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The Shield
3X03 - Bottom Bitch
The Return of the Psycho Bitch
samedi 27 mars 2004, par
Previously on The Shield : lors des deux dernières saisons, il était un personnage récurrent qui ne me plaisait pas beaucoup, jusqu’à ce qu’elle meure. C’était Connie, une prostituée sous crack, mère d’un petit garçon dont elle avait du mal à s’occuper. Vic l’avait « utilisée » pour introduire de la drogue chez un homme suspecté de meurtre, et l’affaire avait mal tournée : le mec en question avait bel et bien violé Connie, même si Shane et Vic se cachaient derrière l’excuse que Connie était une prostituée et que c’était la son métier. Mais Vic culpabilisait au fond, d’autant plus que Connie était amoureuse de lui. Il l’aidait, lui donnait de l’argent pour qu’elle s’occupe de son fils plutôt que de faire le tapin. Connie avait réussi à se désintoxiquer et était revenue vers Vic pour se faire embaucher comme indic. Elle était âpre aux gains, mais cherchait également désespéremment la reconnaissance de Vic, et son amour. Lors d’une enquête sur un pompier qui avait tué son ex-femme, son ex-belle-mère, et quelques autres innocents, tout en emportant avec lui son fils, Connie s’était faite passée pour une prostituée pour pouvoir approcher le suspect, appeler Vic et récupérer l’argent de la récompense. Mais tout ne se passa pas bien, et Connie fut froidement abattue par le pompier devenu fou, devant les yeux de Vic qui n’avait pas réussi à faire entendre raison au meurtrier.
Dans cet épisode, Vic se retrouve confronté à cette sombre histoire, à cause d’une amie de Connie, également prostituée, qui cherche à obtenir la protection de Vic. Se retrouvant en cage de détention après avoir échappée à un tabassage de la part de ses « copines », Farrah (c’est son prénom), supplie Vic de l’aider à s’en sortir en arrêtant son mac. Mais Vic semble guéri de sa relation difficile avec les désespérées de ce genre et lui lance un terrible : « I’m not gonna judge you for the life you chose. But I’m not gonna suck into it neither. Good luck ».
Générique.
Vic aurait-il complètement plongé dans le côté obscur de la force ? Aurait-il perdu toute compassion, ou bien cherche-t-il à se protéger de la culpabilité qu’il a ressenti en perdant Connie ?
C’est incroyable… malgré tous ses mauvais côtés, on cherche toujours des excuses à Vic…
Farrah insiste tellement pour participer à l’opération qui éliminera son mac qu’elle réussit à convaincre Claudette, contre l’avis de Vic. Il prendra soin de traiter Farrah comme une chose inutile tout le temps de l’épisode, et elle ne manquera pas de lui rappeller à quel point Connie ne tarissait pas d’éloges à son sujet (alors que maintenant, lui dit-elle, il n’est qu’un "asshole").
Au moment final de coincer le mac, Vic doit donner de l’argent à Farrah pour qu’elle le donne ensuite au type en question. Mais la somme ne semble pas suffir à Farrah, qui devient hystérique et qui leur dit que son mac va le tuer si elle se ramène avec si peu d’argent. Elle est même prête à tout laisser tomber et à avouer à son mac qu’elle a collaboré avec les flics et qu’elle se repent devant lui. C’est là que Vic aura LA scène la plus bluffante que je n’ai jamais vu. Dans un mouvement de fureur, Vic se précipite sur elle, la plaque violemment contre un mur, et lui dit "You think you can go away from me ??", et la menace : elle se fera battre comme jamais elle n’a été battue si elle n’obéit pas. Il lui met son flingue dans la bouche et l’oblige à finir ce qu’elle a commencé. WOW. J’y ai cru ! J’y ai vraiment cru ! Je me suis dit, ça y est, il a définitivement pété un câble ! Lem y a cru lui aussi, il en est tout retourné le pauvre. "Jesus !... Man !" (j’adore cette expression). Mais en fait, Vic n’était pas vraiment hors de lui, c’était un stra-ta-gème ! Et oui, comme quoi, il peut faire de la psychologie inversée de temps à autres le brave Vic. En fait, en l’obligeant à aller donner cet argent à son mac, il évite à Farrah une mort certaine. Car en avouant qu’elle a collaboré avec des flics, elle n’aurait pas été épargnée.
Ce que Vic ignorait, c’est que Farrah se révélerait être une pure masochiste, et que ces menaces musclées ne feraient qu’augmenter l’attraction qu’elle éprouve pour lui...
Le seul geste amical que Vic fera à Farrah, c’est de lui acheter un ticket de bus pour qu’elle retourne dans sa ville natale, San Jose. En même temps, je me demande si Vic a déjà mis les pieds à San Jose, parce que moi j’en ai eu des échos pas plus tard que cette semaine et je peux vous dire que dans le genre tout pourri, ça ressemble pour le coup à St Etienne, "la Roumanie à 3 heures de Paris", dixit les Guignols (comme quoi ils peuvent être drôles de temps en temps).
