LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Critiques > Archives > X-Files > Saison 1 > Croyez en nous !

1.17 - Miracle Man

Croyez en nous !

L’Eglise des Miracles

mercredi 10 décembre 2003, par Sullivan

Pour tous les apprentis showrunners qui nous lisent : la distribution des guests stars d’un épisode est toujours l’occasion de trouver les acteurs principaux de votre prochaine série. Tenez par exemple, dans X-Files...

Qu’on se le dise : Scott Bairstow est un grand acteur (qui tournerait plus s’il n’avait pas constamment certains... problèmes... avec la justice depuis deux ans. Mais ceci ne nous concerne pas). C’est heureux car il porte un épisode tel que celui-ci entièrement sur ses épaules. Avec un acteur moins charismatique et convaincant, l’ensemble aurait forcément sombré dans le ridicule d’une imagerie parfois un peu lourde.
Il est si bon, charismatique, et incarne si bien la pureté fragile du personnage de Samuel que Carter pensera à lui cinq ans plus tard pour incarner la pureté plus guerrière mais non moins fragile du Tom Hobbes, héros de la trop, trop courte Harsh Realm...


Mulder et Scully enquêtent lorsque le fils d’un évangéliste connu depuis son enfance pour réaliser des miracles se met non plus à guérir par imposition des mains, mais à tuer.
Pensant que Dieu l’a abandonné, le jeune Samuel (Scott Bairstow, donc) est prompt à s’accuser de ces crimes. Mais Mulder ne peut pas ignorer ses dons réels - notamment parce que Samuel lui permet d’apercevoir l’image de sa soeur, Samantha).
Au fil des heures la situation prend un tour de plus en plus mystique, comme si les shows religieux hystériques s’interrompant dans l’horreur des convulsions d ?un malade appelé à trouver la mort dans les minutes qui suivent n ?étaient pas assez. Au tribunal, le procès de Samuel est interrompu par une irruption de sauterelles. Plus tard, après qu’il ait été assassiné en prison, son corps disparaît de la morgue. Et rend visite au coupable...


Si l’histoire se révèle très intéressante à suivre, notamment par la manière dont sont caractérisés les personnages de cette communauté antagoniste (brillant personnages que ceux du shérif sceptique et de sa femme atteinte de Sclérose en plaque qu ?il a refusé de faire "soigner" par Samuel ; et brillante scène que celle ou l ?épouse comprend que Samuel avait un réel pouvoir).
Dans ses derniers moments, l’épisode se renverse avec la révélation de l ?identité du coupable des crimes. Quelles vies valent la peine d ?être vécues ? Une vie sauvée l ?est-elle vraiment si elle est gâchée par l’handicap ? Des questions auxquelles l ?épisode n’apporte pas de réponse, se contentant d ?opposer les points de vues divergents et pourtant justes l’un et l’autre des personnage de Samuel et du coupable. Quoi qu’il en soit, la méthode ignoble choisie pour sa vengeance lui aura valu un châtiment quasi divin.


Miracle Man se conclut par une image du défunt Samuel, nous laissant s ?interroger sur le sort de ce véritable Homme Miracle, qui n ?aura jamais rencontré de reconnaissance véritable, au point de ne même plus croire en lui-même.


Allez, disons-le : on se serait volontiers passés de l’imagerie Christique un peu lourde (Samuel battu les bras en croix...) mais on est néanmoins séduit par un épisode riche en questions, porté par un script bien rédigé qui marche souvent sur la corde raide du ridicule sans jamais y sombrer, et surtout le formidable, que dis-je ?, l’exceptionnel Scott Bairstow.