Ne soyez pas sombre

Il est toujours difficile de critiquer le « comique ». En effet, les épisodes ou séries comiques reposent moins sur un scénario que sur des situations. Détailler ces situations n’aurait pas vraiment de sens.
Cet épisode est donc difficile à prendre en main et la critique sera assez peu conséquente.


La chose que l’on remarque, c’est l’attaque à peine voilée de la Scientologie.
Le fondateur de la Selfosophie, Onan Goopta, est un écrivain raté, comme nous l’apprenons au cours du résumé qui sert de prologue. Ron Hubbard, le fondateur de l’Eglise de Scientologie, était lui-même écrivain de Science-Fiction mais on ne peut pas dire qu’il ait marqué le genre.
Les adeptes achètent régulièrement des paquets de livres du fondateur afin de le maintenir en tête des ventes. Ce qui, dans la réalité se traduit par des scientologues qui commandent en masse les ouvrages de Hubbard, mais ne viennent pas toujours les chercher, puisque les listes de best-sellers ne sont pas établies sur les achats mais sur les commandes des distributeurs. Donc comme le dit Chung, par ce procédé Hubbard (/Goopta) traversera les siècles.
Des appareils sensés mesurer les mauvaises ondes et montrer que la personne a besoin d’une « thérapie ». Paradoxalement, c’est le dérèglement de cet appareil sensé apporter du bien être dans la vie qui cause la mort de son utilisateur.
On a aussi l’homme qui reçoit les enquêteurs. Il est en short et paraît déjanté. Néanmoins, sous son sourire permanent et débile, ils énonce la loi et ses droits à Black et Giebelhouse, et leur montre que la Selfosophie est inattaquable. Dans la réalité, la Scientologie n’a jamais pu être inculpée de quoi que ce soit, des dossiers étant parfois « perdus » juste avant le début de l’instruction.
Le recrutement insidieux fonctionne, puisque Giebelhouse est presque converti à la fin de l’épisode, après avoir mis le nez dans le livre de Goopta. Il n’est pas ici besoin d’expliquer les méthodes de recrutement.
D’ailleurs, les scientologues ne s’y sont pas trompés puisqu’ils en ont fait le reproche à la production.


Passons rapidement sur quelques un des éléments comiques.
Il y a bien entendu le comportement de Mister Smooth. Calme en extérieur mais prompt à exploser.
Nous avons aussi celui de Frank, qui garde sans cesse son sérieux et continue de débiter ses analyses, qui prennent alors un tour comique dû à l’environnement déjanté, alors que ce qu’il dit est loin d’être faux. Témoin son arrivé qui suit la reconstitution de Giebelhouse de la mort de Radfinkovitch : « Cette description en dit moins sur l’auteur du crime que sur l’homme qui le recherche » ; c’est on ne peut plus vrai mais dans le contexte, cela devient un effet comique.
Il y a aussi les référence à X-Files, série dans laquelle a précédemment sévi Morgan, par l’intermédiaire de poster mettant en scène David Duchovny.
La discussion entre Frank et Peter, très sérieuse puisque Peter ne veut pas d’un écrivain sur l’enquête, car ce serait dangereux pour le Groupe. Mais il conclue en précisant que l’on "peut toujours contrôler le diable, alors que Chung...".
Enfin, le « ne soyez pas sombre » tend à montrer que tout le monde est un peu contaminé par la selfosophie.

Mais tout ceci reste léger et a peu de chance de déclencher plus que des sourires, contrairement à ce que Darin Morgan nous avait déjà proposé.


Le passage de l’épisode à la VF a, paraît-il, grandement atténué l’effet comique. Je n’ai pas eu la chance de voir l’épisode dans sa Version Originale et je ne m’exprimerais donc pas sur ce point - et de toute façon ma critique porte sur l’épisode diffusé par France 2.
Mais je tenais à le signaler.




NOTA : Le logo « Twentieth Century Fox » était absent au début de l’épisode. Est-ce imputable à France 2 ou bien est-ce d’origine ? Si vous avez la réponse, merci de nous le faire savoir.