Accueil > Critiques > Archives > MillenniuM > Saison 2 > Le Mal peut prendre toutes les formes...
2.04 - Monster
Le Mal peut prendre toutes les formes...
Le Monstre
vendredi 12 septembre 2003, par
Une directrice de crèche est accusée de mauvais traitement. Frank se rend sur place et se retrouve mêlé à l’affaire de plus près qu’il ne l’aurait souhaité, alors qu’à Portland, un médecin diagnostique chez Jordan des blessures dues à la maltraitance...
Cet épisode marque l’apparition d’un personnage clefs de cette seconde saison : Lara Means. Elle possède elle-aussi un don, celui de voir apparaître un ange lorsqu’elle se trouve en présence du Mal. Ce qui contraste avec Frank, qui lui voit le Mal directement.
Si leur rencontre est plutôt froide, il vont rapidement faire chemin ensemble, convaincus par leurs dons de la culpabilité de Danièle. Et leur lien va se resserrer lorsqu’ils découvrent qu’ils sont tous deux envoyé par MillenniuM, mais sans que l’autre le sache.
Means est la première a émettre des doutes sur les réelles motivations de MillenniuM. Frank, lui, continue de faire confiance Groupe, jugeant cette affaire comme un test visant à mettre leurs dons en symbiose pour trouver le Mal, aussi malsaine que puisse être sa cache.
Car il s’agit d’un épisode particulièrement sordide, dans lequel on retrouve encore des éléments de la S1 ; tout en faisant la part belle au mysticisme propre à la S2. Sordide parce que le Mal s’introduit ici sous les traits d’une petite fille, Danielle Barbakow. Ce qui, de plus est relativement osé, surtout aux Etats-Unis.
Frank Black, dès qu’il entre en présence de Danielle, est assailli de visions diaboliques et comprend que la directrice n’est pour rien dans cette affaire. Mais comment expliquer aux autorité locales qu’une petite fille d’environ 5 ans a été capable de tuer l’un de ses camarades à l’aide de tranquillisants - Lara s’interroge d’ailleurs sur l’essor du Mal, se demandant si la télévision n’a pas sa part de responsable ; mais pour Frank, la cause est bien plus profonde et, comme il l’explique vers la fin, le Mal est partout, il « suffit de se regarder dans un miroir ». Et bien qu’il bénéficie de son soutien, il lui est très difficiles de montrer la vérité à des gens qui la désire et la rejette en même temps. Car Danielle a même recours à l’automutilation - si je peux utiliser ce terme - en plus du mensonge pour faire accuser des innocents.
Le shérif ayant aussi des preuves qu’il a violenté sa propre fille - ce que le spectateur ne peut imaginer un seul instant, tant il connaît l’amour qu’il porte à son unique enfant - Frank se retrouve en prison par le fait de cette nouvelle manipulation. Car c’est cela la force de Danielle - et du Mal qui est en elle ; elle manipule son environnement, l’obligeant à se détruire lui-même. C’est donc à ce moment, acculé entre quatre murs, que Frank trouve les ressources pour renverser la situation en utilisant ce qui est le plus proche de Danielle : ses parents. Son attitude est totalement différente avec le père et la mère : il attaque de front le premier, le menaçant presque alors qu’il raconte sa vie à la seconde, qui finit par évacuer tout ce qu’elle gardait jusque là au fond d’elle.
L’épisode se termine sur l’adjoint au shérif qui quitte la ville qui ne l’a pas cru - il soutenait l’innocence de la directrice - et l’a donc rejeté. Danielle, elle, est placée dans un famille d’accueil, membre de MillenniuM, dont le but est certainement de chasser le mal qui est en elle. Le tout en muet, avec pour bande son une comptine dite par la directrice.
On remarque aussi la pression populaire exercée par des gens finalement manipulés, mais qui se laissent manipuler, criant leur haine sans même chercher à connaître si elle est justifiée. La quasi-totalité de la population est ici présentée sous un jour antipathique, ne bénéficiant d’aucune circonstance atténuante pour son comportement. On a l’impression que tous ces gens sont victimes d’une hypnose collective, tellement leur comportement est rigide et incohérent.
Le passage où, dans la salle de conférence puis devant l’école, la population crie « Nous croyons les enfants », m’a remémoré les évènements de « l’Affaire du petit Grégory » où la vindicte populaire avait freiné et orienté l’enquête, l’amenant à rester toujours non-classée...
Un mot sur le titre de l’épisode. Ou plutôt une question.
Le terme « monstre » s’applique-t-il à la directrice telle qu’elle est vue par la population ou tout simplement à Danielle ?
Un bon épisode, très sombre en définitive, même si les éléments familiaux redonnent finalement un peu de baume au coeur et que la forme, elle, est plutôt claire et lumineuse. Frank l’avoue, il n’est pas surpris qu’une enfant si jeune soit capable de tels actes, et c’est ce qui est le plus troublant dans cette histoire très dérangeante, dans un style propre à MillenniuM.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires