"Mégaphone ! Veste ! Bicarbonate !"

Précédemment dans "Boston, coeurs à vif" : Harper se fait arrêter pour coups et blessures involontaires, Kim manque de se faire agresser, Heckel est très lourd, Jeckel est coaché par Lipschultz.

En discutant sur IRC tout à l’heure avec Ju, nous évoquions le système de notation qui permettait de juger de la qualité d’un épisode. Sur EDUSA, il est sur 5, ici même sur 10. Ju, en parlant de la notation d’ "Alias", disait qu’un bon épisode correspondait automatiquement à 3/5. Avec la notation sur 10, c’est plus subtil, puisqu’avec un épisode de BP, le bon peut varier de 5 à 7/10. Et j’hésite précisément entre ces deux notes, ce dilemne sera résolu avant la fin de la review.

Bon, de suite, comme c’est le boulet de la semaine, on va se débarrasser de suite de la partie shipper Heckel/Ronnie : aujourd’hui, il l’invite à lui prendre un café, elle hésite à franchir le pas, elle lui parle du procès de Harper...et on s’en fout très allègrement. Donc voilà, ça fait 2 minutes 30 sur 42, et c’est le temps d’antenne d’Heckel, on va pas s’en plaindre. A dégager !!

Ensuite, on passe à l’affaire de Harper : l’arrestation était un cliffhanger choc, et levons le suspense : la suite est tout aussi maîtrisée. Déjà, on a une certaine modification de la dynamique de Winslow, puisque Guber est chargé de l’intérim pour cet épisode, et doit donc se charger de l’affaire du Pois Sauteur (cf.plus loin). Les profeseurs sont donc un peu hébétés de ne pas retrouver les bonnes vieilles engueulades de tonton Steven, et on est soulagé lorsque Marla s’en prend une (engueulade, hein..) en travers de la tronche. Steven s’excuse aussitôt, preuve flagrante que le personnage tente de modérer son agressivité. Les scénaristes ont pris la direction que je pressentais et c’est tant mieux. Après, bien sûr, on ne nous évite pas les scènes mélo avec fifille Brooke, l’air ahuri de Harper quand il apprend qu’il risque 8 ans de prison (sur le mode "TANT QUE CA ??!??"..Eh oui.), mais la scène la plus intéressante concerne la fin du 1er acte, quand Guber flippe à l’idée de ne pas voir revenir Steven. C’est là qu’on se rend compte de la contradiction du personnage : à la fin de la saison 2, il avait pris un air de psychopathe pour faire voir qu’il avait un charisme nécéssaire pour occuper la plus haute marche du podium, cependant on se rend compte que les scénaristes de la saison 3 ont totalement repensé le personnage, c’est-à-dire que maintenant, il a besoin de rester dans l’ombre de Harper. Parce que décidément le bicarbonate chaque semaine, c’est trop (cf.titre de la review, qui est la réplique de Marcie en début d’épisode pour la sortie précipitée de Guber)...

Ce qui nous amène à l’affaire du Pois Sauteur, à savoir un élève qui fait le malin en accrochant un caleçon XXL et en criant "Vive Lipschultz !". Sauf que voilà, tout le monde n’est pas Johnny Knoxville (présentateur d’une émission de cascades et délires à la débilité assumée nommée "Jackass", diffusée jadis sur MTV et objet d’un phénomène mondial marketé depuis), et le pauvre petit se retrouve sur la corde raide...si Henson ne le sauvait pas. S’ensuit le retour de la Bonbonne (alias Heavy D., old-school rapper qui a cartonné auprès de son groupe The Boyz dans les années 80, depuis reconverti dans la production) chargé de remettre la tête du garçon dans le droit chemin, pour éviter une suspension de Guber. Donc, on pense que comme dans la saison 2, Henson va s’en prendre plein la gueule, ce qui serait négliger que Henson est devenu plus cool depuis le début de saison grâce à plus d’autodérision et de bon sens, et moins de candeur...de là à nous pondre un Senete bis, il n’y a qu’un pas dont on attend qu’il soit franchi pour mettre une note médiocre à cet épisode. Et non. Car même si en milieu d’épisode, on est plus que saoûlé par les révélations sur le Pois Sauteur qui a trempé dans l’eau bénite et du curé pédophile, la scène finale est d’une rare efficacité puisqu’on apprend que Henson lui-même a été une victime du prêtre dans sa jeunesse et lui enjoint violemment de ne plus s’en mêler...le tout avec des plans étonnamment soignés pour un épisode de "Boston Public". Moins cool, en revanche, est le tremplin de France 2 pris en fin d’épisode pour rappeler un numéro pour l’enfance maltraitée...c’est beau la morale. Mais le parallèle inattendu entre Henson et le Pois Sauteur laisse présager quelque chose de bon pour la suite...on va voir ce que ça donne.

Troisième intrigue, qui est sympathique tout au long de l’épisode, est celle de Jeckel et Lipschultz. Au départ, les bons mots à la Philippe Bouvard nous amusent et on ne sait pas trop l’intérêt de ce vol par un ancien élève (Latino en plus...Jean-Philippe Cliché est demandé à l’accueil). Mais la confrontation avec l’élève et la réplique coup-de-poing de Lipschultz n’est pas sans nous rappeler la déprime récente de Senete, et la fin est très touchante même si elle est un peu surfaite. En revanche, elle ne fait que resserrer les liens entre les deux profs, et j’espère qu’on ne va pas tomber dans la caricature à la Minus et Cortex (oui, j’exagère mais on ne sait jamais..).

J’oubliais la fin beaucoup trop rapide de l’intrigue de Harper : avec un artifice scénaristique assumé (le père est décédé des suites d’une complication cardiaque, le procès est annulé), on flirte avec le ridicule, et il n’y a que le regard qui en dit long de l’élève orphelin pour nous rappeler que cette histoire a eu un certain intérêt.