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1.21 - Faith
Retomber sur ses pattes
La Foi
mardi 12 octobre 2004, par
A la une du jour : un faux titre à la une, une enfant en attente d’un coeur et deux jeunes crétins
Structure habituelle de la série pour cet épisode qui part d’un point de départ, sépare la team pour la faire se réunir à la fin.
Le point de départ
Gary et Chuck attendent sur un pont en pleine nuit pour venir aider une personne qui va se faire renverser en changeant sa roue. Tiens, Chuck se demande si le journal ne s’est pas trompé ne voyant rien venir. Bingo, la voiture censée crever passe sans problème et Gary reste comme un con sur le pont puis se fait renverser par un chauffard. Direction l’hôpital où le docteur (alias Robert Picardo, l’excellent docteur du vaisseau Voyager dans Star Trek Voyager) lui interdit de sortir. Résultat, c’est à Chuck de s’occuper des problèmes.
Les problèmes de Chuck
Bien évidemment, Chuck a besoin d’aide et fait donc appel à Marissa l’aveugle pour empêcher deux jeunes de voler un van. Réflexion parfaitement logique de l’ami Chuck. Un femme aveugle aux capacités physiques douteuses et un gringalet peureux contre deux jeunes racailles. N’empêche qu’il réussit à éviter le vol du van puisque les deux jeunes partent avec la voiture de Chuck.
Morale : il ne faut pas aider son prochain sinon on se fait faucher sa bagnole (bagnole n’est pas un super terme à employer mais il est un poil plus long que le mot traditionnellement utilisé pour décrire un véhicule à quatres roures motrices, communémment appelé par le terme "voiture" que je voulais utilisé mais que j’ai remplacé par bagnole qui en fait s’avère tout aussi long. Je n’ai pas gagné de caractère pour allonger artificiellement ma critique mais j’ai quand même réussi mon coup avec trois à quatres lignes en plus, voire cinq suivant la taille de votre moniteur d’ordinateur. Là où j’aurai pu réellement gagné des caractères en plus pour allonger artificiellement ma critique, c’était en remplaçant le mot "remplacé" deux lignes plus haut par le terme plus classe mais moins compréhensible de "substitué". Quoique certains le comprennent parfaitement mais je prends l’hypothèse que certains l’ignorent. Et j’arrête là mes disgressions.
Non, non, je plaisante pas. Je reviens vraiment à ma critique, appelée également "review" en administration mais comme on est français, on utilise le terme équivalent français. Tiens, d’ailleurs, vous avez remarqué les jolies traductions des citations en haut de page ? C’est tout nouveau et bien plus compréhensible vu le faible pourcentage de personnes maitrisant la langue de nos amis anglais ou américains. Et tiens, le titre de ma critique est en anglais. Pas bien ça. Pas bien du tout. En fait, non, j’ai rectifié. Le titre était "I’m a believer" mais il n’est plus. Et je m’écarte encore du sujet.
Comment ça je ferais mieux de parler des mésaventures de Chuck ? Je veux bien moi mais c’est tout ce qu’il fait dans cet épisode. Le reste, il le passe à faire joli et parler pour ne rien dire, ce que je viens de faire, comme quoi mes disgressions collent parfaitement au personnage. Pfiou, ça c’est du retombage sur mes pattes digne d’un chat médaillé olympique de retombage sur ses pattes. Allez, on passe au vrai american hero malgré lui.
Gary ou l’hôpital en folie.
Gary nous visite un autre hôpital de Chicago qui n’est ni le cook county d’Urgences, ni celui de Chicago Hope. Celui du jour n’a pas de nom. Enfin si sûrement, mais il a du m’échapper. Bref, c’est un hôpital où on retrouve le médecin holographique du vaisseau intersidéral Voyager. Sauf qu’il n’est pas un hologramme, ni même un membre de Starfleet. Il est juste humain, médecin et bien du siècle dernier. On ne sait pas trop quels soins il applique au patient Gary et on en vient même à douter qu’il soit vraiment médecin par moment (est il un patient du service psychiatrie ? me suis je dis à un moment devant l’absence totale de soins prodigués). Puis finalement non, un autre médecin le connait et il reste après son long service à hanter les couloirs de l’hôpital. C’est bien un médecin.