Enfin bref, il lui demande de repartir, mais évidemment, elle ne veut pas quitter L.A. la petite, et d’ailleurs, si elle en voulait à son mac, c’est surtout qu’elle voulait plutôt travailler en free-lance, et pas du tout parce que sa soi-disante soeur a été violée par le type en question... Une vraie psychopathe cette fille, elle a su embobinée tout le monde, sauf Vic ! A la fin, alors qu’elle lui réclamera 20 dollars, Vic lui jettera un billet du Money Train par la fenêtre de son gros 4x4 et la regardera le ramasser au milieu de la route, pitoyable... En rentrant, il s’arrêtera chez les "parents adoptifs" du petit Brian, le fils de Connie. Il y découvrira à nouveau du glauque... 5 gamins livrés à eux-mêmes, le père légumisant devant la télé, un mégère pour mère. Ben oui, 5 gamins orphelins, c’est 5 pensions versées par l’Etat. "Ils ne manquent de rien ici !" se justifie le père. "Il est mieux ici qu’avec sa pute de mère shootée au crack", renchérit la mère. " Et qu’est-ce que vous en savez ?" assène Vic. "Je reviendrai ici de temps en temps. Y’a plutôt intérêt à ce que j’aime ce que je vais y voir".
A part Vic, sa conscience et sa prostituée, nous avons Shane, Mister Boulet 2004, qui explique à sa copine la belle Mora, celle qui a osé dire à Vic ses quatre vérités, que les choses vont trop vite entre eux, et qu’il faut qu’ils prennent du temps "apart"... Elle prend les choses assez mal et s’en suit une série de scènes de ménages, qui obligeront Shane à ne pas tellement se montrer au commissariat. Mora est même prête à faire ses valises et à définitivement se barrer. En réalité, nous apprendrons que sa réaction de "psycho bitch", comme le dit avec beaucoup de délicatesse notre Shane national, est due au fait que la damoiselle est enceinte ! "Bullshit !" sera la première réaction de Shane. Sa deuxième, tout aussi crétine et rétro, est de la demander en mariage... Mais cette scène a un avantage : elle est extrèmement bien jouée, réaliste, et on arrive encore à être surpris.
Habituellement, on devine à dix kilomètres quand un personnage est enceinte dans une série. En général, on a un plan sur la porte des toilettes et on entend des bruits de vomis... Ou bien, la femme en question se sent mal... Et ne sait jamais pourquoi. Dans The Shield, on arrive encore à être surpris par des ressorts scénaristiques vus et revus, surexploités dans à peu près toutes les séries.
Nous voilà donc avec un Shane futur mari et futur père sur les bras, merci du cadeau ! Espérons que son gosse n’hérite pas de sa coupe de cheveux ni de son penchant pour les jeans moulants...
Pendant ce temps, à Farmington, Claudette a pris ses fonctions de chef de la Strike Team et de la Decoy Team, l’équipe qui travaille sous couverture uniquement. C’est elle qui décide de frapper un gros coup dès le début en arrêtant un paquet de prostituées, de clients et de macs, afin de montrer que personne n’est à l’abri dans son district. Parmis les premières arrestations, il y a Sanchez, un "ami" d’Aceveda, entendez un homme riche qui a participé financièrement à la campagne d’Aceveda. Suivant les bons conseils de Machada, son "mécène", Aceveda fera relâcher Sanchez, pris en flagrant délit en train de faire des propositions à une prostituée (en fait une flic membre de la Decoy Team) avec divers instruments peu catholiques. Claudette fera la constatation que rien n’a changé et qu’Aceveda, qui voulait encore faire une différence, ne fait que répéter ses erreurs passées, liées à sa soif de pouvoir.
Dutch, quant à lui, enquête sur le viol d’une septuagénaire. Il interroge un suspect, sur les conseils d’une voisine suspicieuse. Le suspect a tout du coupable idéal, et il finit par avouer. Il parait très désaxé. Mais en mettant côte à côte les aveux et le témoignage de la vieille dame, il se rendra compte que rien ne colle. En fait, le suspect n’est pas le coupable, mais ses envies sont tellement omniprésentes qu’il se croit coupable. Dutch, dans un accès d’humanisme, ou de naïveté, renvoie le faux suspect chez lui en lui disant qu’il s’était bien conduit pendant toutes ses années et qu’il pourrait continuer longtemps ainsi.
Manque de bol, une fois relâché, le type se rend chez sa voisine, et la viole. Il a pris le temps d’appeller Dutch avant ça, pour lui dire que sa boussole était déréglée, et qu’il n’y pouvait rien... Les flics débarquent chez la voisine, mais trop tard... Le violeur sera pris en flagrant délit (je m’en serai bien passée de cette scène d’ailleurs).
Julian et Danny, rien de neuf. On ne sait pas avec qui Danny fait équipe, en revanche, on sait que Julian s’épanouit avec son nouveau coéquipier, un espèce de Vin Diesel au rabais, un peu louche et que je ne recommanderai pas à mes copines célibataires !
Excellent épisode, surprenant par son côté sombre et désabusé (et oui, on peut encore faire plus sombre que d’habitude dans The Shield). La note drôle de l’épisode : Dutch qui prend en photo son pénis pour permettre l’identification d’un violeur, et Claudette qui tombe sur la photo sans savoir que c’est la sienne...