écouter les patients et trouver les solutions. C’est une vraie soignante. Neela est potentiellement une bonne soignante, parce que quoiqu’elle en dise elle s’intéresse aux gens et veut soulager leurs souffrances, mais son problème réside dans son manque de confiance en elle. Sous la pression, elle est capable de beaucoup, rappelez-vous le bébé dans le caisson hyperbarre et Franck pas plus tard que l’épisode dernier. Elle a des compétences certaines mais les sous-exploite, c’est pourquoi Carter, le grand sauveur d’externe John Carter, lui demande pour le temps de cet épisode de se conduire comme un médecin. Elle s’exécute, et elle s’en tire plutôt bien, jusqu’au moment où elle injecte du démérol à un patient qui n’aurait pas du en avoir et qui malheureusement en meurt...
Et là, est-ce un miracle, est-ce une deus ex machina, est-ce une astuce trouvée à la dernière minute, nul ne le sait, mais en tout cas, Gallant décide de couvrir Neela en s’accusant à sa place, alors que ce n’est absolument pas vrai. Bien sûr, il y risque sa carrière, mais qu’est-ce qu’une carrière face à un flirt qui n’a même pas encore commencé, avec une fille dont il ne sait rien et à qui il a dit à peine deux mots depuis son arrivée ? Visiblement, ce n’est pas grand-chose, parce que Gallant n’hésite pas à se mouiller jusqu’au cou, devant Carter et devant Kerry Weaver. Le grand défenseur de la faible jeune femme... qui d’ailleurs ne lui a rien demandé du tout, et qui était prête à assumer toutes les conséquences de ses erreurs (il parait même que c’est comme ça qu’on s’améliore, mais rien n’est moins sûr pour Gallant visiblement).
Alors oui, c’est un peu gros, c’est un peu tiré par les cheveux, et c’est difficile à avaler, surtout quand on sait que le personnage de Pratt, si unanimement détesté, va lui rester nous empoisonner la vie. Reste Gallant, bon dieu de bon dieu ! Hawaï c’est nul en plus... Tu vas le regretter...
Dans les histoires secondaires, nous avons Kovac et sa folie des grandeurs ! La voiture de course ne lui suffisait pas, voilà qu’il achète un camping-car assez grand pour accueillir une famille de Big Foot et un bateau pour aller pêcher en famille... En famille, et oui, il aime jouer les pères de substitution et les sauveurs de femmes un peu perdues. Il est comme ça le Kovac !
Corday, qui passe plus de temps à l’extérieur qu’en salle d’op, avoue à Abby qu’elle voit le professeur ce soir, mais qu’hier c’était le médecin... « Je veux juste faire l’amour avec lui ! s’explique-t-elle. - Ca me parait être un bon plan », lui répond Abby, qui je suis sûre doit envier notre chère Lizzie.
Et effectivement, elle arrivera à ses fins, de façon plus que charmante : au moment de quitter l’appartement et de prendre son manteau, elle sautera littéralement sur le prof en question, pendant que les deux enfant dorment dans le salon... Bien joué Lizzie !! Go for it !
Un épisode un tantinet plus drôle et plus léger que d’habitude, si on oublie la partie « Neela’s life and question about life »... La storyline qui fait impliquer Gallant dans la vie de Neela tombe de nulle part, un peu comme un hélicoptère fou qui s’écrase, et me fait dire que les scénaristes d’urgences ne sont pas forcément tous doués pour gérer les départs...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires