Accueil > Critiques > Archives > Boston Public > "On s’en fout, de Sting !"
3.08 - Chapter 52
"On s’en fout, de Sting !"
Chapitre 53
dimanche 2 novembre 2003, par
Jason Katims a t-il réussi à faire un bon épisode de Noël sans tomber dans la lourderie ? La réponse d’un simple clic.
La vision du chapitre 51 avait une fois de plus partagé les avis. Mad Dog trouvait l’épisode trop guimauve à son goût, et donc franchement nul, tandis que Tao avait émis des réserves sur l’intrigue de Lipschultz. Donc il se peut que j’aie été trop clément avec ce Chapitre-ci, sans doute parce que je refuse de reconnaître la baisse de qualité flagrante prise depuis la saison 1 par "Boston Public". Et bien devinez quoi ? La question se repose dans le chapitre 53, puisqu’il revient sur l’arc de l’épisode précédent, celui de Henson et le prêtre pédophile, en y rajoutant un vieil arc de la saison 2 que pas mal de TeX avaient trouvé plaisant, à savoir ce vieux réactionnaire un tantinet raciste de Lipschultz qui se trouvait de la descendance afro-américaine !! Et aussi l’arc "Ronnie va t-elle sortir avec Heckel ?", mais comme vous le savez déjà on s’en fout. Tout ça sur fond de Noël et de tempête de neige (important, ça...).
En ce qui concerne le premier arc, le principal, et bien contrairement à l’arc "Harper sur la sellette", ils auraient pu le conclure lors de l’épisode précédent. Mais non, ici on voit donc clairement le pétage de plombs de Henson, qui tape surtout (dans le mur, bourré ; dans la machine à bonbons), de ne pouvoir dénoncer les atrocités commises par le prêtre Maquignole (on s’en fiche, puisque il fait clairement figuration, c’est pas Scorpius, hein...). Certes, on peut trouver une certaine qualité à la composition de Rapaport, mais tout cela ne fait que prolonger un peu n’importe comment l’intrigue, et comme souvent dans "Boston Public" l’insistance en devient vite lourde. France 2 aussi, qui rappelle le numéro gratos pour les enfants maltraités au cas où on aurait pas compris. D’autant plus que le moralisme un peu simpliste (il faut en parler pour se sentir mieux) est franchement barbant, contrairement à certaines leçons mieux senties dans certains autres épisodes.
La deuxième intrigue est bien plus sympathique, puisque Lipschultz hésite fort longtemps de fêter Noël, par question de confession. Ce qui va notamment le conduire à un certain énervement jouissif en entonnant des chants de Noël avec Marilyn, mais la solution apportée par un confident inattendu (Harper !!) va se révéler très humaniste et bien concluante. Elle permet de l’instaurer en tant que personnage le plus attachant de la série, loin de l’image de patriarche trop droit de Harper, ou des excès hésitants d’un Guber (et surtout du déterminisme débile d’une Cooke), avec une composition de vieux réac solitaire et reclus dans les salles de classe, ce qui prouve que le personnage comporte aussi de la noirceur malgré ses apparitions comiques. Finalement, donc, il ira jouer les papis pour moins se sentir seul, devant des gamins plutôt étonnés ("Il m’a l’air gentil" ;) ).
La troisième intrigue concerne Harper et sa fille, et là on retombe dans la guimauve, puisque brooke doit passer l’hiver dans une station de ski huppée...avec son nouveau beau-père. Là encore, on a droit à l’aspect le plus dégoulinant de Harper, tirant les vers du nez de Cheyenne (amie de Brooke), bloqué dans les souvenirs de sa fille, et comme tout est bien qui finit bien, l’accueillant à bras ouverts lorsqu’elle se ravise pour aller mater les illuminations et prendre quelques cafés au Starbucks. Alors, c’est pourri ? Oui, l’intrigue n’est certes pas la pire de l’épisode (je la laisse à Heckel et Ronnie C.), mais c’est une redondance de l’épisode de Noël de la saison 2, et mon Dieu pourquoi ont-ils besoin de nous saoûler avec l’image d’un brave papa aimant sa fille ? Mince c’est pas le "Cosby Show" !!!
Et deux, non trois storylines tertiaires, l’une mettant en scène une guéguerre entre Marla et Kim (le retour) au sujet de brownies. Cela approfondit un peu, au détour de quelques lignes, le personnage de Marla (atomes crochus avec la famille, tout ça), et cela montre à quel point le personnage de Kim est sympathique puisqu’elle se fend d’une vraie colère délirante style Lorelai Gilmore (9/10 sur l’échelle de The Kief’ ; Graham détenant le 10e échelon) ; une intrigue de danse un peu redondante mais très plaisante entre Guber et Diana Sudor ; et bien sûr l’intrigue la plus lourde de l’épisode, c’est-à-dire Heckel et Ronnie.
Donc cinq lignes à ce sujet : Heckel me gonfle et devrait de façon concluante fermer sa gueule ou tourner sa langue 7 fois avant d’avoir des idées qui plombent la série (ici coucher le plus vite possible), Ronnie devient une midinette, et si dans la vraie vie on peut accéder à une "Boom Boom Room" non désinstallée depuis 2 mois par un conduit d’aération et dans un lycée, à moi le couvent et les Evangiles.
Alors, cet épisode de Noël ? Et bien, même si cet épisode présente l’avantage d’avoir une storyline pour tout le cast, un Michael Rapaport assez convaincant (pour une fois), et quelques grands moments de rigolade (Lipschultz rulez !), tout ça reste franchement trop sirupeux (ah le final montrant que Noël est une fête d’Amûûr et d’Amitiiiéééé..) et redondant (entendez : trop pompé sur l’épisode de Noël de la saison 2, déjà bon mais pas exceptionnel). Donc une erreur pouvant toujours se rattraper, je ne mets pas la moyenne à cet épisode. Et Guber a raison : E Street Band is cool.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires