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2.03 - Blood

Pour les bestioles qui font...

Mauvais Sang

lundi 22 décembre 2003, par LordOfNoyze

Vous en avez marre du stress journalier causé par les machines de tri postal dans lequel vous travaillez ? Vous êtes paranoïaque et pensez que le garagiste chez qui vous venez de faire une réparation veut ...

... votre corps...et votre peau ? Vous êtes intolérants vis-à-vis des collectes de sang ? Alors Darin Morgan, Glen Morgan, James Wong et la Ten Thirteen ont la solution à vos problèmes.

Ce truc, c’est génial, c’est l’insecticide LSD-m. Ca vous permet de ne plus avoir peur et de jouer au "shoot ’em up" pour de vrai ! Pas besoin de patch, vu que de simples appareils électroniques à portée de main vous indiquent la démarche à suivre. TV, guichets bancaires, affichages digitaux, oscilloscopes : tous sont compatibles avec les effets du LSD-m. En revanche, la Ten Thirteen ne fournit pas les billets de banque nécéssaires aux frais de procès et d’amende résultant de l’absorption massive de leur produit.

Fin du message publicitaire, maintenant retour à nos reviews "X-Files".

Vous l’avez donc compris, il s’agit des nombreux loners d’"X-Files" consacrés à la tentation du mal, avec ici des quidams sans histoires se métamorphosant en meurtriers sanguinaires. Aucun lien, aucun mobile, autant dire que Mulder et Scully sont perplexes, et nous avec eux. Comme souvent, les explications du sherif sont désemparées, la petite ville sans histoire avec un taux de crime inférieur à tant d’états, blablabla...alors qu’en revanche, on en apprend plus sur le profil des criminels ordinaires avec l’enquête de Mulder et Scully. Mais au-delà de meurtriers malgré eux sans conséquence (la femme tabassant à mort le mécano par peur du viol, ce qui pourrait prêter à sourire si la gratuité du crime n’en devenait pas trop réelle...) on s’attarde surtout sur Edward Funsch, employé de poste transformé en serial killer apocalyptique et ses peurs quotidiennes. Il s’agit d’un quidam pétri de peurs en tout genre, donc encore plus néfaste, donc encore plus effrayant, et le principal intérêt de l’épisode réside dans sa peur apeurée, qui peut se rapprocher de celle de pas mal d’Occidentaux et de leurs pulsions associant peur et violence refoulée.

Le quota Freudien de cet épisode rattrape un peu la cause avancée pour les accès de violence de la population de la ville de Franklin, découvert par les Lone Gunmen dans la deuxième partie de l’épisode : celle de l’insecticide hallucinogène, dont les effets néfastes sont minimisés par une corporation avide, écho non dissimulé du scandale DDT dans les années 50. Tout ça fait un peu capillo-tracté, et cela déçoit un peu, d’autant plus qu’on ne trouve rien de mieux que d’exposer Mulder par une pirouette totalement débile (Mulder est aspergé par un hélicoptère passant...Y a moins bourrin comme procédé...). On a aussi droit à l’industriel véreux voulant défendre son produit à tout prix, et la fin cède au spectaculaire. En effet, Franklin, entretemps repéré par Mulder et Scully, va se transformer en sniper et viser une collecte de sang dans une école de la ville. Même la fin est prévisible avec la menace finalement toujours présente, symbolisée à travers le portable de Mulder affichant l’inscription "Affaire réglée, bye-bye".


Un loner effrayant sur le fond, décevant sur la forme. Seul subsistera l’interprétation hallucinée de Franklin, rappelant à notre esprit les heures du "Prisonnier".