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Alias

5.03 - The Shed

(F)red is (not) dead !

vendredi 14 octobre 2005, par Ju

Une critique un peu particulière cette semaine, simplement parce que j’ai plus envie de parler de la série que de l’épisode. Retour à la normale, si tout va bien, avec Drew dans 7 jours.

Je n’attends plus rien d’Alias. Si cette idée a de l’importance aujourd’hui, c’est parce que bizarrement, j’ai bien aimé cet épisode. Il y avait Amy Acker en méchante charismatique, de la très bonne musique, et Rachel Nichols ne m’a pas déçu. Alors oui, c’est peu, mais c’est suffisant. Car je n’attends plus rien d’Alias.

Au départ, Alias c’était une série très prenante sur la vie d’une jeune femme qui se trouvait être une espionne. Il y avait des voyages aux quatre coins du monde, des perruques, des bastons, et de très bons retournements de situation.
Depuis le début, deux arcs majeurs étaient au centre des intrigues. D’un côté, l’aspect famille torturée avec "Maman est méchante" et "Je ne sais pas si je peux faire confiance à Papa". De l’autre, l’aspect fantastique, Rambaldi et ses mystères. Il y avait de quoi faire de bonnes histoires, et il y en a eu. Il y avait de quoi tenir des années, et ils ont tenu... jusqu’en mai dernier. Maintenant, on est dans la cinquième saison, et je n’en attends rien. Sur les deux fronts, familial et mythologique, tout a été résolu ou quasiment résolu.

Prenez la famille Bristow. Au court de la saison 4, Sydney a tout doucement réappris à faire confiance à son père, qui lui, de son côté, et en frôlant la mort, a commencé à s’ouvrir un peu plus, à "s’amuser un peu plus", et la relation père-fille n’a jamais été meilleure, à en juger par la très belle scène de la semaine dernière.
De la même façon, le retour d’Irina dans les 2 derniers épisodes permettait à cette famille dysfonctionnelle de panser ses dernières plaies, et d’atteindre un nouveau niveau de compréhension mutuelle. Et si les Bristow ne pourront jamais vivre ensemble à la manière d’une famille traditionnelle, les tensions se sont quand même dissipées, et avec elles... tout l’intérêt de leurs relations.

Le même problème est survenu avec Rambaldi. La saison dernière, enfin... dans la deuxième moitié de la dernière saison, tout, ou presque, a été dit sur le célèbre randonneur du 15ème siècle. On a eu des réponses à beaucoup de questions, de vraies réponses, et si le final n’était pas du tout satisfaisant par rapport à ce qui précédait, c’est bien parce qu’il ne tenait pas debout, et non pas parce que les scénaristes ont voulu tirer encore sur la corde. Tout a été dit, de manière plus ou moins satisfaisante, et l’envie d’en savoir plus, le besoin de comprendre, a disparu. Les gros et petits bafouillages mythologiques aidant.

C’est dans cette atmosphère qu’a démarré la saison 5. C’est sur ce nouveau status quo que se sont basés les 3 premiers épisodes. Des épisodes où j’ai eu du mal à voir autre chose qu’une tentative plus ou plus réussie de relancer la machine, de créer de nouvelles intrigues, de nouveaux mystères, de nouvelles tensions. Le problème c’est que, pour l’instant, tout apparaît comme atrocement artificiel.
On nous "tue" Vaughn pour le remplacer par un personnage qui, tout en n’étant pas Front Plissé du point de vue de sa place dans la série, permettra de continuer son intrigue, de développer son tout nouveau mystère, sans lui. Un mystère sympathique qui a fait son effet, mais un mystère tout ce qu’il a de plus parachuté.
De la même façon, on nous introduit deux nouveaux agents. La semaine dernière, c’était Balty, un dur, un solitaire, plutôt sympathique pour l’instant, mais qui n’apporte pas grand chose de neuf. Cette semaine, on fait plus ample connaissance avec Rachel Gibson, jouée par Rachel Nichols, qui se retrouve quasiment là où était Syd au début de la série : elle travaille pour l’ennemi qu’elle croyait combattre, tout son monde s’écroule, et elle va (sans aucun doute) bosser avec les gentils pour faire tomber les nouveaux méchants.
Des méchants qu’on nous présente comme faisant partie d’une très vieille organisation, plus ou moins liés à Rambaldi pour faire bien, mais des méchants très très nouveaux quand même, qui, encore une fois, rentrent à merveille dans la catégorie "pièces rapportées".

On se retrouve ainsi devant une saison qui jusqu’à maintenant s’amuse à nous présenter de nouveaux personnages, de nouveaux méchants, de nouveau enjeux. Le tout, par bonheur, emballé dans un format qui ressemble à s’y méprendre à du Alias pur jus. Le rythme et les surprises en moins.
Car si il y a quatre ans, le coup de la cellule secrète de la CIA qui est en réalité une bande de gus travaillant pour le compte de personnes aux objectifs douteux, c’était bien trouvé et surprenant, on ne peut plus en dire autant aujourd’hui. Surtout qu’ils nous avaient déjà refait le coup l’an passé avec Nadia et son SD-6 argentin.
C’est triste de voir que des scénaristes ne font plus la différence, entre tracer des parallèles subtils entre deux personnages, et faire un copier-coller bien gras de vieilles intrigues.

Me voilà donc, en dépit de tout ça, carrément satisfait de "The Shed", et sans trop savoir pourquoi. Ca vient peut-être de cet arrière-goût agréable d’Alias qui transparaît par moments. Ca vient peut-être du cast tout neuf étonnamment supportable. Ca vient peut-être de ce sentiment surprenant qui me dit qu’ils savent ce qu’ils font. Je ne sais pas.
Tout ce que je sais c’est que j’ai passé un bon moment, et ça, c’est déjà pas mal pour une série dont on n’attend plus rien.


Je manque peut-être d’objectivité, mais l’introduction de Bad Amy était quand même vachement cool.