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1.05 - Thief Swipes Mayor’s Dog
Y a de la triche dans l’air
Qui Gagne ... Perd !
lundi 20 septembre 2004, par
Un loto à 20 millions et les résultats connus d’avance ... Et vous que ferez vous quand vous aurez gagné au loto ?
La question des finances de Gary
L’épisode démarre tranquillement avec une question qui restera sans réponse au terme de cet épisode : comment Gary vit il ?
En effet, il n’a pas de boulot depuis le début du pilote et refuse de se servir du journal pour s’enrichir. Comme le docteur Brown dans Everwood qui plaque son job de neuro chirurgien et conslte gratuitement par la suite. Dans les deux cas, la réponse sera connue mais plus tard.
Pour en revenir à Gary, il lui faut un job pour vivre (même si cela ne se voit pas) et en plus, il veut bosser. Mais il fait son difficile voulant un job flexible pour sauver les gens.
Bref, une bonne attention des scénaristes de vouloir nous montrer Gary cherchant du travail mais cela ne dépassera pas le pré générique où on le voit répondre à une annonce pour un poste de conseiller financier. L’idée en bonne en soi et irait à toute série, sauf celle-ci puisqu’on tombe dans l’illogisme pur. Primo, Gary refuse un travail de bureau où il serait enchainé de 8h à 17h. Et pourtant, conseiller financier se résume à ça. Secondo, il répond à une annonce parue dans le journal du lendemain. Il est évident que la place n’est pas vacante. Cela signifirait que le poste serait vacant depuis au moins deux jours alors que même à l’époque (1996), la concurrence sur le marché du travail était rude et une place comme celle-ci jamais 48 heures vacantes. Il était évident que le conseiller en place n’était pas encore viré. Cela donne lieu une scène humoristique gentille mais complétement illogique. Certes, certains vont penser que le conseiller en place décide de lui-même de quitter sa place, quun préavis a été déposé et que l’annonce parait avant le départ effectif. Oui, d’accord mais cela ne m’est absolument pas venu à l’esprit et cela doit être pareil pour la majorité des gens. Bref, illogique.
Et la suite de l’épisode ne revient pas sur le point du comment Gary vit il. La réponse dans un prochain épisode.
Le chien en question dans le titre vo
Gary remarque que le chien du maire va être volé durant sa promenade. Comme c’est la journée sans aucun mort à Chicago (la semaine même vu que l’épisode s’étend d’un dimanche au suivant et que Gary ne sauve personne d’un danger mortel), Gary va donc empêcher ce vol avec son chien personnel, à savoir Chuck.
Gary fait échouer la tentative et le voleur s’enfuit. Mais CHuck le reconnait, c’est son oncle Phil. Ils vont le voir et il explique son geste : Son chien a été écrasé par un camion poubelle de la ville : "oeil pour oeil, chien pour chien". Gary le convainc de tenter autre chose, à savoir obtenir une lettre d’excuse du maire. Malheureusement, celui-ci refuse sous la pression de Flannigan, son adjoint/bras droit/conseiller et ne fait que signer un autographe. Phil, l’oncle de Chuck, n’est pas content et va retenter de voler le chien chez le maire lui-même mais Gary intervient à nouveau. Et l’intrigue chien disparait parce qu’elle a soulevé autre chose de plus important.
La vraie intrigue de l’épisode
Toute cette histoire sur le chien conduit Gary, Phil et le maire à remarquer que le tirage du loto est truqué de manière à ce qu’il n’y ait aucun gagnant. Le but : après 10 tirages sans gagnant, le jackpot est annulé et les fonds tombent dans la poche de la mairie pour ses oeuvres de bienfaisance. Or, Flannigan veut s’emparer des 20 millions en les détournant une fois les 10 tirages nuls. Pour être sûr que des numéros non gagnants sortent, il a embauché un nerd qui détermine à la dernière minute quelle combinaison de numéros n’a pas été joué. Ok. Bon plan. Sauf que ...
Encore une illogisme : toute la deuxième partie de l’épisode insiste sur le fait qu’il faut attendre la dernière minute. Or lors du précédent tirage (le premier de l’épisode) les numéros du tirage du soir sont connus au milieu de l’après midi puisqu’ils sont sur la feuille servant d’autographe à Phil.
Au final ...
Les trois points soulevés dans l’épisode sont intéressants en eux-même mais il ressort à la fin de l’épisode d’une impression de bâclé. Des gros illogismes ressortent alors qu’ils auraient pu être évité. Mais il aurait fallu remanier l’épisode pour les faire disparaitre et se creuser la tête pour trouver une solution à l’épisode. Les scénaristes ont préféré la facilité. Dommage.
Malgré cela, l’épisode attire l’attention sur deux points de société : la place d’un animal de compagnie pour une personne agée et de son importance dans la vie de cette personne, étant souvent le seul compagnon. On voit bien la tristesse de Phil entre deux comiqueries. Malheureusement, la volonté de traiter cela sur le mode comique fait perdre de son impact à ce qui aurait pu donner de belles scènes émouvantes. Au final, il apparait une sorte d’hésitation entre l’émouvant et le comique et le mélange ne passe pas. Phil n’est pas drôle, ni même provoquant un sourire et on ne peut pas s’attrister de son sort et de celui de son chien.
L’autre point soulevé reste la place du maire et de son entourage. On dit que bien souvent, les hommes de l’ombre dirigent et que la figure populaire n’est qu’un homme de paille. Et c’est le cas ici. Le maire ne fait rien du tout et se laisse porter, son adjoint/bras droit/conseiller prenant toutes les décisions à sa place. Flannigan s’est servi de l’image de Mike pour le mettre dans le fauteuil tandis que lui dirige en coulisses. Du coup, le maire s’est éloigné de ses concitoyens. Heureusement, série familliale oblige, le maire réagit et redevient proche de ces citoyens à la fin de l’épisode, pile au moment où le méchant Flannigan se fait coincer.
Et on termine par une morale trop patriotique de Chuck : Chaque jour est une nouvelle chance ici en Amérique où les rêves les plus fous se réalisent. C’est sur un point comme ça qu’on sent que la série a pris déjà un coup de vieux (10 ans quand même) Aujourd’hui, plus aucune série n’ose sortir un tel truc, même après le mouvement ultra patriotique post 11 septembre.
PS : J’oublais : Marissa ne fait rien dans cet épisode. Et les 20 millions finissent dans la poche d’une bonne soeur qui en fait don à un orphelinat. Fallait bien la cerise sur la gateau de cet happy ending assez lourd à digérer.
Un épisode moyen, trop moyen où on rit pas, où on ne sourit pas et où on n’est pas ému. Le sort des protagonistes nous indiffère et les 5 dernières minutes sont écoeurantes de bons sentiments et de patriotisme déplacé.
C’est dommage de rater cet épisode alors qu’avec l’excellent Fivush Finkel, il y avait de quoi faire un énorme épisode comique. C’est raté et on peut se passer très facilement de cet épisode.
Il reste le soulèvement de deux points intéressants mais sous exploités ou gâchés par la conclusion.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires