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3.01 - The Blessing Way

Reconstructions

Le Chemin de la Bénédiction

vendredi 9 janvier 2004, par LordOfNoyze

A la fin de "Anasazi", nous avions laissé Mulder brûlant après avoir découvert une fosse à aliens près d’une réserve d’Indiens Navajos, alors que les membres du Consortium ont tabassé les Indiens en recherche d’indices.

On se doute bien que Carter ne va pas prendre le risque de faire mourir son héros mais sa résurrection est, disons, surprenante. En effet, c’est à la reconstruction de son âme que nous allons assister au long de ce "season premiere", élu par les fans francophones de "La Vérité est Ici" comme le meilleur de la série. Après tout, si cette review s’appelle "Reconstructions", c’est qu’il y a bien une raison.

Mais avant de développer les évènements concernant Mulder, attachons-nous au monde des vivants. En effet, Scully vient d’être contrainte à rendre son badge pour insubordination et se retrouve isolée, sans piste pour continuer l’enquête, sans appui autre que les Bandits Solitaires ici représentés par Frohike (le plus petit) qui lui donne une coupure de journal : le contact de Mulder qui lui a donné la cassette contenant les informations sur les recherches gouvernementales sur les extraterrestres a été retrouvé abattu.

Les "méchants", eux aussi, peuvent reconstruire, et en particulier Cancer Man, qui n’est capable que de reconstruire le mensonge. Comme toujours, aidé dans sa tâche par l’armée, le gouffre de la vérité se referme sur Mulder, et les preuves de la cassette numérique sont traquées auprès d’Albert Hosteen, le Navajo qui les avait accueilli, comme dans la voiture de Scully.

Mais la reconstruction principale, celle qui va occuper la moitié de l’épisode, est celle d’un homme entre la vie et la mort qui va connaître le chemin de la bénédiction. D’ailleurs, Carter n’appâte pas le téléspectateur en montrant une main bouger dès le prégénérique, procédé qui serait ridicule et racoleur, mais laisse un doute planer jusqu’à la fin du 1er acte. Ensuite, commencera un tribunal des âmes où les esprits aideront Mulder à choisir. On retrouve ainsi une apparition posthume, la dernière, de Gorge Profonde, qui incite Mulder à plonger dans le gouffre de la Vérité, pour l’épauler de "justice et de jugements". Puis du père Mulder, qui rappelle que Mulder ne doit pas être désabusé (Albert Hosteen dit que "la volonté de partir de l’homme du FBI est grande") car il représente l’unique espoir de tous ceux qui ont payé de leur vie la connaissance de la Vérité, résumée à travers cette phrase : "C’est toi notre mémoire Fox. Elle survit à travers toi."

La dernière reconstruction sera celle de la famille Mulder, avec les funérailles du père, au cours de laquelle l’Homme bien Manucuré vient la voir, et lui révèle que son organisation travaille sur un projet politique sur laquelle il vaudrait mieux garder la discrétion, sous peine de mort. En fait, il ne s’agit pas d’attirer l’attention sur le Consortium.

Une fois les reconstructions faites, la série peut repartir sur de bonnes bases (Mulder et Scully versus le Consortium), et en particulier sur des nouvelles questions. La première concerne ce mystérieux implant métallique que Scully s’empresse de retirer, s’apparentant à une puce électronique. La deuxième vient des nouveaux indices trouvés par Mulder dans un vieux coffre de son père à la fin de l’épisode, qui pourraient avoir un lien avec la disparition de sa soeur Samantha. Et la dernière vient du rôle de Skinner, à qui le Cancer Man a apparemment confié la cassette numérique, et qui propose à Scully de la rendre à la fin de l’épisode. Cette tension dramatique crescendo (Scully et Skinner se menacent mutuellement avec leur arme, quelqu’un arrive, qui peut tout faire basculer en tuant Scully) est une vraie leçon de "cliffhanger", que peu de séries à ce jour peuvent se targuer de concurrencer.


Un "season premiere" très surprenant, s’attachant à relater la reconstruction spirituelle de Mulder à travers une très belle réalisation et des réapparitions aussi poignantes que cruciales, développant également de nouveaux éléments intrigants comme l’implant de Scully. Il reste néanmoins inférieur à la suite et fin de la trilogie, à savoir le très dense et mouvementé "Opération Presse-Papier", dont je laisse les commentaires à Anthony.