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Alias

5.07 - Fait Accompli

Get me the screwdriver

dimanche 20 novembre 2005, par Ju

Certaines répliques, prises hors contexte, peuvent faire peur. Petit exemple : quand une certain Jack B. demande à ce qu’on lui "passe un tournevis", on aurait tendance à s’attendre à une scène de torture hyper violente et parfaitement immorale. Jamais, comme c’est le cas dans cet épisode, à la scène la plus attendrissante et drôle que nous ait offert Alias depuis longtemps.

Un très bon épisode ! ENFIN ! Tordu, rythmé, et rigolo ! Et mythologique avec ça ! Tout en s’appuyant principalement sur les relations entre les personnages ! Des relations cohérentes, pour ne rien gâcher !
Pas de doute, le mois de Novembre à la télé US, j’aime.
Maintenant... dommage que le prochain épisode ne soit que dans 3 semaines... Vivement février.

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Les Adieux de Gordo, en plus de 47 mots

L’épisode démarre à Rome. En plein milieu d’une mission. Qui se déroule en ce moment, pas dans 72 heures. La Grosse Syd et Georgette Rienne sont en train de récupérer discrètement une carte magnétique dissimulée dans une statuette, quand tout à coup, la Grosse Syd tombe nez à nez avec... son prof d’anglais de la première saison.
Mais si, vous savez, celui qui lui laissait toujours 3 jours supplémentaires pour rendre ses copies (’et c’est vraiment la toute toute toute dernière fois’, lui répétait-il toutes les semaines).
Aussi surprise que nous, Syd utilisera la bonne vieille méthode "Oh, mais c’est quoi ce truc horrible derrière toi ?!?" pour échapper à une conversation rasoir, tandis qu’Yvette Rienne récupère la carte en deux ou trois coups de boule. Elle rigole pas, Lulu la Française.

Pendant ce temps, à l’Hôpital Naval de Los Angeles, je suppose, on annonce à Sloane qu’il pourrait quand même penser à débrancher sa fille, parce qu’ils ont besoin du lit, et que de toute façon elle ne guérira jamais, cette petite conne. Aucun sens du tact, ce docteur Sheppard.
Grosso modo, le docteur lui dit qu’il devrait la mettre dans un lieu un peu plus confortable (la morgue, c’est confortable !), et qu’elle n’a pas trop de chance de sortir de sa folie rambaldienne de sitôt. Enfin, pas avant les prochaines sweeps en tout cas. Cette nouvelle, plus un petit coup de fil de Dean ("Blablabla tu fais ce que je dis où ta fifille MEURT ! Blablabla") suffisent pour que Sloane avoue toute la vérité à Jack sur sa relation avec Gordon. Encore un exemple de phrase à ne pas sortir de son contexte.

Bizarrement, Jack et Syd trouvent que la toute nouvelle honnêteté de Sloane est loin de le rendre adorable, mais il arrive quand même à les convaincre qu’il dit la vérité, et qu’il veut vraiment, vraiment les aider à arrêter ce pourri de Dean. Et le tuer avec une pastille de cyanure, même s’il ne le sait pas encore.
Les Nouvelles Sydnettes organisent donc une mission pour cueillir Dean à Dubai. Et bien évidement, comme à chaque fois qu’une telle opportunité se présente, un des leurs les trahis, et les empêche d’obtenir ce qu’ils veulent... Sauf que cette fois, Dean est arrêté. Par Rrrrrrachel. Et deux bons coups de pelle sur la gueule.
Bizarre, j’aurais juré qu’un d’entre eux allait les trahir et faire capoter la mission... pour une raison obscure, genre "sauver sa fille zombie"... ou un truc comme ça.

Les Nouvelles Sydnettes n’ont plus qu’à faire parler Dean, à trouver à quoi sert la carte magnétique qu’ils ont récupérée, détruire Prophet 5 et tous ses membres, et ils pourront se payer des vacances bien méritées. Sauf si quelqu’un les trahis d’ici là.
En attendant la trahison imminente, Dean est mis sous LSD par un Marshall bien en forme, et commence à halluciner. Puis à parler. Et sous LSD, le Gordon parle une seule langue : celle de la conspiration. "ILS sont partout ! ILS ont insisté pour que je tue Michael Vaughn ! ILS ont des projets en ce qui vous concerne, Mademoiselle Grosse Syd !"... "Mais QUI sont-ILS ?"... "Mais enfin, ce sont les AUTRES !"
Des dialogues passionnants.
La Grosse Syd, qui elle n’est pas sous LSD, en a plus que marre des répliques qui ont cessé d’être intriguantes vers le milieu de la 2ème saison de X-Files. Avant qu’il ait eu le temps de révéler grand chose, elle doit se rendre à l’hôpital. Sa soeur, Nadia la Zombie, s’est réveillée. Consciente. Et sans veines sur le visage. Ni appétit particulier pour la chaire humaine. Elle va mieux, quoi.

Sloane est, quant à lui, plutôt content que sa fille ait repris conscience, comme ça, comme par miracle, et certainement sans aucune aide de la part d’une organisation criminelle secrète. Mais à peine le temps de dire "tuesvraimentplusbellequejamaismapetitefilleadorée", que les yeux de Mia Maestro redeviennent rouges, et que les souvenirs de l’effroyable season finale de l’an dernier remontent à l’esprit du téléspectateurs. Des Zombies... pfffff... n’importe quoi.

