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3.07 - Timing And Space

Life is all about timing. I think time means everything.

Brèves Retrouvailles

dimanche 27 juin 2004, par KB

- "You found your happiness, Nate. She’ll find hers. It’s just a matter of time." - "What if I haven’t found mine ?"

Je reprends et termine les reviews de Dino Ortolani. Sachant que je n’ai vu les épisodes de la saison 3 que deux fois (c’est-à-dire du temps de sa diffusion sur Jimmy), je ne me rappelle plus très bien à l’heure actuelle des évolutions des épisodes même si je sais comment ça se finit. Bref, tout ça pour dire que mes critiques sont garantis 100 % CSS (Critique Sans Spoilers).


Pour en venir à SFU, on a affaire là à un très bon épisode qui fait un parallèle entre les différentes étapes au niveau de l’évolution d’un couple en tenant compte bien évidemment de l’âge des personnes concernées et de leur situation individuelle permettant d’appréhender le pourquoi d’une relation à deux.
Les couples dont il est question sont en l’occurrence :

- Nate/Lisa

- David/Keith

- Claire/Russell

- Ruth/Arthur

- Federico/Vanessa


- Le couple Nathaniel/Lisa en est à ses débuts. En tant que parents. La naissance de Maya a plus ou moins contraint (le terme est sans doute plus approprié en ce moment qu’au début de leur relation) Nate à rejoindre la mère de son enfant comme pour prouver au reste du monde qu’il n’est plus cet adolescent/jeune homme qui courait après les femmes et ignorait les concepts de stabilité et de responsabilité.


Ceci étant dit, la situation continue progressivement de s’effriter. En grande partie par l’attitude plus qu’agaçante de Lisa.
L’épisode s’ouvre sur le décès du papa Chenowith. Ca permet de retrouver Billy, le frangin de Brenda, un peu disparu de la circulation jusque là. D’autant plus que j’apprécie beaucoup ce personnage.
Nate s’en va donc à l’enterrement. Avec Maya faute d’avoir trouvé quelqu’un pour la garder, ce qui met Lisa hors d’elle. Je dois dire qu’en plus de son attitude agaçante, elle a un raisonnement qui me dépasse. Je ne vois pas en quoi le fait que Brenda ait pu prendre le bébé dans ses bras, ou encore même la toucher (Brenda ne réside pas au Chandler Plaza Hotel ! Cf. 24, saison 3 ^_^) puisse être sujet à une telle dramatisation si elle (Lisa) avait une certaine confiance en Nate et en son couple.
Mais le problème est justement là. Elle n’a pas confiance. Au début de l’épisode, elle est réticente à l’idée de passer la journée loin du domicile familial et de laisser "son" enfant sous la responsabilité de Nate.


Pour en revenir aux funérailles du daron Chenowith, il y a un passage excellent riche d’enseignements qui est celui où Nate et Brenda sont assis sur un rocher avec une vue splendide sur la mer. C’est une scène intense. Le jeu d’acteur est magnifique. Rien qu’à la façon dont ils se regardent (plus ou moins furtivement surtout chez Brenda), on sent tout l’amour qu’il y a entre eux. Ca va même au-delà de l’amour entre un homme et une femme. C’est l’idée d’une harmonie (quasi-)parfaite entre deux êtres, l’âme-soeur au véritable sens du terme, ou plutôt la nostalgie de cet état que chacun des deux désire ardemment (mais secrètement) faire revivre.
Ce sentiment est plus fort chez Brenda que chez Nate qui est une personne encore plus transformée et comblée depuis qu’il est devenu père. L’émotion est tellement grande chez Brenda (cf. comment elle réagit quand elle entend que Nate vient d’arriver à l’enterrement) que le moindre geste qui lui fait rappeler ces moments quasi-idylliques l’a fait éclater en sanglots. C’est ce qu’il se passe quand elle demande à Nate si elle peut voir sa cicatrice (comme pour lui demander de partager un peu de son intimité) et surtout quand elle touche (limite caresse) ses cheveux. "Life is all about timing. I think time means everything." dixit Brenda.


- Le couple David/Keith est plus expérimenté. La thérapie qu’ils suivent semble être bénéfique. Cela dit, la situation professionnelle de Keith a des effets néfastes sur le bonhomme qui n’est pas vraiment d’humeur à participer à un jeu stupide qui consiste à retrouver le nom de l’acteur écrit sur une ’étiquette collé dans le dos. Le comble pour Keith est atteint quand il n’arrive pas à trouver le nom de l’actrice. Cet élément conjugué au fait qu’il se tire en vitesse car las, n’enchantent pas un David (qui ne bronche pas comme d’habitude) qui souhaitait tant se vanter devant la communauté de son boyfriend (rappelez-vous comment il insiste pour qu’il mette un sweat qui fasse ressortir sa musculature). Bref, rien de très intéressant si ce n’est Trixie, le clebs, qui chie du caca giclant quand on la regarde. LoL.


- Du côté de chez Claire et Russell, la situation est au beau fixe. Le Russell-pas-gay lui offre un tube de bleu cobalt avant d’ajouter qu’il "préfère être pauvre mais la voir heureuse". Ce qui ravit la tendre Claire qui reste tout de même lucide. Sa réplique est là pour le prouver : "I should be careful I don’t get used to this". Cette réplique nous renvoie directement à sa relation avec Gabriel (joué par l’acteur Eric Balfour) où elle se trouvait quelques années auparavant dans ce même (large) coffre de sa voiture à espérer le conte de fées qui s’est transformé en compte-conneries de Gabi. Claire en a marre des désillusions sentimentales d’où la prudence dont elle fait preuve avec Russell.


- La relation naissante entre Ruth et Arthur l’apprenti est assez inattendue mais a le mérite de donner de la fraîcheur, du renouveau, et surtout une relation appréhendée comme un véritable rayon de soleil là où le temps est couvert chez Federico et là où le couple Nate/Lisa subit de plein fouet le mistral de la séparation latente. Ruth reprend les mauvaises habitudes de Bettina et espionne Arthur en train de faire (péniblement) son footing au parc du coin après avoir écouté ensemble une instrumental et avant de reprendre en musique avec Arthur qui joue du piano et Ruth qui danse, heureuse.


- Chez les Diaz, le parallèle est établi avec la situation de Nate et Lisa. D’un côté, on a Rico, le papa cool, détendu, un peu comme Nathaniel. Et de l’autre, Vanessa "kind of out of it" pour reprendre la façon dont elle définit Nate, déprimée, stressée, mal à l’aise. Le pire, c’est qu’elle me met (et le téléspectateur) mal à l’aise. C’est fort tout de même. Bref, elle est dans la même situation que Lisa. Il y en a une qui a perdu sa mère, et une autre qui a perdu sa bonne humeur et détruit son côté bienséance.


Pour pousser un peu plus le parallèle, on peut aussi évoquer la môman Chenowith qui voit son couple se terminer avec la mort de son mari. Ce qui donne donc grosso modo une vue d’ensemble de l’état d’une relation à un temps t, ce qu’il a pu être à un temps t-1, et ce qu’il peut devenir à un temps t+1.