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4.10 - Terma
La nouvelle Guerre Froide
Tunguska, 2eme partie
jeudi 19 février 2004, par
Mulder se réveille dans sa cellule du goulag de Tunguska. L’injection de Vaccin subie avant la contamination par l’Huile Noire a permis à celle-ci de n’être que temporaire. Ce centre de recherche semble avoir mis au point un Vaccin efficace. L’agent découvre cependant que Krycek a fait ami-ami avec le directeur de la prison.
Pendant ce temps, les pressions s’accumulent sur Scully pour qu’elle révèle ce qu’elle sait.
De leur coté, les Hommes à la Cigarette et Manucurés s’inquiètent des fuites possibles. D’autant qu’un tueur, ex-agent du KGB, a été réactivé par les Russes afin de faire disparaître les traces des expériences menées par les Américains à partir de l’Huile Noire qu’ils parvenaient à faire venir de Tunguska.
Tunguska, première partie, avait su réussir un numéro d’équilibriste osé. Celui qui consistait à franchir certaines limites de réalisme pour offrir un divertissement d’une ampleur sans précédent, tout en restant s’en gardant d’en franchir d’autres, afin de rester du X-Files, c’est-à-dire un divertissement intelligent. Terma ne tarde pas à dévier, à chuter du fil, et à s’écraser lourdement au fond du filet.
En 45 minutes, nous nous voyons infliger un nombre incroyables de rebondissements gratuits, uniquement justifiés par l’une de ces deux réponses :
a) fallait bien qu’il/elle s’en sorte
b) ça fait joli.
Mulder qui s’évade d’un goulag en deux temps, trois mouvements ? a. Les freins de son camion qui lâchent ? b. On ne lui coupe pas le bras ? a. Sans oublier le moment où Mulder arrive de lui-même à s’enfouir parfaitement sous les feuilles mortes, qui cumule a et b.
D’un coup d’un seul, X-Files bascule dans le grotesque, là, et c’est bien le pire, où existaient d’autres possibilités bien plus intéressantes. N’aurait-il pas été dramatiquement plus fort que Krycek fasse libérer Mulder du goulag, au lieu de cette évasion abracadabrantesque. En plus, cela aurait été mille fois plus logique pour le personnage de Krycek lui-même. D’ailleurs, les scénaristes s’en rendront compte la saison suivante.
Bref, les auteurs de cet épisode ont brisé de pacte de crédibilité, et grand mal leur en appris, car Terma contenait malgré tout bien des éléments qui le rendent aussi mémorable qu’il est bancal. Exemple : le magnifique personnage de Peskov, tueur du KGB en retraite, réactivé par le mystérieux Arntzen ; exemple : ce concept entier de nouvelle guerre froide autour de l’Huile Noire et de la quête d’un Vaccin contre la contamination ; exemple : la révélation de l’identité de cet Arntzen : Krycek, le plus incroyable des agents double derrière lequel se dessine finalement un véritable but.
Le script fait plus office de lien entre une succession de scènes super spectaculaires de la mort que de véritable scénario. C’est - en pire ici, car plus idiot - le syndrome ‘‘Fight the Future’’.
Mais, pourtant, le matériel était là et les bons moments ne manquent pas. Ainsi c’est, je crois, cet épisode qui a installé Krycek dans son statut de personnage icône. Celui qui n’était qu’une petite frappe, un tueur, est révélé comme un agent majeur d’une autre conspiration : celle qui a préféré la résistance à la collaboration. Dommage.
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