Resist... or Serve !

Dans sa cabane au Canada, un homme écrit une lettre à son fils, qu’il espère être l’amorce d’une réconciliation. Après ce teaser aussi kitsch que convenu, les intrigues sérieuses et intéressantes reprennent. Mulder, Skinner et Jeffrey Spender débarquent sur le site du barrage de Raskin. Scully a été retrouvée dans la forêt en compagnie d’un groupe de survivants. Quand à Cassandra Spender, il ne restait que son fauteuil roulant sur place. Spender tient Mulder et Scully pour responsables de ce qui est arrivé à sa mère.

Un Ovni se crashe sur une base militaire US. A son bord, deux des fameux hommes en visage. Le Syndicat a récupéré Marita Covarrubias. L’Homme Manucuré fait tester sur elle le Vaccin Russe qu’il a obtenu de Krycek. Suite au crash, les choses commencent à s’expliquer. Les hommes du Syndicat comprennent que ces extraterrestres sont les rares Métamorphes à avoir échappé à la contamination / colonisation de leur monde par l’Huile Noire grâce à l’automutilation qu’ils se sont infligés. Ils sont des Rebelles en guerre contre les Gris. Le Syndicat détient leur chef . L’Homme Manucuré y voit la possibilité de sceller une nouvelle alliance. Conjuguée avec un Vaccin efficace, elle pourrait modifier totalement la forme de la conspiration.

Scully ne se souvient pas des événements survenus sur le barrage. Elle effectue une régression hypnotique avec le Dr. Werber. Peu après l’arrivée des Rebelles sans Visages, un autre Vaisseau alien est apparu, qui a mitraillé et tué les Rebelles. Ensuite, le Vaisseau a enlevé Cassandra. Scully et Skinner se rangent à cette version des événements. Mais Mulder continue de n’y voir que des manipulation militaires.
Dans le bureau des Affaires Non-Classées, Scully rencontre Jeffrey Spender qui lui montre une vidéo de lui enfant, lors d’une régression sous hypnose où il raconte un enlèvement de sa mère par les aliens. Il lui confie que rien de ce qu’il y dit n’est vrai, qu’il ne fait qu’y recracher ce dont sa mère le gavait à longueur de journées. Scully objecte qu’elle n’avait pas une Cassandra Spender pour mère. ‘‘Vous avez Mulder’’, lui rétorque Spender, injectant le doute dans son esprit.
Après plusieurs heures, le Vaccin semble inefficace. Le Syndicat décide, au grand dam de l’Homme Manucuré, de renoncer aux Rebelles et de livrer leur chef aux colons.
Mulder reçoit la visite de Krycek. Celui-ci lui explique qu’ils se trouvent au milieu d’un grand combat entre le ciel et la terre. Une Guerre ouverte fait rage, et Mulder doit sortir la tête du sable pour pouvoir la mener. Car du sort du détenu que le Syndicat s’apprête à livrer peut dépendre l’avenir de la Terre. Krycek embrasse Mulder sur la joue avant de s’en aller.
Mulder, dubitatif, décide d’aller jusque la base. Il arrive juste au moment où un Bounty Hunter emmène le Chef des Rebelles en camion. Il s’introduit à bord de celui-ci et assiste impuissant au sauvetage du leader de la résistance par ses congénères.
Maintenant seul, l’Homme Manucuré découvre que le Vaccin a finalement fait effet. Marita Covarrubias est sauve.

Skinner convoque Spender pour lui expliquer qu’un X-File reste ouvert sur la disparition de sa mère, et qu’il a un protecteur influent au sein du FBI. Dans les couloirs du Bureau, on remet à Spender la lettre rouge du teaser. Il la retourne à l’envoyeur, son père, l’Homme à la Cigarette.


>> Critique :
C’est sûr, The Red and the Black ne tient pas la comparaison face à la perfection d’un ‘‘Patient X’’. Mais si cette conclusion ne tient pas toutes les promesses de l’introduction, elle délivre tout de même son lot de séquences chocs et de morceaux de bravoures.
Je retiendrai en particulier deux scènes, très différentes. La première, c’est celle de la régression de Scully et de l’enlèvement de Cassandra. On y trouve la série au sommet de sa puissance visuelle, à l’époque de l’opulence de Vancouver (le déménagement à Los Angeles amputa fortement le budget et força la série à se passer de ces séquences épiques et spectaculaires, au moins pendant un temps). A coté de cela, l’autre scène est une confrontation dialoguée entre Krycek et Mulder. Le dénuement le plus total, mais la puissance de deux personnages dont le statut confine maintenant au mythe. Jamais aucun autre épisode ne réussira à montrer aussi bien leur statut de frères ennemis - deux hommes qui se battent pour la même cause (sauver la Terre) mais dont l’un des deux est prêt aux méthodes les plus immorales pour atteindre son objectif. La fin justifie-t-elle les moyens ? C’est toute la question qui entoure Krycek, mais que la série ne posera jamais totalement, en grande partie suite à l’indisponibilité grandissante de Nick Lea, trop occupé à tourner des ‘chef d’œuvres’ tels que Vertical Limit.

Même si elle ne remplit pas du tout sa supposée fonction première (expliquer le retour de Scully au scepticisme) la scène de confrontation entre l’agent féminin et Spender finit d’installer un personnage attachant, interprété avec fraîcheur par Chris Owens. Rappelons que le personnage de Spender est né d’une contrainte de production : au moment de l’écriture de ce double épisode, David Duchovny avait signé pour la saison 6 un contrat ultimatum avec la production. Il était engagé pour 22 épisodes si X-Files déménageait à Los Angeles. Mais si la série continuait de se tourner à Vancouver, il n’apparaîtrait que dans 8 épisodes. Spender était donc un premier rôle substitutif, contracté à ce stade pour 12 épisodes de la saison 6. Les événements tourneront en la faveur de Duchovny et les scénaristes commettront la faute de ne pas réaliser que Spender pouvait servir à autre chose qu’à remplacer Mulder. Mais ceci est une autre histoire.

Au rayon des défauts, outre le ridicule achevé de retour de CSM, on notera le mélo un peu appuyé en début d’épisode autour du sort de Scully. On pourrait aussi reprocher à la mythologie, après Redux et Emily de recourir à nouveau à des ficelles de soap opera avec l’introduction des Spender. Mais contrairement à ces deux exemples je trouve que là, cela fonctionne totalement, et que ces développements sont logiques par rapport à l’histoire.