Sloane est desespéré. La Grosse Syd, elle, n’a pas le temps de faire dans les sentiments (elle a déjà eu les 3 premières saisons pour pleurer) : ils doivent encore détruire Prophet 5, prendre leurs vacances, et retrouver Vaughn à l’autre bout du monde, comme Emily dans la saison 2, parce que cette intrigue entière est un ressucé de ce qu’on a déjà vu, qu’on en est tous conscient et parce que PERSONNE ne meurt dans Alias.
Grâce à la carte magnétique, les Sydnettes-la-Nouvelle-Classe découvrent que Prophet 5 est composée de 12 cellules infiltrées dans des organisations officielles. Oui, 12 cellules... comme un truc qui aurait été ressucé d’anciennes intrigues...

Malheureusement, Sydney n’en apprendra pas plus. Elle n’a pas le temps d’aller voir Gordon pour lui demander le mot de passe qui leur permettrait de prendre des vacances et de retrouver Vaughn, car Sloane est déjà passé par là, et a maquillé son meurtre en suicide. Pratique, qu’il ait besoin d’entrer dans la salle d’interrogatoire sans être repéré PILE au moment où "tiens tiens, et si on rebootait tout le système de sécurité pendant notre petit café ?"
Papa Arvin a reçu entre temps la visite d’un nouveau pantin de Prophet 5, qui lui a bien fait comprendre que s’il veut voir sa fille en bonne santé un jour, il a plutôt intérêt à leur obéir, et à plus jouer au con avec son éthique et sa conscience de faible. A peine sorti d’une sombre affaire de chantage ayant pour objet le bien-être de sa fille, Sloane retombe dans une sombre affaire de chantage ayant pour objet le bien-être de sa fille. Avec une différence, l’espoir de la voir aller mieux, un jour. Je sais pas pour vous, mais pour moi, Sloane torturé, c’est une valeur sûre. Même s’il a quand même du pot que tous ses collègues soient au mieux un peu lent, au pire béatement crédules.

Dans une limousine, Amy savoure sa promotion au sein de The Shed, et ne regrette en rien sa petite trahison, tandis qu’au dehors, Angus McFadyen explique à Sloane les nouveaux termes de leur arrangement : si Sloane est gentil, Nadia sera guérie. Un jour prochain.
Un arrangement tout ce qu’il y a de plus honnête et clair, comme vous pouvez le constater.

L’épisode s’achève sur la scène la plus drôle depuis longtemps, où un Jack bizarrement survolté construit le berceau du petit Milo Michaux Bristow sous le regard amusé de sa fille.

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Trucs en vracs...

- Le retour surprise du prof d’anglais de Sydney est à la fois incompréhensible et inutile, donc totalement indispensable. En plus d’être un clin d’oeil bien agréable aux fans de la première heure, il illustre parfaitement le décalage entre la Sydney du début de la série, et l’actuelle. Comme elle l’explique rapidement à Micheline Rienne en début d’épisode, il appartient à une autre vie.
Cynique, et vrai.
D’ailleurs, c’est tellement vrai que la seule façon dont la scène aurait pu être meilleure est si le professeur en question lui avait demandé pourquoi elle était là, et pas morte dans l’incendie de sa maison quelques années plus tôt comme il l’avait entendu dire. Mais là j’aurais succombé sous l’effet d’un trop gros taux de continuité administré d’un seul coup.

- Gordon Dean est mort ! Le méchant le moins charismatique de l’histoire de la série (enfin presque, si vous voyez ce que je veux dire... bien sûr que vous voyez ce que je veux dire !) est donc éjecté de manière bien sympathique, et en guise de bonus Amy prend sa place à la tête de The Shed. Même si elle n’a pas encore eu l’occasion de m’impressionner sur Alias, je suis ravi de voir que son personnage prend de l’importance. Par contre, s’ils engagent Alexis Denisof pour jouer son nouvel assistant, je risque encore une fois de succomber sous l’effet d’un trop gros taux de whedonverse administré d’un seul coup.

- Les scénaristes semblent prendre du plaisir à jouer avec Sloane, et c’est avec joie que cet épisode est le premier de la saison où TOUT n’était pas prévisible. Un bon point, donc.
Lorsque Sloane avoue son partenariat avec Dean (un mot sur Victor Garber, parfait dans cette scène puisque parfaitement ambigü dans sa réaction : savait-il, ou non ?), sans grande conséquence, on est déjà surpris. Maintenant, j’ai vraiment hâte de voir ce qu’il se passera quand il devra à nouveau leur expliquer qu’il les a trahis, à peine quelques heures plus tard ! Pour autant, il ne faudrait surtout pas que Dixon commence à réagir à la énième trahison de Sloane, je risquerai de succomber sous l’effet d’un trop gros taux de caractérisation fine des personnages administrée d’un seul coup.


J’ai hâte de voir la suite d’Alias. J’ai hâte de voir la suite...
C’est plutôt agréable, comme sentiment... J’avais oublié.