La perte de la fille

Emily s’ouvre sur une séquence onirique de toute beauté. Scully déambule dans le désert de sa vie. Seule, comme toujours. Mulder débarque finalement à San Diego, où il retrouve Scully et la petite Emily. Il apparaît clairement que l’enfant a été créé à partir du matériel génétique prélevé sur Scully au cours de son enlèvement, trois ans plus tôt. Tout aussi clair : la santé de la fillette est fragile : lorsqu’elle se trouvait dans sa famille d’accueil, elle était suivie par des scientifiques des laboratoires Prangen, qui lui administraient une substance la maintenant en vie. Maintenant que l’enfant est sortie de leur contrôle, les agents supervisant l’expérience (des hybrides humano-aliens esclave du Projet) refuse de la lui donner. La santé d’Emily se détériore donc inexorablement, tandis que d’étranges phénomènes se produisent. Ainsi, un kyste de sang vert alien se forme sur son cou...

Mulder, de son coté, remonte la trace de la genèse de l’enfant, jusqu’à une maison de retraite dont les pensionnaires sont utilisées comme mères porteuses.
Sans que l’affaire ne s’explique, Scully doit accepter de voir mourir ce qu’elle a tant désiré.


Après la subtilité riche de Christmas Charol, les scénaristes amorcent un virage mythologique pour plonger dans la genèse d’Emily. Visiblement, personne ne leur a dit que cela ne les obligeait pas à jeter la subtilité aux orties. Seul épisode mythologique de la série conçu entièrement sans Chris Carter, Emily est (sans que cela ait nécessairement un lien de cause à effet) un des plus mal fichu de toute la série. Accumulation de pseudos scènes chocs sans queue ni tête ni explication (l’expérience d’Emily dans le tube de pressurisation).
Il faut avouer que l’épisode se revoit avec plus de plaisir maintenant qu’il a trouvé un sens dans le grand schéma des choses (façon de parler puisque la scène indiquant qu’Emily était un des premiers essais de création de Super-soldat a été coupée de Essence dans la saison 8), mais je reste persuadé que cette explication, bien que cohérente, a été formulée après coup.
Et puis rien ne peut excuser des raccourcis en pagaille et un certain ridicule (la scène où Mulder violente Calderon, où on se demande si oui ou non on a voulu y mettre une intention comique).
Reste la partie émotionnelle de l’épisode, celle qui se centre sur les liens entre Scully et cet enfant, son enfant sorti de nulle part. Sur ce plan, au moins, l’épisode réussi à peu près son pari (quand bien même le ridicule, encore, de la croix retrouvée dans les sacs de sable n’aura échappé à personne).