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10.19 - Just a Touch

Pan dans tes dents, docteur Pratt !

Méprise

dimanche 7 novembre 2004, par feyrtys

Celui où Abby fait ses débuts en psychiatrie et où Maurice se fait broyer les testicules !

Bien sûr, vous pourrez dire que je suis un tantinet cruelle de me réjouir de la douleur que Maurice a du ressentir au moment où cette patiente, un peu agitée, lui a attrapé à pleine main les bourses. En fait, vous vous direz ça si vous êtes un homme. Mais si vous êtes une femme, je suis sûre que vous trouverez cette scène hautement satisfaisante, voire jouissive.

Le point positif de cet épisode, c’est définitivement la découverte du service de psychiatrie, grâce au stage d’Abby. Premièrement, l’interne qui la supervise est très très sexy. Deuxièmement, Abby est comme un poisson dans l’eau au milieu des patients suicidaires, dépressifs, ou qui parlent klingon. Faut dire qu’elle a de l’expérience en la matière ! Mais je préfère cent fois la voir se dépêtrer comme elle peut avec ces patients qu’avec sa mère ou son frère les bi-polaires...

Neela découvre elle aussi une autre façade de l’hôpital : le labo. Celui où des chercheurs dissèquent des petites souris et étudient des blobs divers et variés. Mais même ici, loin des patients, loin des docteurs, Neela n’est pas à l’aise. Elle réussit même à renverser un café sur une souris morte, ce qui, à la vue de la réaction du chercheur en question, est une très mauvaise chose. Bref, Neela se cherche toujours, mais au moins ça nous permet de rigoler un peu.

Y’en a une qui a du mal à rigoler dans cet épisode, c’est Sam... Son ex petit-copain, et accessoirement père d’Alex, a élu domicile chez elle et fait semblant de remplir son rôle de père (il apprend à Alex un morceau de guitare et donne de l’argent à Sam, ouahouh, je suis impressionnée par tant de responsabilités !). Evidemment, Lukas se montre jaloux en apprenant la nouvelle, et elle ne sait pas comment le rassurer. Elle n’aime plus Steve, c’est une certitude, mais inconsciemment elle aimerait peut-être le voir devenir un père pour Alex, qui doit souffrir de cette absence. Situation compliquée, certes, mais pas tirée par les cheveux ni complètement irréaliste. Lukas est en retrait, ne sait comment réagir, Alex semble heureux, Steve essaye de manipuler Sam par l’entremise d’Alex... Ca ressemble beaucoup à la vraie vie, en tout cas, moi ça me parle !

Et puis nous avons Pratt, dans toute sa splendeur, mais à propos d’un sujet délicat : comment faire abstraction du désir physique, quand on est médecin ? Pratt est un dragueur, ok. Il fait du rentre-dedans à tout ce qui est à son goût. Il est aussi discret qu’une cicatrice de thoracotomie et il est impossible pour la femme visée de ne pas s’en apercevoir. L’autre problème de Pratt, c’est sa grande gueule et son impudence. Il se vante auprès de Maurice de faire des « examens mammaires totalement inutiles », pour avoir l’occasion d’admirer de plus près une patiente. Double mauvaise idée. La première est éthiquement à vomir et la deuxième est simplement stupide. Il fallait bien que ça lui revienne en pleine poire ! Alors que Maurice et un autre externe se disputent le dossier d’une très jolie femme, Pratt départage les deux gamins et se dévoue pour examiner la beauté, qui se plaint de douleurs dorsales. Il en vient un peu trop rapidement à l’examen des seins (mais non sans raison médicale justifiée), ce qui surprend la patiente et la met dans une position inconfortable. Pratt lui explique la procédure de façon un peu trop « laxiste », et il y met un peu trop d’ « amabilité » pour être tout à fait pris au sérieux, et voilà la patiente dans le doute : serait-il en train de mater mes seins ? Ce n’est pas de la paranoïa, ni un résultat du déchaînement des cas de harcèlement sexuel aux Etats-Unis, mais une vraie question. Un médecin, ce n’est pas un robot, et quand il s’agit de nous toucher, nous palper, on peut imaginer que parfois, le corps réagisse à ça, par le dégoût ou le désir. C’est toujours mieux que l’indifférence, non ? Et comment se fait-il qu’à la fac de médecine, on n’apprend pas aux médecins à faire face aux corps ? A appréhender les désirs éventuels, que ce soit d’un côté ou de l’autre de la barrière ? A accepter la gêne, la timidité ?
Quoiqu’il en soit, il est intéressant de voir Pratt se débattre dans des explications bancales (« Je voulais briser la glace ! ») et très peu convaincantes. Mais le meilleur revient comme d’habitude à Kerry, qui demande à Pratt de lui montrer comment il a procédé à son examen sur la personne de... Jerry...

Kerry continue à gagner en temps d’écran ! Nous la voyons tenter de se battre contre sa belle-famille, avec l’aide d’un avocat. Sandy étant la mère biologique de Henry, et Kerry ne l’ayant pas encore adopté, les choses sont apparemment compliquées. L’avocat (aussi combatif qu’une marmotte grippée) réussit à obtenir deux jours de garde à Kerry... Et les mots encourageants du frère de Sandy, qui lui dit qu’il n’est pas d’accord avec des parents. C’est bien beau mais c’est pas ça qui m’empêche de souhaiter la mort de ces gens !! Je suis extrême, oui, je sais, mais l’injustice me rend agressive... Et puis Kerry ne mérite pas ça !

Oh, j’allais oublier : Carter est revenu et il essaye de choisir une couleur de papier-peint pour la chambre du futur bébé ! Mazette ! Il a accompagné Chen, qui se débat comme elle peut avec son père, de plus en plus malade. Très belle scène pendant laquelle Chen explique à Carter que maintenant que sa mère est morte, et que son père est très malade, elle se retrouve seule. Et que son fils lui manque. Qu’elle regrette sa décision... Malheureusement, le personnage de Chen est très largement sous-exploité. On voit bien, dans cette scène, qu’elle a un potentiel autre que « petite amie de Pratt ».


Un très bon épisode, dans lequel les situations évolues pour chaque personnage, avec intelligence et finesse.