Six pieds sous terre avec un bipolaire

La réplique de l’épisode à retenir :
Le (nouveau) chirurgien Dorsett à Kovac :
« Je ne sais pas si je pourrai me libérer ce soir, j ?ai rendez-vous avec la brune de la radiologie ?

 Croyez-moi, vous serez déçu. »

Prologue :
Nous sommes chez les Carter, ou plutôt, ce qui me fait étrangement penser à la demeure gigantesque de Lara Croft ou encore celle de Resident Evil, avant l ?invasion des zombies bien entendu (quoiqu ?on n ?a pas attendu la nuit pour vérifier que Granny Carter ne ressort pas de sa tombe).
C ?est dans cette immense et inquiétante demeure que l ?on retrouve Carter Junior, notre cher chef des internes, et Carter Senior, le grand tout mou qui lui sert de père.
Il se trouve que cette chère Granny avait tout prévu avant de mourir : c ?est Carter Junior, énième du nom, qu ?elle a désigné pour Président de la Fondation. Autant vous dire que Senior l ?a un peu mauvaise. D ?autant que Junior profite de l ?occasion pour lui dire ses quatre vérités en face, c ?est-à-dire à quel point Senior a déçu Granny autant en tant que fils qu ?en tant que père. C ?est dur à entendre, mais visiblement pas pour Senior, qui semble autant remué qu ?un jacuzzi sans bulle.
De son côté, Abby se bat contre son rouge à lèvres, et le grand vainqueur est ? le rouge à lèvres. Non, décidemment non, ça ne lui va pas à Abby d ?être maquillée. D ?ailleurs, elle n ?a pas perdu son sens de l ?autodérision : « Super, comme ça, j ?ai l ?air d ?une pute » se dit-elle devant son miroir, avant que son frère ne rentre par effraction dans son appartement ? Il s ?est battu, il est agité, bref, un vrai poème. Il a bien évidemment quitté son programme. Si j ?étais bipolaire je penserai à porter plainte pour diffamation contre les scénaristes d ?Urgences. Parce qu ?être maniaco-dépressif, ça n ?est pas systématiquement devenir un boulet pareil !

Mais je pense à quelque chose ? elle ne devait pas être une si mauvaise bougresse cette Grand-Mère Carter ? Pour posséder l ??uvre complète en édition originale d ?Oscar Wilde, il faut forcément avoir un bon fond. Je regrette déjà qu ?elle soit morte !
Abby doit donc rejoindre Carter Junior à l ?enterrement, il a envoyé spécialement un chauffeur pour la chercher, mais elle trouve le moyen d ?arriver en retard. Forcément, qui l ?a accompagné ? Son cher frère, qui aurait du sagement patienter devant Bip-Bip et le Coyote, mais qui est soudain pris d ?une irrépressible envie d ?uriner devant les voitures de luxe garées. Abby oscille alors, de rage, entre le rouge et le vermillon, et Carter a les yeux qui lui sortent doucement mais sûrement des orbites. On atteindra l ?apothéose, le frère d ?Abby choisissant bien entendu de faire un scandale et tombant malencontreusement dans le trou réservé au cercueil. Grotesque dites-vous ? Oui, effectivement, ça l ?est. Dans le plus mauvais sens du terme. Ce scandale sera une conclusion humiliante de la non-relation que laissait pourrir Carter et Abby. Il mettra (assez durement) de la distance entre eux deux, elle choisira éternellement de faire tout passer après sa famille. C ?est tout naturellement que se clôt cette liaison, comme elle s ?est battie : un peu bancale, pas très convaincante, bricolée deci-delà ?

De l ?autre côté des personnages bancals, nous avons Kovac, qui est bien décidé à rejoindre l ?Alliance de Médecine Internationale, afin d ?être « médecin à nouveau ».
Il tente, avec toute l ?énergie du désespoir, d ?organiser en toute urgence l ?opération de la dernière chance de l ?ultime espoir qui sauvera le petit croate dont la santé s ?aggrave d ?heure en heure. Kerry l ?aidera (elle a encore un c ?ur Vampirella), Corday aussi, tout en faisant sa mijorée avec Dorsett, le nouveau chirurgien bourreau des c ?urs qui drague tout ce qui bouge. L ?opération sera un succès. Dorsett, avec autant de subtilité qu ?un joueur de rugby en troisième mi-temps, tentera de séduire notre Lizzie nationale en sortant de l ?opération. Il aurait pu facilement conclure si Corday n ?avait pas été distraite par la silhouette de Romano au bord du fleuve. Oh mais que fait Robert à une heure indue au bord de l ?eau ? Non non, il ne cherche pas à se suicider, mais à faire des ricochets du bras qu ?il n ?aura bientôt plus. Plus tôt dans la journée, son bras a pris feu. Oui oui, c ?est pas une blague, son bras a réellement pris feu. Il était en train de faire chauffer une bouilloire sur une gazinière quand l ?écharpe qui maintient son bras a commencé à flamber. Il ne s ?est rendu compte de rien, ce sont les flammes qui l ?ont alertées ? Il demande à Gallant (qu ?il appelle Denzel) de soigner sa blessure, mais évidemment ce lèche-botte va tout cafter à Weaver qui s ?empressera de venir constater les dégâts par elle-même. Elle aimerait que Corday voit le bras de Romano, mais celui-ci refuses catégoriquement. Elle le convaincra de voir au moins le plasticien. Mais les nouvelles vont vite au Cook County, et Corday finira par l ?apprendre, c ?est pourquoi elle laissera en plan le Don Juan de service pour rejoindre Romano au bord du fleuve.
Corday essaye alors de le convaincre de continuer à se battre, blablabla, mais Romano a pris sa décision : le poids mort qu ?il a au bout de l ?épaule devra disparaître.

Une femme et ses deux enfants arrivent aux Urgences avec des plaies par balles. La mère a tenté de protéger sa fille en renversant une bibliothèque sur elle, mais comme souvent quand on reçoit une bibliothèque sur la tête, il y a des conséquences : la petite fille a été touchée à la colonne vertébrale et restera certainement paralysée à vie. Il se trouve que le fils aîné de la famille est un ancien membre de gang, et qu ?il est bien décidé à se venger. Evidemment, tout ça finira dans un bain de sang, dans les larmes de la mère de famille, la mater dolorosa.

Ah oui, Susan et Chuck ont divorcé, mais sont bien décidés de continuer à "s’épanouir mutuellement". Heureusement qu’ils sont là pour apporter un peu de légèreté !