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3.06 - Chapter 50

Juste un test...

Chapitre 50

dimanche 5 octobre 2003, par LordOfNoyze

Une petite digression pour commencer : j’aurais pu intituler cette review "Just a Test" en référence à un titre des Beastie Boys, certes pas le meilleur de l’album "Hello Nasty" mais...enfin, bref.

Donc ce chapitre 51 est l’occasion d’une vraie passation de pouvoirs à tous niveaux : après le départ de Kelley, qui était impliqué dans la coécriture de quelques épisodes de ce début de saison, on voit l’introduction de Jason Katims, auparavant impliqué dans "Roswell" et la culte "Angela 15 ans", en tant que showrunner principal. Ce sera donc lui qui devra tenir en laisse le tandem Sakmar/Lenhart, capable du bon comme du pire (ils ont écrit bon nombre d’épisodes de la saison 2). Il doit donc faire ses classes. Tout comme les nouveaux professeurs arrivés, j’ai nommé Zac et Colin (Heckel et Jeckel si vous préférez)et la mimi Kim Woods. Ces derniers se font donc évaluer sur leurs capacités respectivement par Ronnie Cooke, Lipschultz et Henson. Question de choix, je commencerai par la moins lourde, c’est-à-dire Miss Kim.

Miss Kim fait réellement les frais de son inexpérience quand, à l’occasion d’un débat sur la discrimination positive (engager des quotas de minorités à des fonctions généralement à haute concentration de Blancs), un élève dénommé Thomas crache sa haine à l’égard de cette loi ; il se fait narguer par un autre élève Noir...et tout cela finit en baston. Pour éviter tout débordement, Harper va lui enjoindre de tenir sa langue, mais Henson va lui conseiller de montrer ses aptitudes en trouvant une soultion à l’amiable. C’est l’occasion de remarquer à quel point le personnage d’habitude candide et irritant, émet ici des remarques pleines de lucidité : "Ca m’a attiré beaucoup d’emmerdes, mais avec toi, ça peut marcher". La jeune Kim, en bon boyscout, propose donc des cours particuliers car les élèves le narguaient aussi sur le fait qu’il manquait d’instruction. Evidemment, avec ses points de suture à l’oeil et une famille tout aussi bornée, le petit ne s’est toujours pas calmé, et c’est un Harper providentiel qui va se charger de le renvoyer chez lui vite fait. Harper qui entend bien régler cette affaire le plus docilement du monde, car il est concerné par la loi de discrimination positive qui lui a offert sa place à Winslow. Cependant, les choses ne vont pas tourner en sa faveur...mais on va y revenir.

Il est déjà très intéressant de noter que l’on ne laisse pas miss Kim à l’abri des ennuis, et que l’affaire se laisse suivre avec intérêt et reste traitée avec lucidité (à part Harper qui débarque dans la salle de cours pour jouer les Batman, mais bon, on peut pas tout avoir, hein...). Les conseils de Harper à la nouvelle venue ne manquent pas d’adresse, et cette bouffée de fraîcheur redonne de l’intérêt à la série.

Ensuite, Heckel, et ah, Heckel et Ronnie. Le personnage qui était assez sympa mais malheureusement manquait de personnalité, devient ici franchement ridicule, et on ne peut que s’amuser de le voir jouer les Senete en amenant un cadavre. Comme Katims a bien appris sa Bible de Boston Public, il nous offre une récation "ad hoc" de Guber : "faites partir ce cadavre ou la place de monsieur Fisher ici sera aussi défunte que celle de Mme Monroe-le cadavre, NDR- !!", mais la tension sentimentale avec Ronnie tourne à vide, et à part les piques sympathiques de Guber, qui joue 30 fois mieux que les deux réunis dans cet épisode (quoi, je suis partisan ?)c’est ce que l’on a l’impression de regarder : du vide. Heckel invente le concept de rupture préventive, mais se fait berner par Ronnie, et tout ça reste du cru du pire "Beverly Hills"...du très nul, quoi. Ca me rappelle un peu l’intrigue avec le bellâtre qui la provoquait sur sa menstruation au début de la saison 2... Mais là encore, Katims rectifie le tir en mettant les élèves dans la partie : par excès de confiance, Fisher laisse l’élève aider des plaisantins à mettre le cadavre dans le placard de Guber. Et c’est là que ça devient drôle, puisque la découverte est placée lors d’un STRATEGIQUE entretien avec Madame Chaussure (si, si, le retour...)...échec et mat, on est mort de rire.

Tout aussi marrante est la même histoire avec le clone dégénéré de Heckel, j’ai nommé Jeckel, qui se fait coacher par Lipschultz. Là aussi, les conseils de Lipschultz arrivent à être aussi judicieux que celui d’un Harper et ajoutent à ce qui reste le personnage le plus appréciable de Boston Public, celui dont la kelleyrisation éventuelle m’ennuierait vraiment.

Jusque-là on avait donc un épisode sympathique, mais c’est les dernières minutes qui vont lui donner un intérêt aussi fort que le 3.01, à savoir une scène choc. Le père revient avec ses grands sabots et sa diatribe dans le bureau de Harper, et alors qu’ils s’apprêtent à en venir aux mains, Harper s’arme d’un portemanteau et pousse le père, lequel glisse et se cogne la tête. C’est lourd ? Attendez, l’idée c’est que Harper se fait arrêter sous les yeux de tout Winslow à la fin de l’épisode pour coups et blessures involontaires...ce qui est doublement intéressant. D’abord, il remet sous notre nez l’idée-phare des "enseignants seuls contre tous", que je trouve une grande idée pour des développements intéressants. Ensuite, c’est l’agressivité à tout prix d’Harper qui va être passée au crible, et ce sera très intéressant de voir comment le personnage va se remettre en question à la suite de cette arrestation.


Donc un nouveau chapitre pour le moins maîtrisé, avec un parfait équilibre entre intrigues dramatiques et piques comiques (excepté pour Ronnie et Heckel bien sûr..), avec un cliffhanger qui laisse bêta.