L’autre médecin (la jeune femme noire au nom qui m’échappe) s’occuppe d’une petite fille, Rachel, atteinte d’une maladie au coeur nécessitant une transplantation immédiate. Il lui faut un coeur qui déconne pas quoi. Et tout de suite, on sait où le journal voulait en venir en se plantant de titre : amener Gary dans l’hôpital pour sauver cette jeune fille qui va se voir transplanter un coeur incompatible. Il convainc d’empécher l’opération mais l’état de Rachel se détériore. Elle ne passera pas la nuit prochaine. Heureusement Gary sait qu’un coeur va être trouvé. Malheureusement, ce coeur sera celui d’un jeune tué lors d’un hold up, jeune qui fait partie du duo qui a volé la voiture de Chuck ! Et voilà comment on retombe sur nos pattes dans cet épisode.
Au final
Le jeune tué donnant son coeur est un jeune tout gentil entrainé par un pote peu recommandable qui fait cela uniquement pour avoir de l’argent permettant de payer les médicaments de sa mère souffrante (saleté de système américain de santé). Gary doit donc le sauver (mais il ignore les détails de la vie de ce jeune, détails qui nous sont donnés dans un but purement scénaristique d’augmentation de la tension dramatique. Et ça marche sur moi). Mais si il le sauve, il condamne Rachel à une mort certaine. Dur choix. Tough Choice. Finalement, après une journée de réflexion, il va sauver le jeune qui sauve Gary en l’empéchant de se prendre une balle tiré par le pote peu recommendable. Gary finit à l’article de la mort à l’hôpital (sans se prendre de balle !) et le pote s’enfuit pour se crasher à grande vitesse dans un poteau, claquer et offrir son coeur comme par hasard compatible avec l’organisme de Rachel. Tout est bien qui finit bien puisque le méchant est puni (la mort quand même) et les deux gentils jeunes sauvés ainsi que Gary.
Sur le coup, au visionnage, toute la tension passe à merveille mais avec un poil de recul ...
Le coeur est un des organes les plus difficiles à trouver, la compatibilité étant rare. Quelle chance y a t’il d’avoir deux potes qui ont un coeur compatibles ? Extrêmement mince quand même.
Autre point, pourquoi Gary va les trouver, seul et à moitié pas bien alors que Chuck s’ennuit et a en plus un compte à régler avec eux.
Comment Chuck récupère t’il sa voiture, probablement revendue vu que les deux jeunes se pointent au hold up dans une poubelle sans nom ?
Pourquoi Gary se retrouve t’il à vivre une NDE (Near Death Experience - Expérience au seuil de la mort) alors qu’il ne fait que tomber sur le dos, peu violamment en plus et qu’il est un homme dans la force de l’âge ?
Bref, énormément de questions sans réponses mais malgré cela tout passe, tout fonctionne et l’émotion est là. D’ailleurs, je pense que le sacrifice de la logique était nécessaire pour obtenir cette intensité dramatique.
Mythologiquement votre
Cet épisode est probablement l’un où la manipulation de Gary par le journal est la plus visible et renforce mon impression récurrente de quelqu’un ou quelque chose manipulant les humains et s’amusant à faire courir Gary dans tous les sens. De plus, on ne voit pas trop l’intérêt d’envoyer Gary à l’hôpital alors qu’il serait intervenu quand même pour empécher la greffe. A moins que cela soit une astuce des scénaristes pour le mettre là et nous permettre de connaitre Rachel et ainsi doper l’intensité dramatique au moment du choix.
Mais cela nous permet d’avoir une jolie discussion entre croyance et matérialisme, Gayr ne se fiant qu’au journal, un élément concret d’où le matérialisme et Rachel persuadée qu’une force invisible, immatérielle veille sur elle. Et belle prouesse l’épisode ne franchit pas la ligne 7th heaven en tombant dans la morale à deux balles et évite par là-même de lorgner sur les plates bandes des anges du bonheur diffusés à la même époque sur la même chaine (américaine et française). La conclusion de tout l’épisode vient du speech final de Chuck qui affirme clairement que journal ou pas, il y a des choses qui nous dépassent, accréditant la thèse des croyants et d’une force au-delà. C’est dommage ce faux pas final. Il aurait été plus intelligent de laisser en suspens les arguments des deux, le téléspectateur faisant son choix lui-même.
Un très bon épisode qui aurait pu faire office de season finale sans problème au vu de sa réflexion sur la nature du journal et ce qu’il y a derrière. En prime, on a droit à une intensité dramatique forte malheureusement déjà vue dans l’épisode Cas de conscience (choix entre l’avion et une filette et ici choix entre un jeune et Rachel). Ca et le faux pas du speech final de Chuck n’entamme pas la réussite de cet épisode où Kyle Chandler laisse son talent parler et où la petite fille jouant Rachel fait preuve de talent elle aussi (malheureusement un de ses derniers rôles ayant abandonné la carrière d’actrice apparemment)
8,5/10
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires