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8.02 - Without
Doggett le roi de la ...
Chasse à l’homme (2/2)
mardi 11 mai 2004, par
Bon, je risque de faire dans la redite avec la review de WITHIN de Jarod. Mais bon, l’avantage c’est qu’on pourra pas reprocher à la LTE de pas être cohérente.
Quand l’action prime sur le scénario... Ça ne donne pas grand chose, surtout dans ”X-Files” où l’on attend en premier lieu une histoire intérêssante et non pas un enchaînement de scènes d’action plus au moins déjà-vues....

Précédemment dans WITHIN : L’Agent Dana Scully avec l’aide du directeur adjoint Skinner commencent leur enquête pour rechercher Mulder récemment disparu à Bellefleur (voir fin de la saison 7 avec l’épisode REQUIEM). Mais un nouvel agent, nommé John Doggett est mis sur l’affaire à leur place par le tout nouveau directeur du FBI Alvin Kersh... Et la suite et conclusion : alors que l’agent John Doggett continue son enquête de son côté. Skinner et Scully arrivent en Arizona où ils retrouvent le petit Gibson Praise qui révèle à Scully que Mulder est en vie, captif, mais pas loin d’ici. Seulement un élément inattendu va les mettre en grand danger...
Without (« chasse à l’homme 2/2 » en VF), pour moi, a pas mal fait baisser le niveau du double épisode (déjà pas super haut) Within/out et je trouve cela bien dommage, d’autant plus qu’il y avait matière à faire quelque chose de vraiment bien. Si « Within » m’a bien plu de par sa sobriété et par son retour aux côtés investigations du FBI avec le très policier John Doggett, « Without » m’a déplu donnant trop dans l’action. Oubliant d’avoir, du même coup, un scénario riche et surtout intéressant. Les défauts m’ont assez gâché le plaisir en étant si visibles et insistants. Pourtant l’équipe de production avait carrément explosé le budget du double dossier avait dépassé les 9 millions de $ alors qu’un épisode d’habitude en coûte seulement 2. L’augmentation du budget vient essentiellement des lieux exceptionnels du tournage (voir les décors).
Le pire de tout est que (attention, ça va vous sembler étrange) on voit trop Mulder, on aurait dût juste le voir dans le rêve de Scully du début de « Within », le très bref et très flou et c’est tout ! Car les scènes de torture, ben on y croit pas une seule seconde. Il n’y a pas de tension, c’est censé être fort, mais difficile de ressentir vraiment quelque chose devant ce côté grand-guignole. Faudrait que Carter ou Kim Manners se re-visionne(nt) « Duanne Barry » (un comble). En plus, ils abusent bien en nous mettant ces scènes le plus souvent possible, et à toutes les sauces, cassant le peu de rythme qu’il y avait au sein de l’intrigue.
Pareil lorsque le « faux Mulder » arrive pour enlever Gibson, il a une de ces têtes le DD, affreuse. Vraiment l’absence totale de DD pour cette histoire aurait été un plus, je pense, niveau tension dramatique. Et puis lorsque Scully se balade dans le désert avec sa lampe puis qu’elle part en hélico, alors que le vaisseau était à côté et que Mulder crie « Scully ! » C’était vraiment très pitoyable.
Ensuite viennent Skinner et Scully qui ne semblent pas crédibles une seule seconde. Pourtant Scully et Skinner croyant aux aliens dans « La 6ème extinction » et « Requiem » ça sonnait plutôt juste, mais là c’est vraiment un carnage. Non seulement ils sont vraiment dénaturés, mais ils ressemble plus à des caricatures d’eux même, comme s’ils sur-jouaient des situations qu’ils ont déjà vécu (donc en plus on tourne en rond). Mais le pire de tous c’est bien Skinner dont le rôle semble s’être dilué et dispatché... Il perd toute crédibilité en jouant les apprentis Mulder avec son trop plein d’enthousiasme (heureusement ce défaut s’estompera plus tard dans la série). Puis le Bounty Hunter, là on pourra dire qu’ils l’ont bien rentabilisé, il a servit pour une fois, y en a même un qui est mort. Et puis l’absence de Krycek et de Marita est bien sûr un manque énorme qui vient souligner un autre manque : celui du rythme de la réalisation qui fait ce qu’elle peut pour se dépatouiller d’un scénario bien peu rempli (à part je me balade dans le désert je fais des aller-retours). Et puis tout cela romps une possible continuité avec « Requiem », mais ça c’était peut être nécessaire, donc ça n’est pas si grave que ça...
Même si je qualifie les scènes de tortures de Mulder, comme étant assez « ringardes », il faut tout de même y voir une certaine valeur symbolique. Valeur symbolique qui là encore me dérange, comme ce fut le cas avec « Requiem » (ou « Amor fati ») où Mulder pouvait être assimilé à Jésus Christ et Scully à la Vierge Marie. Comparaison que je trouve abusive. Dans « Within » la sobriété était plus de mise et remettais les personnages à leur place : celle de simples hommes et femmes ce qui apportait une touche de crédibilité. Pour en revenir à « Without », cette fois Mulder peut être comparé à Prométhée, l’un des Titans de la mythologie grecque. En effet Prométhée est un des Titans qui se rangea du côté de Zeus, le roi des Dieux. Il modela la forme humaine et à qui Athéna donna la vie. Alors que Prométhée berne les Dieux en échangeant les offrandes que les hommes font à ceux-ci, ce qui fait que les Dieux urent des viandes avariés et des tas d’os, alors que les hommes purent bénéficier de la bonne viande. Zeus, berné se venge sur les hommes en condamnant ces derniers à manger leur viande crue. Prométhée décide alors de donner le feu aux hommes. Zeus le punira en l’enchaînant au mont Caucase d’où il se fera dévorer le foie tous les jours (celui-ci repoussant à chaque fois) par un aigle. La métaphore se trouve dans l’épisode alors que Mulder est attaché sur un siège rocheux pouvant ressemble à un mont, d’où une sorte de scalpel en forme de bec lui ouvre le ventre. Il faut dire que Mulder, à l’instar de Prométhée, a essayé d’apporter le savoir non pas aux hommes en général, mais au moins à Scully, et que par la suite sa quête l’a amené à ses supplices. Je n’aime pas trop ces symboles car ils renvoient Mulder et Scully (deux simples agents du FBI je le rappelle) aux rôles de sauveurs du monde, chose que je trouve tout de même un peu ridicule et poussive. Il ne faut pas oublier que la quête de Mulder à la base était de seulement découvrir la vérité et non de la combattre. Malheureusement ce pas fut franchit et à partir de là, la série perdit, à mon sens, (par moment et non en permanence, mais quand même) sa crédibilité et donc son efficacité.
Enfin bon, si ces épisodes sont trop moyens, ce n’est pas si irrécupérable que ça, mais si niveau musique (excepté le Scully’s theme), comme effets spéciaux y a rien de transcendant. Je crois que Carter a oublié que la sobriété est souvent à la base de la crédibilité d’une histoire, tout comme à l’installation d’une atmosphère. Car c’est quand même incroyable que le seul personnage qui ressorte de bien là dedans soit seulement Doggett, presque à nous faire regretter que Mulder et Scully soient encore là... Et oui, étrange non ? Mulder, Scully et Skinner semblent tellement fades là dedans que Doggett sauve réellement la barque. Ce semi-ratage a une explication tout de même qu’il nous faut prendre en compte. Il n’était pas censé avoir de saison 8, et avec le départ de Duchovny, Carter a dût vraiment avoir du mal à tout gérer comme ça en juste une entre 2 saisons. Qui aurait put ? Carter a donc de grandes circonstances atténuantes. Car ça se voit que tout ça fut fait à l’arrache et que la seule chose à laquelle Carter a passé du temps c’est sur l’étoffe de l’agent spécial John Doggett. Et puis, c’est difficile de maintenir le niveau excellent de « Requiem ».
Il faut voir que c’est le début d’une autre mythologie, le début de la fin (de l’ère Mulder/Scully), c’est le point de départ et non pas le point culminant, donc le mieux devrait rester à venir, et comme la saison 8 pète tout ça va, finalement cet épisode trop moyen est très facilement pardonnable...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires