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2.18 - The quality of mercy

La rédemption, c’est mieux que la vengeance.

Entre la vie et la mort

lundi 12 juillet 2004, par Speedu

A la une du jour : Un condamné sort de prison après dix ans d’incarcération et n’a qu’un seul but : tuer le procureur qui l’a fait condamner.

La fin de la saison 2 approche à grands pas et avec elle, le départ de Chuck de la série. Dommage parce que des épisodes avec lui comme celui d’aujourd’hui, j’en veux plus souvent.


On entamme l’épisode avec un joli "déconseillé aux moins de 10 ans -10" s’affichant sur notre écran ... Et la question que je me pose tout d’un coup : Gary va t’il se Bauer-iser et ne plus faire dans le sentimental mais dans le brutal pour convaincre ses concitoyens que se faire tuer, c’est mal ? Bah faut pas réver, on est sur CBS hein ...


Donc nous voilà avec Gary qui entamme l’épisode en courant pour empécher un gars de se faire renverser par un camion au moment où il rattrape une femme. Gary le sauve et reçoit un joli remerciement du gars qui le traite d’imbécile avant de partir. Gary ramasse son journal et découvre un nouveau gros titre : l’homme qu’il vient de sauver, alias Hernandez, va tuer le (la ?) procureur qui l’a fait enfermé dix ans auparavant. Et en même temps, il tuera plusieurs innocents et agents de sécurité se trouvant à proximité du bureau de la procureur. Hop, Gary va courir ... et non, il retourne au McGinty où il se lamente auprès de Chuck et Marissa : pourquoi le journal lui a t’il fait sauver cet homme ? Petite réflexion (je ne me souvenais plus de cet épisode et donc plus de sa fin) : on le saura à la fin de l’épisode le pourquoi. Et bingo, on le saura à la fin mais j’y reviendrai.
Donc Gary se plaint et c’est au tour de Crumb qui s’invite à leur table de se plaindre car on lui fait comprendre qu’il est en trop.


Bref, un petit saut temporel et Gary court dans les couloirs du tribunal où il intercepte Hernandez avant qu’il ne soit trop tard. Mais celui-ci fuit et Gary passe pour un dingue encore une fois. Hernandez sort tranquillement par la porte du coté du tribunal et voit Chuck à coté de sa belle sportive rouge en train de téléphoner à Marissa. Il l’assomme par derrière et fauche la voiture laissant Chuck giser à terre. Gary sort par devant et aperçoit Chuck à terre avec des dizaines de passants à quelques mètres de lui continuant leur route. Il se précipite vers son ami et on aperçoit dans le coin en bas à gauche de notre écran que la tête de Chuck baigne dans du sang.


On est maintenant à l’hôpital où Gary regrette d’avoir sauver Hernandez au tout début d’épisode. Le docteur lui apprend à lui et Marissa que l’état de Chuck est préoccupant et qu’il faut attendre 24 heures pour en savoir plus. Alors là, grosse musique dramatique nous voulant nous tirer un "Non Chuck ! Ne meurt pas ! " mais qui échoue lamentablement. En effet, comment Chuck pourrait il disparaitre de cette manière de la série ? C’est impensable. Et puis, il reste encore 4 épisodes avant la fin de saison. On n’est pas dans 24 ou Alias où les scénaristes peuvent tuer n’importe qui à n’importe quel moment. Mais bon, comme on avait été attentifs, on avait bien vu le "réalisé par Fisher Stevens", l’interrète de Chuck. Voilà, il réalise et comme souvent dans ces cas-là, le personnage tombe malade ou dans le coma ce qui permet de ne pas le voir pendant tout l’épisode. Et c’est pour cela que j’ai aimé Chuck. On ne le voit qu’au début un petit peu et à la toute fin où, quelle surprise, il s’en sort sans séquelle. On ne le voit peu et toutes ses répliques font mouche. Il ne nous alourdit pas l’épisode. Son coté boulet de plus en plus présent s’éclipse le temps d’un épisode.


Chuck hors course, Gary a le champs libre mais ne veut rien faire le lendemain matin après une nuit à l’hôpital à dormir sur un fauteuil. Mais Marissa lui dit : "tu dois lire ton journal, moi je reste avec Chuck". RIen qu’avec cette phrase, toutes les intentions rebelles de Gary s’évanouissent et il prend son journal pour apprendre que Hernandez va tuer la procureur chez elle. Hop, saut temporel et Gary se retrouve chez la procureur au moment où Hernandez y arrive. Petite altercation, les flics arrivent eux aussi dans ces 15 secondes et nous voilà avec une prise d’otages. Hernandez retient la procureur et Gary et les flics encerclent la maison. Crumb, prévenu par Marissa et la télé arrive sur les lieux et enfile le costume de négociateur à la demande du chef de la police (notre bon vieux futur Irv dans Everwood).


