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La Peacock de l’horreur
La Meute
mardi 16 mars 2004, par
Rentrez, et vous ne ressortirez jamais vivants...
Le teaser
Déjà pas mal de choses à dire. On voit donc trois hommes, qui sont assez difformes, prendre leur voiture pour aller en ville. Ils reviennent ensuite chez eux, dans un petite bicoque (le mot est choisi en fonction de la famille qui se nomme Peacock. Astucieux non ? ;) ). On les voit alors rentrer dans cette baraque sombre et sinistre, sans lumière. On les entend fourgonner dans tous les sens mais on ne les voit pas. La réalisation de cette scène est très efficace car on ne voit quasiment rien, juste des silhouettes se dessiner dans les ténèbres environnantes, et cela est très angoissant. Puis le silence est rompu par des pleurs, les pleurs d’un bébé qui vient d’être mis au monde... Mais ce bébé a de terribles malformations. Les trois hommes se dirigent ensemble vers la porte de la maison et sortent en prenant des pelles... On sait tout de suite ce qu’ils vont faire, et on a la gorge déjà nouée. Et puis, c’est le tour de LA scène de l’épisode, tellement intense que j’en ai des frissons rien qu’en y repensant : pendant qu’au premier plan deux des trois frères (beaucoup moins comiques que l’autre trio) creusent une tombe indigne pour le bébé encore vivant, le troisième hurle à la mort avec un cri qui déchire les entrailles, le tout sur une musique plutôt dans un ton joyeux et excessivement forte qui rehausse la scène par son contraste saisissant. Une scène archi dérangeante mais en même temps poignante et criante de réalisme. De plus, le fait de voir cet homme désespéré en arrière-plan alors que l’enterrement cruel du bébé encore vivant et sans formalités se passe au premier plan - comme je l’ai déjà dit - rend le tout encore plus marquant. Définitivement, une des meilleures scènes de la série, qui place tout de suite la barre très haut. Mais le reste de l’épisode tient-il le rythme ?
L’épisode
De la même manière, c’est moi qui vais devoir aussi tenir le rythme de cette review, parce que je l’ai peut-être commencée un peu trop forte. Non non, mes chevilles n’enflent pas, un peu d’autosatisfaction ne fait jamais de mal. Bon, ce qu’il faut savoir c’est que cet épisode n’est pas une affaire non classée, pas plus que sa structure est habituelle : l’enquête ne sert pratiquement pas à grand chose au début car on sait qui a enterré le bébé découvert par des jeunes qui jouaient au baseball, avec à la clé une scène assez crade quand l’un des gosses patauge dans le sang du bébé avec des bruits de succion bien comme il faut pour être écoeuré. Si Mulder reste, c’est plus par curiosité et pour étudier ces trois frères et leurs moeurs étranges : pas de téléphone, pas d’électricité, pas d’eau... Ce qui l’intrigue surtout, c’est qu’ils aient pu mettre un enfant au monde, et il tient à savoir comment cela a été possible.
Bien évidemment, le shérif - bien qu’à contrecoeur parce que sa petite ville est tranquille depuis toujours (il avance comme preuve que tout le monde laisse sa porte ouverte d’ailleurs, mais bon, c’est pas comme si il arrivait parfois que les portes de voiture et de maisons soient fermées dans les séries aussi hein ^^) et qu’il n’a pas envie que ça change (et deux agents du FBI qui se pointent c’est pas idéal) - les aide dans leur petite enquête personnelle. Mais par effet boule de neige, les Peacock ne e voient pas d’un très bon oeil, et ils décident de prendre les choses en main. Et là, deuxième scène assez hallucinante. Les Peacock prennent leur voiture et s’en vont chez le shérif. Celui-ci, les entendant arriver (faut dire qu’ils mettent la musique à tue-tête dans leur bagnole), se faufile hors de sa chambre pour aller récupérer son arme de service qu’il rechigne à porter pendant son service. Il revient dans sa chambre et demande à sa femme de se cacher sous le lit. Mais les Peacock arrivent et le bastonnent à coups de batte (et non de latte, une lettre fait toute les différence) jusqu’à ce que mort s’ensuive, le tout sous les yeux de sa femme qui n’en peut plus. Alors que son mari est mort et qu’elle croit s’en sortir, on voit l’un des frères soulever le lit, puis on passe à une vue extérieure de la maison avec des cris inhumains qui s’élèvent dans la nuit... Et encore une fois, la scène est portée par une musique extrêmement forte, et le contraste entre la violence des images et la presque gaieté de la chanson que l’on entend donne encore plus de poids à l’ensemble, une fois de plus.
Petit retour en arrière vite fait. Si les trois frères décident de faire sa fête au shérif, c’est tout simplement parce qu’on le leur a demandé. Et la personne qui a fait cette demande n’est autre que leur mère, qui vit attachée sur une planche... La scène où on la découvre est très dérangeante, car len plus du fait de la voir de cette manière ? on la prend en pitié ?, la situation est glauque car on se rend compte que ses fils l’a fécondent pour perpétrer la lignée des Peacock. On comprend donc tout de suite les malformations du bébé dans le teaser : le problème est dû à la consanguinité. La mère tente de protéger sa famille, par instinct, et du coup on a du mal à voir les frères ? qui sont complètement soumis ? comme des véritables assassins. Ils sont retournés à l’état bestial du fait de leur associabilité, ils ne sont plus en mesure de réfléchir et suivent leurs instincts primaires.
Mais ils ont quand même tué le shérif, et Mulder et Scully se doivent de passer à l’attaque, aidés en cela par le shérif-adjoint qui a des envies de vendetta. Ils tentent donc un rush sur la Peacock’s Beacock.. euh, bicoque à renfort d’armes à feu, dont un fusil à pompe pour le jeune présomptueux qui ne tarde pas à se faire décapiter sur le palier de la porte d’entrée de la baraque. Bonne nouvelle pour Mulder et Scully, la maison est bourrée de pièges... Après avoir fait preuve de ruse et d’intelligence, ils réussissent à retourner cela contre deux des membres de la famille, mais le troisième s’enfuit avec sa mère, qui lui dit à la fin de l’épisode qu’ils reconstruiront la famille ailleurs...
Toute tite critique
La grande force de l’épisode, c’est tout de même de dépeindre une famille qui vit dans la misère, dans l’indifférence générale. C’est gênant et c’est glauque, puisqu’ils se reproduisent entre eux. Ce sont de vraies bêtes, ils n’ont presque plus rien d’humain à part certaines réactions. La mère est la seule qui ait encore des relents d’humanité. Mais s’ils sont retournés à cet état primaire, c’est pour mieux survivre, car de toute façon ils n’avaient plus leur place dans la société (surtout pas leur mère, qui a été gravement défigurée et mutilée après l’accident de voiture qu’elle a subi, dans lequel une partie de la famille est décédée). La fin de l’épisode laisse d’ailleurs suggérer que les Peacock vont aller s’installer ailleurs et recommencer à assurer la descendance... C’est une vision très dérangeant de la survie, mais qui a le mérite de ne pas faire de concessions.
Un grand épisode, qui ne s’embarasse pas de conventions et qui dépeint une famille qui vit dans un monde à part, violent. Des scènes ahurissantes qui hérissent les poils, mais qu’est ce que c’est bon ! On atteint l’un des sommets du glauque, alors pourquoi s’en priver. Tout simplement énorme, et ça mérite largement la note maximale.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires