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3.10 - Everyone Leaves
Penser que ça va bien finir, c’est risquer d’être déçu.
Querelles Et Séparations
dimanche 4 juillet 2004, par
Brenda continue d’affirmer sa présence et de déstabiliser (malgré elle ?) le couple Lisa/Nate en se montrant aux moments les moins opportuns.
Depuis quelques épisodes déjà, plusieurs clients en vue d’un enterrement racontaient leur histoire conjugal. Une histoire conjugale qui avait des points communs avec celle que mène Nathaniel. Ca lui donnait à réfléchir. Mais cette fois-ci, le bonhomme en question, par l’amour qu’il éprouvait pour sa femme, et en regrettant de n’avoir pas été un bon mari, fait éclater après coup en sanglots un Nate à qui on semble avoir fait ouvert les yeux. Nate pleure comme on ne l’avait plus vu pleurer depuis la fin de la saison 2, craignant pour son opération risquée au cerveau. C’est finalement l’amour qu’il éprouve pour sa femme Lisa qui en sort grandi, régénéré.
Mais dès que Nate fait un grand pas en avant dans l’amélioration des fondations d’une relation loin d’avoir été stable d’être jusque là, des fissures se font ressentir. Sans qu’il en soit directement responsable. Je pense notamment à la séquence au parc quand il voit un autre père promener son fils. Il affirme très bien vivre son divorce avant d’aller courir à dessein après une môman derrière sa poussette comme pour signifier qu’on peut toujours voir son enfant régulièrement sans pour autant avoir à passer par une vie de couple difficile et à tenter tout et n’importe quoi pour essayer de la sauver. Mais je pense surtout à la fin de l’épisode quand Brenda débarque chez lui (rien que ça) après un moment étrange et difficile passé avec son frangin. Elle apparaît souvent après un bon moment entre Nate et Lisa. Rien de mieux pour créer des situations gênantes (cf. la scène dans la pyramide dans l’épisode précédent). Un peu déboussolée, Nate la rassure en lui disant que c’est une personne bonne, qu’elle mérite de trouver le bonheur. Brenda lui rend la politesse. S’en suit un regard silencieux, intense, profond. Brenda baisse le regard en disant qu’elle devrait y aller, remercie Nate de son soutien qui tend les bras pour la serrer avant qu’elle s’en aille. Mais ce geste ravive les émotions et tendres moments de l’intimité autrefois partagée. Il n’en faut pas plus pour les faire s’embrasser avec passion avant de s’arrêter une première fois et de reprendre de sitôt et d’arrêter une nouvelle fois. Brenda s’en va, culpabilisant à nouveau.
La relation (si tentés qu’on puisse employer ce terme) entre Ruth et Arthur se termine. Quoiqu’elle n’avait pas réellement commencé. Du moins, concrètement. Le parallèle est également établi avec le couple Nate/Lisa où chacun disait (ils ont décidé de reprendre à zéro désormais) à l’autre que "ce n’est pas ce que j’attendais de toi, de notre relation." Ruth a des attentes différentes de celles d’Arthur qui semble ne pas être assez mature pour elle.
Telle mère, telle fille. Claire met également fin de son propre chef à la relation entretenue jusque là avec Russell. Il s’est avéré finalement que ce dernier et Olivier avaient fricoté pendant que Claire se trouvait dans la ville des USA où l’on trouve tout de A à Z, j’ai nommé Azusa ! La scène où Claire se fout en rogne est superbe.
Russell - Look. I already feel like an asshole.
Claire - You are an ASSHOLE !
Thanks...
So, what ? What’s going on between us is not enough for you ?
I don’t know. I was high. I’m fucking confused. I had to tell you.
Thanks.
You forgive me ?
No. Fuck you ! I don’t ever want to see you again. Don’t even call me.
La mère et la fille se retrouvent un peu dans la même situation. Elles finissent finalement par se retrouver ensemble dans la chambre de la fille. Ruth avoue ne plus trop savoir où elle en est, qu’elle change d’amant comme elle change ses draps depuis la mort de son mari. Claire, elle, se plaint d’attirer tous les tordus du coin. Ruth finit par dormir aux côtés de Claire.
Bref, une très jolie scène qui resserre les liens entre une mère et sa fille.
On retrouve dans cet épisode le Billy que j’aime. Le psycho, celui qui s’énerve pour un rien et qui finit par tout foutre en l’air. L’objet de sa colère est une vidéo adaptée du fameux roman Nathaniel et Isabel. L’adaption "édulcorée" enlèverait tout le danger et la tension dégagés par le livre et vécus (plus ou moins partiellement) plus par Billy que par Brenda. Billy, qui continue sa litanie de complaintes, finit par être rassuré par sa soeur. Mais voilà qu’il se met à l’embrasser. Cette fois-ci, c’est Brenda qui est complètement paumée. Elle s’en va, ou plutôt s’enfuit. Elle qui croyait que son frangin était guéri.
Chez les Diaz, une partie de jambes en l’air conjuguée à une partie de jambes à terre nous fait redécouvrir une Vanessa joyeuse, pour le plus grand bonheur de son Rico. Mais l’abus de bonheur dans Six Feet Under peut être dangereux au concept et à la qualité de la série. Après une série de danses interminable, Vanessa a du mal à respirer. S’ensuit une scène qui a failli se terminer comme celle d’Alan Milliken (je donne pas la référence, les connaisseurs savent de quoi je parle ^_^).
L’enterrement de la grande-tante de Keith donne l’occasion à ce dernier de retrouver son père et le reste de la famille en compagnie de David. Un Keith décidé à parler à son père afin de commencer une nouvelle relation. Alors qu’il lui dit à son père qu’il le pardonne, ce dernier sort les crocs en disant qu’il devrait le remercier de lui avoir donné un toit et du pain et éduqué "à bon escient", et s’excuser d’être a goddamned fag. David bondit alors pour éviter que ça se finisse aux poings. Il en profite pour dire au daron ses quatres vérités. Mais Keith le remet à sa place ("Stay the fuck out of this") car ça ne le concerne pas. David, désabusé, s’en va sur un "I can’t be here".
Très bon épisode qui offre le premier baiser post-séparation entre Brenda et Nate. On a également droit à un joli échange entre Ruth et Claire sur leur situation respective et les critiques formulées à leur propos. Sans oublier deux prises de bec pour le moins intéressantes à savoir celle entre Claire et Russell et celle entre Keith, son père et David.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires