Au fond de la rivière, personne ne vous entendra faire le boulet

Kovac, l’homme providentiel, le Samaritain de Chicago, s’arrête pour aider une femme à changer sa roue, et assiste impuissant (il faut bien que le super-héros ait des faiblesses tout de même) à l’accident impressionnant dans lequel un conducteur fou encastre la voiture arrêtée sur le bord de la route et écrase les jambes de la femme que Kovac allait aider. C’est bien filmé, c’est angoissant car l’on sait dès les premières secondes qu’il va se passer quelque chose, et en plus, c’est une actrice que j’aime beaucoup, c’est Rita Sue... Elle s’en sortira, mais les chirurgiens devront l’amputer des deux jambes...

Dans cet épisode, une seule bonne nouvelle : Abby apprend qu’elle a réussi son concours de médecine, elle va pouvoir à présent troquer sa blouse d’infirmière contre celle de médecin. Elle a réussi, et ce n’est pas rien : ses derniers mois ont été consacré à ses études et à son métier. Abby fera un excellent médecin, nous le savons dores et déjà. Personnellement, je la vois très bien en service de psychologie plutôt qu’en médecin urgentiste, mais ce n’est qu’une opinion personnelle. Abby est heureuse et pour une fois, ça ne dépend pas d’un homme, ni d’une relation, ça vient d’elle et de sa décision de prendre sa vie en main.

En revanche, une pour qui « prendre sa vie en main » semble être plus difficile, c’est Neela. La jeune externe doit décider de son avenir. Intelligente, studieuse, elle manque encore d’empathie et de confiance en elle. Susan lui fait comprendre que son avenir est dans la recherche, pas dans le service des Urgences. Neela est la première à vouloir y croire, mais elle hésite, doute, et on ne sait pas si on la reverra à la rentrée. Neela est un personnage que je trouve extrêmement intéressant. Elle pourrait être un bon médecin, mais il lui manque la volonté de soigner, étrange n’est-ce pas ? Sauver, oui, elle veut bien, mais soigner, elle semble être complètement étrangère à la psychologie de base, et sa connaissance encyclopédique des diagnostics différentiels ne lui a pas appris à écouter ses patients... Tout le contraire d’Abby en somme. Mais ça ne la rend pas exécrable, comme Maurice, ou imbue de sa personne, comme Pratt. Ca la rend humaine.

Pratt n’aura pas beaucoup changé pendant cette saison. Toujours aussi cow-boy, toujours aussi sûr de lui et de sa personne, on se demande ce qu’il fait encore là. Mais avec un peu de chance, l’accident de voiture dont il est victime à la fin de cet épisode pourrait bien nous en débarrasser ! Accompagné de Chen et de son patient Gibbs, qu’il ramène chez lui avant d’aller dîner avec la belle, un homme les prend en course au volant de sa voiture et leur tire dessus. La voiture de Pratt atterrit dans l’eau et coule rapidement... Allez, quoi, un effort messieurs et mesdames les scénaristes, débarrassez-nous de Pratt ! Vous avez bien tué Romano de la façon la plus ignoble qui soit, vous pouvez bien faire pareil avec Pratt, je ne vois pas où est le problème !

La storyline la plus intéressante à mes yeux reste celle de Kerry qui doit se battre pour récupérer la garde de son enfant, qui lui a été enlevé par sa belle-mère de façon odieuse. Le discours de Kerry au juge, à propos de la famille, est très vrai et très juste, sans être un discours politisé. Ce qui forme une famille, en dehors de toute considération de filiation et de génétique, est quelque chose de très intime, quasi inexplicable, et quasi indéfendable. On souhaite que Henry revienne à Kerry parce que c’est son fils, parce qu’elle est sa mère et parce que c’est juste.