LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Critiques > Archives > MillenniuM > Saison 2 > Le Besoin de croire

2.05 - A Single Blade of Grass

Le Besoin de croire

Un Simple Brin d’Herbe

vendredi 19 septembre 2003, par BuBu

Le corps dun homme est retrouvé enterré sur un lieu de fouilles archéologiques, à Manhattan. Frank est dépêché sur place et son enquête le dirige rapidement vers des cérémonies indiennes. Mais il ne devine encore pas qu’il a peut-être été « appelé »...



Je ne m’attarderai guère sur l’enquête, qui n’a pas de réel intérêt et qui, de plus, est un peu trop « facile ». Frank comprend tout, tout de suite, grâce à ses visions, puis l’archéologue comprend elle aussi trop rapidement où se trouve Frank. Mouais...


Car l’histoire sert ici principalement de prétexte à mettre en scène le Don de Frank. Et si l’épisode précédent en était avare, nous avons cette fois droit à de très nombreuses séquences de « visions ». Frank en use - et en abuse ? - pour comprendre toute les implications de cette histoire, qui en définitive, le concerne au plus haut point. Car Frank a du sang indien - par son arrière-grand-mère - et c’est dans ce contexte qui le transpose dans son propre passé qu’il va en partie reprendre le contrôle de son Don - mais l’a-t-il jamais eu complètement ? - parce qu’il va en même temps en apprendre plus sur sa teneur.
J’ai plutôt apprécier la scène où Frank, guidé par son don, va du terrain de fouilles au sous-sol de l’hôtel. En effet, les auteurs n’ont jamais abusé de ce type de pratique, ce qui la fait plutôt bien passer. Par contre, et un peu à l’image du reste, je l’ai trouvé trop rapide : il ne s’attarde pas pour réfléchir et va un peu trop directement au but.
Ce qui est surtout intéressant, c’est tout le cérémonial qui se déroule autour du squelette et donc la caisse où il repose. Frank tâte la terre pour sentir les évènements et sent ainsi l’évolution de son Don. Cet épisode est presque une explication par l’image de ce qui avait été annoncé par le Vieil Homme dans le 2e épisode de cette saison. Je vais d’ailleurs reprendre ses propos qui sont plus que parlant : « Ce que je vois arrive ou est déjà arrivé. Mon Don s’accentue jour après jour. On m’a dit qu’il changerait sans que je le comprenne. Et c’est ce qui se passe là ». Dans la Première Saison, Frank disait que son Don - qu’il qualifiait aussi volontiers de malédiction - lui permettait d ?entrer dans la tête des tueurs qu’il traquait. On pouvait même alors extrapoler - mais cela n’engage que moi - qu’il voyait une part du passé, de la mémoire d’un lieu où s’était produit des actes de grande violence. Dans cette Deuxième Saison, Frank voit le passé, mais aussi un peu du futur semble-t-il ; mais il subit aussi des visions qui sont tout simplement métaphoriques - exemple : la cabane avec les corbeaux. Le Don a donc bel et bien changé. Le problème est que sa nature n’a jamais été réellement claire et qu’il est difficile de tirer des conclusions significatives sur la réelle volonté des scénaristes quant à ce changement.


L’autre élément qui m’a semblé intéressant dans cet épisode est « le besoin de croire » comme le dit Frank. Ce qui s’applique aux Indiens ici, est sans doute valable pour d’autres croyants ; la volonté de croire, alors que plus rien ne le justifie, mène immanquablement à l’absurde et à toutes sortes de dérives - ici des crimes. Et je trouve que ce sujet passionnant mais aussi « incorrect » aurait mérité un meilleur traitement et sans doute un autre cadre.
Néanmoins, la dernière scène montrant le passage tant attendu des bisons puis la réaction des indiens, qui se rendent comptes que finalement aucun signe ne leur sera donné parce que ce en quoi il croit est dépassé ( ? ), est assez poignante si l’on y réfléchi. En effet, ces hommes ont perdu ce qui les faisait vivre : l’espoir.


En fait, je me rend compte que je n’ai pas grand chose à dire - de constructif surtout - concernant cette histoire. Peut-être parce qu’il n’y a pas grand chose à en dire ?


Un épisode moyen. Tout ce qui tourne autour du Don de Frank est intéressant, mais le reste n’est pas bien palpitant et « la croyance désespérée » aurait mérité un autre traitement - et peut-être même un autre cadre.