Et là, 15 bonnes minutes hyper soporifiques où il ne se passe strictement rien. Enfin si, peut-être mais je comatais tellement que je n’ai rien remarqué. Oh, ca rebouge ! Voilà qu’après avoir aperçu dans le journal qu’au cours de la fuite dans le van fourni par la police, la procureur et Hernandez allaient s’entretuer, Gary prend la place de la procureur et il conduit le van avec le flingue d’Hernandez pointé sur lui. La procureur est saine et sauve et à la demande de Gary, les policiers ne les suivent pas.


Un peu de blabla nous apprenant les remords de Hernandez au procès : "je ne voulais pas le tuer ... suis je un animal ? ... On ne peut pas revenir en arrière malheureusement ..." et Gary arrête le van sur le quai des trains de marchandises (même lieu que dans l’épisode "le retour de Crumb" avec son pont juste à coté où les hommes de main du procureur véreux voulaient abattre Gary et le coéquipier de Crumb avec le flingue de Crumb.)


Hernandez est d’accord pour laisser partir Gary alors que lui fuiera par un train de marchandises. Mais voilà, un gosse s’est coincé le pied dans un rail à 100 mètres de là. Gary court l’aider à se décoincer et Hernandez grimpe sur un train. Mais Gary n’arrive pas à décoincer le gosse et Hernandez arrive dans son dos avec une barre à mine, l’air menaçant, voulant frapper Gary. Musique dramatique qui échoue encore puisqu’on sait qu’il ne va faire qu’aider Gary et non le frapper. Et ça ne rate pas. Il pousse Gary et se sert de sa barre comme levier alors que le train menaçant s’approche ... Hop, le pied est décoincé, Gary le prend et s’écarte de la voie. Mais Hernandez n’a pas le temps et se prend de plein fouet le train avançant moins vite qu’un escargot. Il passe pour un héros du coup, et Gary vient lui amener un bouquet de roses blanches en conclusion de l’épisode après quelques falshbacks servant à nous faire comprendre le pourquoi du sauvetage d’Hernandez par Gary lui évitant de sa faire écraser en début d’épisode : C’était pour qu’il se rachète en sauvant ce gosse.


Alors bon, je cherche encore le pourquoi du -10 de cet épisode. Suis-je devenu trop insensible à coup de journaux télévisés et de Jack Bauer ?
Bref, encore une fois, le syndrome du "tout est lié" frappe l’épisode. Tous les sauvetages s’enchaînent et apparaissent nécessaires pour le sauvetage final. Oui, soit. Mais les flashbacks donnent cette idée et du coup, les rédacteurs du journal passent pour des gros sadiques et faisant mourir Hernandez écraser par un train. Ils auraient très bien pu ne pas prévenir Gary et Hernandez serait mort écraser par son camion. Gary n’aurait pas culpabiliser, Chuck n’aurait pas passer une journée dans le coma et Gary n’aurait pas stresser deux jours d’affilé. Hop, un article prévenant Gary que le gosse allait mourir à cause de son pied coincé et il serait intervenu tranquillement. Bref, gros sadisme des rédacteurs du journal qui semblent prendre du plaisir à tourmenter Gary et ses proches.
Mais si on n’avait pas eu les flashbacks pour nous expliquer que tout était lié, personne ne s’en serait rendu compte et nous aurions assisté à un simple enchaînement imprévisible des évènements. Mais non.
En plus, avec les flashbacks, les rédacteurs qui avaient déjà ce coté omnipotents avec des épisodes montrant qu’ils semblaient mettre les catastrophes en place pour voir comment Gary allait les éviter, obtiennent à présent le statut du "on sait comment il va réagir". Comment pouvaient ils prévoir que Hernandez allait revenir pour aider Gary à sauver le gosse. Il aurait très bien pu rester sur son train et Gary aurait le gosse se faire splatcher par le train sous ses yeux. Le coté sadique aurait été jusqu’à sa conclusion logique et en plus, le -10 aurait été justifié à mes yeux. Et cela aurait pu nous lancer sur un arc intéressant pour la fin de saison. Mais non, rien de tout ça et les épisodes vont continuer normalement. Mais d’un autre coté, une telle trame aurait changer radicalement le ton de Demain à la Une en en faisant une série trop sombre. Avec ce final de rédemption du criminel, on a un final trop "gentil" par rapport à tout le reste de l’épisode. Hernandez passe trop vite de l’ombre à la lumière sans vraiment d’explications convaincantes. C’est dommage. La série doit oser aller vers du sombre quand cela est nécessaire.


Un épisode pas mauvais en soi mais qui pèche par son inutilité dans la mythologie de la série et qui, en plus, a cette lourdeur d’enchaînement trop forcé des évènements pour aboutir à un sauvetage tout bête. Rajoutez les 15 minutes de sommeil au milieu de l’épisode et vous obtenez un épisode dispensable.