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8.04 - Roadrunners
Scully sur le mauvais chemin
Un coin perdu
dimanche 16 mai 2004, par
Bon sang !!! 2 reviews à poster aujourd’hui... Heureusement que j’ai pas à faire ça tous les jours. Bon allez je reviens sur un des meilleurs épisodes de la saison, un petit must !!!
Scully, seule, enquête sur d’étranges disparitions, dans une petite ville déserte, et découvre alors un culte étrange aux cotés d’une bête monstrueuse qui aurait la faculté de contrôler son hôte. Scully pourrait être devenir l’un des leurs... L’agent Doggett part à sa recherche.

« Roadrunner », en VF « Un coin perdu » est un épisode génial car si il est lui aussi (comme le précédent épisode « Patience ») très ancré dans l’esprit « originel » de la série, il se démarque par une certaine originalité. Vince Gilligan fut vraiment en très grande forme ici. Bien que le thème paranormal n’est pas nouveau et rappelle celui des Tommyknockers de Stephen King, il est ici traité avec brio. J’ai décelé plusieurs références ou inspirations se collant à cela. Comme le fait que Scully se retrouve coincée ainsi dans un coin vraiment perdu, avait tout d’une atmosphère assez Hitchcokienne. Mais le grand intérêt, pour moi, est l’évolution de Scully.
L’histoire bien que pas très originale (il faut l’avouer), est tout de même inédite dans la série. Il est vrai que cela peut rappeler « Our Town », mais ici l’atmosphère est vraiment différente, même encore plus lourde que pour « Home » par exemple. Cet épisode est très gore, oppressant... Bref, que des choses empruntées aux films d’horreurs qui ont longtemps fait défauts dans les saisons dernières de la série. Il était temps que Carter et son équipe se souvienne qu’X-Files à la base était là pour faire peur et faire frissonner. En plus des références/clins d’œil à Hitchcock, à Stephen King (et accessoirement aux « Maîtres du monde »), l’épisode ressemble aussi pas mal à l’épisode « Murdresville » de « Chapeau Melon et Bottes de cuir » dans lequel Mrs. Peel se retrouvait dans une situation similaire à celle de Scully (c’est toujours sympa à savoir).
En tout cas, cette histoire est bien rendue et nous laisse voir une Scully qui a vraiment du caractère. On observe bien ses capacités à être endurante et perspicace. D’autant plus qu’elle se taille la part du lion dans cet épisode, laissant un peu Doggett de côté (pour mieux y revenir dans l’épisode suivant avec « invocation »). Doggett apparaît comme un vrai sauveur, lui il fait pas dans la dentelle, la scène où il enlève la sale bestiole dans la nuque de Scully est vraiment gore. Carter et son équipe sont maintenant sans ménagement pour leurs personnages... Là on assiste à une Scully impuissante à la fin, attachée sur un lit, craignant pour son bébé. Balèze, j’étais scotché sur mon canapé !...
Autre point : l’évolution de Scully n’a jamais été aussi cohérente et occupée autant l’intérêt des épisodes que dans la saison 8. En effet la longue partie loners de la saison 8 a pour but de faire naître et évoluer dans une certaine direction la relation Scully/Doggett. Certains fans trouveront peut être que Scully est dénaturée (et encore, par la suite ce sera pire avec la saison 9) de par sa façon d’être avec Doggett. Au contraire ce changement est tout à fait logique car Mulder et Doggett sont vraiment 2 personnes différentes (j’arrête pas le répéter : je sais !). Par exemple que Scully range la plaque de Mulder dans « Patience » pour permettre à Doggett de s’installer dans le bureau est tout de même la moindre des choses. Avec la phrase de Scully : « Ceci est le bureau de mon partenaire, agent Doggett. Vous et moi l’utiliserons qu’occasionnellement... » signifie bien qu’elle a du mal à accepter cette situation. Et à la fin, une fois le « caprice » passé, elle lui dit qu’il aura son propre bureau et range la plaque de Mulder, par respect par Doggett : pour qu’il se sente « comme chez lui ». C’est tout de même normal, ce bureau à Mulder il ne lui servira plus de toute façon. Mulder n’a jamais eut autant d’égards envers Scully : elle n’a jamais eut sa propre plaque, son propre bureau. Mulder a toujours été comme quelqu’un d’envahissant, empêchant Scully d’être elle-même, comme étouffant sa personnalité. « Never again » en est l’épisode qui explique le mieux ce côté de la relation qu’ont Mulder est Scully tout au long de la série. C’est parce que Mulder est un fervent croyant, qu’elle se résigna à être sceptique, pour lui garantir un équilibre (la preuve de qu’il n’est plus là, elle envisage le paranormal comme lui). Elle lui a sacrifié sa liberté d’être elle-même, avec lui elle n’apparaissait que comme le second pas tant que ça en égal. Mulder écoutait rarement ses avis, lui coupait sans arrêt la parole, lui raccrochait au nez, l’abandonnant souvent, ect...
Ce qui faisait que pour que Scully puisse exister et n’étouffe pas complètement, a du se rebeller, crier pour se faire entendre, tenir tête à la forte personnalité (envahissante et égocentrique) de Mulder en somme. C’est pour cela que l’on a l’impression qu’elle n’est plus aussi « tenace » qu’avant. Avec Doggett pas besoin de se rebeller, de hausser le ton : car il l’écoute, la respecte, la considère comme une « experte » : il écoute ses phrases jusqu’au bout, porte son sac... Voilà pourquoi après s’être rendu compte de tout cela dans « Patience » qu’elle lui assure un bureau. Voilà pourquoi elle s’excuse dans « Roadrunners » envers Doggett, qui mérite réellement des excuses. Pour être elle-même, elle n’a pas besoin de tenir tête à Doggett, puisque les seules choses qui les opposent sont leurs visions du paranormal. Tout cela est donc très logique. Ce qui n’empêche tout de même pas Scully de s’assumer toute seule et d’affronter les autres, au contraire, comme Mulder n’est plus là, c’est à elle de remballer les shérifs un peu con et affronter le surnaturel.
Moi, cet épisode il m’a vraiment plut, même si je trouve qu’il manque un petit quelque chose, j’ai l’impression que tout s’est passé trop vite, c’est vrai que 45 minutes pour ce genre d’histoire est vraiment trop court, mais bon X-Files n’aurait pas pu en faire un double épisode quand même... Mais bon...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires